L’équipe de Slam Disques / Hell for Breakfast nous concocte encore une fois cette année, fidèle à la tradition, parce que les traditions c’est punk à l’os, la compilation Zoo #7. Un album rassemblant 16 groupes du label qui reprennent, à leur façon, toutes sortes de chansons issues de la culture populaire et, soulignons-le, toujours en français. Parfois très festive et faite avec un ton humoristique, la compilation comprend également son lot de morceaux plus sérieux, voire touchants. Alors qu’on pourrait douter de la pertinence d’un projet qui ratisse aussi large, tout au contraire l’album évite toute répétition ou longueur et divertit l’auditeur nostalgique de A à Z .
Sans vous parler des 16 pièces dans leur entièreté, il y a encore beaucoup de morceaux sur cette compilation qui valent un bref mot. Le tout démarre avec Slater et Fils qui viennent d’ailleurs de faire paraître l’excellent album « Salade de bruits ». C’est un devoir d’écouter la pièce « On trempe ça dans l’sirop ». Le groupe de St-Jean nous interprète ici « Bonjour la police » de R.B.O. en ouverture d’album, parfaitement maîtrisée, la pièce ne fait que donner envie de découvrir la suite. Frank Custeau reprend The Buggles et leur succès « Radio Kill The Radiostar », maintenant intitulé « Internet a tué Musiqueplus » avec des références à Sarrazin, Rajotte et Cloutier et tout ce qu’on aimait du studio de télé bien implanté sur la Sainte-Cath. Et ça continue aussitôt avec L’Affaire Pélican qui reprend en version métal « Fille de personne » d’Hubert Lenoir dans une version dijonctée et tout aussi catchy que l’originale. Nick de Kamakazi nous rappelle avec « Héros à zéro » à quel point Projet Orange ça torchait. Hipshot nous envoie directement de Québec la merveilleuse « R’viens pas trop tard » de Zébulon, cette chanson qui fait mouiller nos yeux à chaque fois. The Matchup rend un hommage émouvant, aux teintes Punk-Rock, au B.B. en démontrant toute leur capacité vocale. Patrick Bourgeois, étant assurément l’une des grandes voix de sa génération, est inimitable, mais The Matchup lui rend justice telle qu’espérée. Lionel Groove et DJ Horg ont pour leur part accompli un gros travail créatif en modifiant le texte de « 1990 » de Jean Leloup afin de l’adapter au goût du jour parce que dans ce temps-là « il y avait des cassettes, il n’y avait pas Netflix ». Le petit charmeur Noé Talbot, lui, s’attaque aux Colocs avec une reprise de « Ça fait tellement longtemps ». Juste à point et précisément sur son axe, Monsieur Talbot captive avec la chaleur de sa voix et l’émotion qui s’en dégage. La compilation contient également du Rouge Pompier, du Fuck Toute, du Oktoplut et encore davantage.
Ça ratisse large et ça plaira à beaucoup.