Un film d’horreur dans la plus grande tradition britannique de la fin des années 60.
Les fans de films d’horreur anglais des années 60-70 ne devraient pas se sentir dépaysés en regardant « La Tour du Diable » car nous y retrouvons l’ambiance propre à ces productions. Ainsi, sans perte de temps, dès la première scène, le ton est donné : une île entourée de brume, un phare à l’abandon, deux pêcheurs qui débarquent et découvrent plusieurs cadavres avant que l’un d’eux ne se fasse tuer à son tour, par une femme nue en pleine crise d’hystérie. Sous prétexte de fouilles archéologiques – un des objets ayant servi aux meurtres semble être un artéfact d’origine phénicienne – une expédition est organisée et le pêcheur rescapé accepte d’y retourner avec deux couples d’archéologues, accompagnés d’un détective décidé à lever le mystère sur les meurtres commis.
Tous les ingrédients de base de ce genre de film sont présents : un endroit coupé de la civilisation, un tueur invisible, des meurtres rituels, des groupes de jeunes gens beaux et insouciants, de la nudité, du sexe et des cris stridents.
Malgré ces clichés, malgré une image très factice – l’ensemble a été exclusivement tourné en studio – ce long-métrage garde un charme certain pour autant que nous le placions dans le contexte de sa sortie. Il n’y a pas vraiment de temps morts, il n’y a pas de scènes rallongées ou inutiles et quelques petits détails dans la narration viennent même alimenter le déroulement classique de l’histoire.
En revanche, si nous le regardons avec l’œil actuel, en le sortant de son époque, nous risquons de nous retrouver face à un film désuet, cheap et prévisible, qui abuse des stéréotypes propres au genre, à la limite de la série Z. Il faut juste bien choisir son camp.
A noter en bonus, un documentaire de 25 minutes qui revient en détail sur les différentes étapes du film permettant ainsi de mieux situer ce dernier et avoir une certaine perspective, une meilleure compréhension du produit final.
Pedro Lopes
De Jim O’Connolly
Avec Bryant Haliday, Jill Haworth, Anna Palk, William Lucas, Anthony Valentine, Jack Watson
Artus Films