Laibach heisst Laibach !

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Fidèle à la salle des Docks, pour ce qui devait être au moins leur quatrième venue (2012, 2019, 2023 avant ce soir), les Slovènes sont cette fois sur les planches pour célébrer leur album culte ‘Opus Dei, qui les a fait passer de phénomène industriel d’ex-Yougoslavie à un statut international, grâce à leur signature sur le label Mute et quelques reprises bien senties.

Laibach en concert, c’est la garantie de ne pas se dissiper avec une première partie. Pour patienter, nous avons droit à une épreuve d’endurance mentale avec les toutes premières mesures de ‘Life is Life’ en boucle. De quoi devenir fou, mais les places sont chères dans la fosse alors pas question de bouger.

 »Eber, Keller, Dachauer und Salinger’ les noms sont martelés sur les écrans pendant que le groupe lance son concert avec ‘Vier Personen’, le concept des 4 membres permanents du groupe. A première vue, les musiciens sont les mêmes que sur les derniers tours, à part peut-être le clavier. Le début du concert permet d’apprécier pleinement leur jeu car les deux premiers morceaux sont des instrumentaux. Toute la première partie du set nous ramène aux débuts de Laibach, avec un son industriel glaçant. Le rythme évolue entre pouls famélique et démontage d’une usine de sidérurgie. Milan Fras a toujours sa voix si distinctive qui finit de découper les chansons qui auraient résisté aux assaults de guitare. Il faut attendre la reprise de Dylan, ‘Ballad of A Thin Man’, pour trouver un peu de mélodie dans ce premier set. L’incontournable et fraternel ‘Brat Moj’ nous permet de réviser notre slovène avant un ‘Alle Gegen Alle’ bienvenu. Le son est au top. La voix féminine est de nouveau confiée à Donna Marina Mårtensson. Très efficace et très à l’aise, mais malgré tout j’aurais bien voulu revoir Mina Spiller avec Laibach.

Après la sortie de la version remasterisée puis de la version revisited, place aux versions live d’Opus Dei, dont la grande majorité sera jouée après le traditionnel intermezzo et son décompte de 15 minutes. Impossible de passer à côté de ‘Leben Heisst Leben’ dont la nouvelle version est vraiment pas mal du tout. Les premières mesures sont immédiatement reconnues par le public, comme quoi le fait de les matraquer pendant une heure avant le concert et durant tout l’intermezzo porte ses fruits. Contrairement à l’Eglise, Laibach pose la question dans le bon sens : est-ce qu’il y a une vie avant la mort (‘Leben-Tod’). L’allemand c’est moins compliqué que le slovène finalement. Les nouvelles paroles de ‘Transnational’ sont consacrées aux droits fondamentaux, ce qui à l’heure actuelle, dans notre monde dément, n’est pas inutile. Marina est impériale dans ces version revisitées. La reprise de Queen fait aussi son petit effet. Moi cela me glace à chaque fois le sang d’entendre les paroles adaptées en allemand de ‘One Vision’. Laibach aime nous mettre devant nos contradictions et là ils ont fait fort. Et bien sûr ‘Leben Heisst Leben’ qui claque enfin. Le simple fait d’entrendre plus que les premières mesures est totalement libérateur et jouissif.

Le rappel débute avec ‘The Engine of Survival’ un titre doux et récent qui avait d’ailleur été étrenné en concert ici même deux ans auparavant. Il se termine sur ‘I Want To Know What Love Is’ que l’on est invité à chanter car tout le monde connaît les paroles. Le mode karaoké, ce n’est pas très Laibach, mais cela fonctionne quand même, bien que le hard rock fm de Foreigner soit pas mal à l’opposé des styles.

Deuxième rappel avec un ‘Strange Fruit’ (Billie Holiday) plus récité que chanté par Milan Fras. Le concert ne pouvait pas finir sur la reprise de Foreigner. Dernière incursion donc dans la noirceur des hommes avec ce classique de Nina Simone sur les lynchages subi par la population noire aux USA au siècle passé.

La tournée Opus Dei touche à sa fin avec encore quelques dates en Europe au premier semestre. Si tout se passe selon le cycle actuellement en place, on peut espèrer revoir Laibach dans 2 ou 3 ans aux Docks.

www.docks.ch

https://www.laibach.org/

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