Après un rapide coup d’œil sur le site, je constate qu’il n’y a presque aucune mention du groupe du Nord Vaudois, Lasskahl. Alors, aucune minute à perdre : je saute dans un avion, traverse l’Atlantique et me dirige vers les Citrons Masqués afin de réparer cet oubli et les voir en concert. Bon, pour être honnête, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça, mais presque.
Je connais l’un des guitaristes du groupe depuis qu’il est tout petit, et j’ai eu l’occasion de jouer avec son père (mon cousin) dans un groupe pendant de nombreuses années. Je ne pouvais donc pas les manquer juste avant mon retour au Québec. Arrivé aux Citrons, pleins de bons souvenirs refont surface, car, à une époque lointaine, j’ai traîné mes pieds sur cette scène à plusieurs reprises.
Pas mal de personnes ont rempli la petite salle yverdonoise, ce qui fait vraiment plaisir, car la scène locale est essentielle. Ce sont les groupes de demain qui rempliront les salles et les festivals d’Europe, voire du monde.
Ce sont les Bernois de Declass qui lancent la soirée avec un hardcore ultra-classique, mais terriblement efficace. Avec leur premier album Game Over, sorti en 2024, le groupe a de quoi secouer le public, façon claques dans la figure. Une excellente entrée en matière pour se réchauffer au vu de la température extérieure.
La soirée devait se dérouler avec quatre groupes, mais les Bernois (encore) d’Avalanche se sont visiblement perdus en route. C’est donc Nice To Eat You qui monte ensuite sur scène. Eux aussi arrivent de Berne, et c’est là que je comprends pourquoi j’avais un peu l’impression d’être de l’autre côté de la barrière de rösti. D’ailleurs cette soirée, mais aussi la tournée, ont été initiée dans le but de casser ce fameux röstigraben entre les groupes des deux côtés, mais aussi entre le public, ce qui explique le « pourquoi du comment ».
Ce n’est pas facile pour un groupe de Metal pour mathématiciens de se démarquer dans la jungle actuelle qu’est devenu ce style musical, mais Nice To Eat You y parvient plutôt bien, notamment grâce à l’ajout d’un violoniste (ou « violoneux » comme on dit au Québec) qui apporte une touche symphonique très réussie. Le groupe a sorti Bloodred en 2024, et je ne peux que vous conseiller d’y jeter une oreille sur l’une ou l’autre des plateformes de streaming. Comparé à Declass, dont les musiciens ne tenaient pas en place, ceux de NTEY sont plus statiques, mais cela n’enlève rien à la puissance que dégage leur musique. Une belle découverte pour moi.
La fête se termine avec Lasskahl et, sans parti pris, je trouve qu’on a monté d’une marche en termes de qualité, tant sonore que de diversité musicale. Effectivement, leur chanteur possède une palette vocale qui lui permet d’alterner facilement entre le chant clair et le growl, ce qui leur a permis de se démarquer. Le groupe est en préparation d’un album intitulé H.I.A.L.P. (Hell is a Loveless Place) qui devrait sortir dans les prochaines semaines, mais on peut entendre régulièrement de nouveaux titres depuis plusieurs mois. Des titres extrêmement bien ficelés, avec une excellente maîtrise de leur son. Il faut d’ailleurs le souligner : le son était impeccable, et leur ingé son a effectué un travail remarquable.
Bref, Lasskahl est un groupe taillé pour être sur scène, car l’énergie y est présente, la qualité aussi. Alors, n’hésitez pas à les suivre, ainsi que les autres groupes, sur leurs différents réseaux sociaux afin de ne rien manquer de leur actualité, que ce soit la sortie de clips ou les dates de tournée qui les emmèneront en Suisse, bien évidemment, mais aussi en Allemagne, en France et en République tchèque.
