Korpiklaani, Heidevolk, Trollfest et Hypocras au RKC de Vevey !
La soirée commençant tôt, je n’arrive pas à l’heure pour assister à l’ensemble des concerts. Je me demande d’ailleurs si je ne devrais pas arrêter de travailler afin de pouvoir assister à l’intégralité des soirées débutant à 17h ?!? Hypocras, même pas entendu une note, et Trollfest, je suis arrivé après le début. Je ne me prononcerais donc pas sur leur prestation, si déjantée soit-elle. Par contre, c’est avec un enthousiasme certain que je vous raconte le passage sur scène de Heidevolk et Korpiklaani.
Les Pays-Bas à l’honneur avec Heidevolk. Les Hollandais puisent l’inspiration de leurs textes dans la nature ainsi que la mythologie germanique. Mais qu’en est-il de leur musique ? Les deux voix graves et à l’unisson des ‘frontman’ nous accueillent, accompagnés d’une introduction typée un peu Black Metal. Durant les premiers titres, la guitare ‘lead’ se veut un peu faiblarde, ce qui péjore un peu le bonheur auditif que procure le groupe. Des violons ‘samplés’ donnent de la couleur aux harmonies, et c’est plutôt agréable. Du reste, des voix sont aussi sur bandes. Elles font un peu penser parfois au chœur de l’Armée rouge, mais ont le mérite de faire oublier un peu le manque de justesse dont les deux chanteurs font preuve de temps à autre. Les quelques mots en français distillés entre les morceaux ravissent un public participatif. De bons riffs qui font taper du pied ainsi que les fameuses rythmiques ternaires chères à ce style musical égayent cette prestation. La monotonie des voix donne une impression un peu pataude de l’ensemble. Plus de variation et d’énergie serait fort appréciable. Par contre, lorsqu’un ‘circle pit’ est demandé par le groupe du Koninkrijk der Nederlanden, les fans, promptement, s’exécutent ! Une dernière ‘Drinking song’ et Heidevolk prend congé de nous, après une honorable prestation.
L’humidification vitale de mon gosier, en compagnie de Sandra (du Daily Rock aussi), touche à sa fin lorsque Korpiklaani arrive sur scène. La seule chose certaine, c’est que je ne me risquerais pas à fredonner les paroles de ce groupe originaire de Lathi en Finlande. Les bougres chantent dans leur langue maternelle.
Les notes de musique résonnent, et malheureusement lors des premiers titres, le violon et l’accordéon sont un tantinet absents en façade. Dommage, pour un groupe qui a pour tradition de mettre en avant ces deux instruments. Le bassiste Jarkko Aaltonen, à la bouille sympathique, reste toujours aussi calme sur scène. Une espèce de redoutable force tranquille. Jonne Järvelä, le chanteur du combo, semble plutôt en forme. Je le précise, car souvent lors des concerts, sa sobriété fait défaut. Ce soir, là où il pêche, c’est dans les aigus. C’est poussif et pas agréable pour les oreilles. Le set de la formation du Pays des mille lacs déroule, et il n’y a aucune place pour l’improvisation. C’est avec surprise que je constate que le titre musical ‘Vaarinpolkka’ est interprété à un tempo un peu plus lent que sur l’album (Ukon Wacka). Bizarre, c’est d’habitude en ‘live’ qu’on lâche un peu plus les chevaux. Mais le titre ‘Viinamäen Mies’ de l’album ‘Noita’ remet les pendules à l’heure et enflamme un public qui aura mis un peu de temps à arriver en température. De très bons duos accordéon/violon (audibles maintenant) nous démontrent toute la dextérité des deux instrumentistes. En revanche, le solo de batterie ultra basique, pourrait sans autre être éjecté de la set list. ‘Tequila’, joue son rôle avec brio, soit foutre le plus de merdier possible dans la fosse. Ça pogote sévère et c’est cool! Restons dans un titre à nouveau dédié à une substance altérant l’état de conscience, ‘Vodka’. Au vu de l’enthousiasme ambiant, personne sur scène ou dans l’assemblée ne serait enclin à signer à la Croix Bleue. Ce concert se termine dans l’euphorie générale, et cela fait franchement du bien!
C’est vers les 22h30 que je ressors de la salle, relativement satisfait de ma soirée, luttant contre le frimas du microclimat veveysan. Mon ventre criant famine me rappelle que j’ai passé ma soirée au RKC et non au KFC. Que la rentrée fût longue…