Pour mettre en musique cette armada de titres aussi bons les uns que les autres et avec un line up minimaliste, il nous fallait deux musiciens en forme olympique. Et c’est le cas ici ! Le premier effort longue durée de ce duo possède des arguments solides avec pour prétention de faire souffler une tempête de sable dévastatrice de guitares saturées, de batterie frénétique et de vocaux pêchus. Pas amateur de la prise de risque, Andrew Higgs au chant n’en reste pas moins extrêmement convaincant. Et si l’on tient compte également de son sens aiguisé du refrain, on réalise que son puissant organe vocal suffit à rehausser des productions que l’on pourrait trouver moyenne pour n’importe quel autre artiste. Et que dire de son jeu de guitare si ce n’est que c’est la raclée assurée. Bien compliqué également de résister aux nombreuses attaques frontales de Danny Leo à la batterie qui nous prend à la gorge dès les premières secondes et qui me fera penser à plusieurs reprises à la frappe sèche et brut de décoffrage de Venom ancien membre d’Electric Mary. Dans cette orgie rock-blues-stoner, rien au final n’est à jeter. Sound The Underground remplit ainsi son objectif premier : insuffler comme un vent de fraicheur sur l’indie rock australien. King Of The North pourtant ne révolutionne rien, mais ils affinent leur propos et en tire la quintessence porté par le jeu aguerri de ses musiciens. Du rock de qualité encore épargné par la loi du business et de la froideur d’une promotion envahissante. Les aussies pas glamour pour un sou conserve tout du long et avec panache une ligne directrice qui leur évite la déroute et le tout dans une désinvolture qui fait plaisir à voir et à entendre.
Bad Reputation Records