Kadavar nous parlent de Berlin, leur nouvel album

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Salut les filles et les garçons. Vous connaissez Kadavar ? Tant mieux, car ‘Berlin’, leur nouvel album va vraiment vous plaire.

Vous ne connaissez pas Kadavar ? dans ce cas-là, si vous êtes des passionnés de musique, je vous invite à jeter toutes vos oreilles sur ce trio Allemand qu’on pourrait simplement classer avec d’autres groupes dits ‘stoner’.

Mais stoner c’est un peu simple. Kadavar est le genre de groupe qui vit les années soixante-dix pleinement. On est plus dans une sorte de rock psyché parfois doom, mais toujours très aérien. Une bonne façon de découvrir Kadavar serait de jouer ‘Berlin’ en vinyle bien sûr, dans une pièce éclairée à la bougie avec quelques potes. Normalement, vous devriez vous laisser aller à planer sans aucune substance. Tiger, le batteur du groupe nous a passé un coup de fil pour une discussion très cool, super détendue et intéressante.


Salut Tiger, une des premières choses que je vois quand j’écoute ‘Berlin’, c’est qu’il est classé en Rock sur iTunes, alors que votre précédent album ‘Abra Kadavar’ était en Metal, c’est voulu ou c’est normal ?
Exact ! les deux en fait. L’album précédent avait été critiqué et considéré en Metal probablement à cause des riffs, mais je n’ai jamais considéré Kadavar comme un groupe de Metal. Nos influences de vie et de musique viennent des années soixante, à cette époque on ne parlait pas encore de Metal. Nos similitudes avec le Metal viennent de l’énergie qu’on donne à notre musique. C’était plus flagrant sur le premier album. Après avoir beaucoup tourné pour ‘Abra Kadavar’, nous sommes partis en vacances et quand nous sommes revenus, on a commencé à écrire des nouveaux titres rapidement sans se demander s’il fallait effectivement rentrer un peu plus dans un style énergique et puissant ou continuer à faire ce que nous aimons.

Vous avez joué au South By South West, le festival de Austin au Texas, qui est considéré comme un des plus gros au monde. Il y a des milliers de groupes qui y jouent. Comment un groupe de rock de Berlin fait-il pour se démarquer dans ce genre d’événements ?
Je ne sais pas si nous avons fait la différence, mais nous avons visiblement créé un intérêt et surtout car c’est au Texas. Je pense que cela vient du fait que nous sommes allemands, c’est peu être un peu exotique à leurs yeux. Beaucoup de gens nous demandaient d’où on venait et quand ils savaient qu’on venait de Berlin, ils étaient très intéressés. Ils connaissent l’histoire de notre pays, mais pas forcément la musique. Il y a beaucoup de groupes de Rock à Austin et c’est peut être même la capitale mondiale du Rock, donc quand ils voient un groupe Européen, ils s’y penchent vraiment. Je pense que c’est pareil en Europe, les fans aiment voir des groupes Américains à cause de leur réputation et pour le côté exotique.

Il semblerait que cette performance à Austin ait largement favorisé votre venue au festival français Levitation de Angers/Chabada…
Je ne sais pas vraiment. Nous avons beaucoup tourné pour ‘Abra Kadavar’ et nous avons fait beaucoup de festivals intéressants. Certains festivals en apportent d’autres. Je me souviens de Levitation au Chabada en France. C’était fantastique. C’est un festival de Rock Psyché et le publique a, semble-t-il, aimé notre musique. Nous avons joué tard, mais tout le monde était en forme à ce moment. Il y avait vraiment une super ambiance particulière qui mettait les gens dans un super état d’esprit.

Vous êtes aussi passés par le Hellfest un peu avant, qui est pour le coup, le plus gros festival de musique extrême au monde…
Oui et c’était de loin un de mes concerts préférés. C’est vraiment un super festival et on aimerait beaucoup y rejouer bientôt. Ça fait partie de ces événements comme le Primavera à Barcelone où on aime passer du temps et surtout y jouer car le public est très ouvert d’esprit. Tu peux te balader dans un super cadre et voir des groupes fantastiques. On a vraiment apprécié cette expérience.

Pour finir sur vos concerts vous venez d’annoncer une tournée en Amérique du Sud avec des dates à Buenos Air, Santiago, Sao Paulo etc… comment vous sentez-vous ?
Je peux simplement dire que je me réjouis vraiment de faire ces dates : ça fait deux ans qu’on essaie de faire une tournée en Amérique du Sud et à chaque fois qu’on annonce une tournée aux USA ou en Europe, nous avons toujours pleins de commentaires de fans qui nous demandent de venir jouer en Argentine, au Chili ou au Brésil. C’est donc quelque chose que nous devions et voulons faire absolument. Je suis vraiment très content qu’on ait trouvé un moyen de faire des bonnes dates là-bas !

Penses tu que Kadavar pourrait exister uniquement avec des concerts et sans enregistrer aucun album ou aucun passage en studio ?
Une chose est sûre, c’est que ce groupe ne pourrait pas exister sans faire de live, mais c’est une super question car, crois-moi, il y a quelques jours, je me suis posé la même, c’est drôle. Tu deviens vraiment un groupe grâce aux concerts et c’est surtout comme ça que tu évolues musicalement. C’est le public qui te donne un maximum et qui fait que tu grandis et que ta musique devient ce qu’elle est. Sans blague, c’est une réflexion que je me suis faite il y a quelques jours. Un groupe peut-il exister sans enregistrer d’album et sans aller en studio, mais simplement en faisant des concerts ? C’est intéressant, car finalement pour nous, le live est une partie essentielle de notre vie de musiciens. Si tu n’as pas d’albums, les gens sont obligés de venir aux concerts pour apprécier le groupe et c’est peut-être une bonne idée, mais d’un autre côté, les fans veulent avoir les chansons chez eux. Les vrais veulent le CD ou le vinyle et certains veulent l’écouter sur Spotify ou Deezer partout où ils se trouvent. Cette réflexion est intéressante.

Vous sortez ‘Berlin’ en édition vinyle également et apparemment une belle version collector. C’est quelque chose d’essentiel pour un groupe de votre genre musical maintenant ? On sait que les fans de rock préfèrent ce format aux MP3.
Oui, c’est vraiment important pour nous, car nous aimons ce genre d’objets. C’est un bon moyen d’écouter la musique dans une bonne ambiance avec un bon son. Tu sais, maintenant, l’argent généré par un groupe ne provient plus des albums que tu vends, mais des performances que tu donnes en live. Même sortir un vinyle ne te rapporte pas beaucoup, car ça coûte cher à fabriquer. Mais peu importe, car quitte à vendre des disques, autant se faire plaisir et faire plaisir aux fans en leur donnant la chance d’avoir un bel objet. Nous mettons toute notre énergie et notre temps dans Kadavar, au point où nous ne faisons rien à côté, il nous faut donc tourner un maximum et faire des albums également pour avoir une rentrée d’argent suffisante pour vivre. Donc effectivement, quand tu sors une édition spéciale, il y a une intérêt supplémentaire pour les fans et même si les ventes ne sont pas aussi bonnes qu’il y a dix ans, c’est toujours ça.Ça ne se serait pas aussi simple si nous ne vendions aucun album physique.

Pour qu’un album sorte du commun, il faut une super pochette également et avec ‘Berlin’, vous avez fait très fort. La couverture de votre disque est vraiment belle. Comment en êtes-vous arrivés à ce résultat ?
Nous travaillons avec une photographe très reconnue qui s’appelle Elizaveta Porodina. Nous sommes tous très fans de son travail car elle fait des photos absolument fantastiques. Nous lui avons demandé si elle serait d’accord pour trouver un concept pour la pochette de notre nouvel album. Elle connaît le groupe et aime notre musique, c’est tout de suite beaucoup plus simple. Nous sommes venus à l’idée d’un portrait de femme avec des lunettes de soleil de pilote pour y voir un reflet, ce qui peut laisser le champ libre à l’imagination.

Si ‘Abra Kadavar’ est un concentré de rock, ‘Berlin’ est beaucoup plus atmosphérique…
Oui et ça vient de plusieurs choses. ‘Abra Kadavar’ a été composé en deux semaines seulement et du coup, on peut y ressentir une certaine forme d’énergie. Pour ‘Berlin’, nous avons pris plus de temps, car nous avons composé pendant trois mois. C’est sans aucun doute ça qui donne à cet album son côté plus planant.

Bien que je ne prenne aucune drogue, quand j’écoute ‘Berlin’, je m’imagine très bien dans une pièce enfumée de je ne sais quoi avec de l’alcool maison et des filles nues qui se peignent des fleurs sur les seins. C’est dans ce genre d’ambiance que vous avez composé cet album ?
Non, mais c’est intéressant. Je vais essayer d’expliquer. Imagine notre salle de répète, sombre et un peu lugubre que nous avons depuis cinq ans maintenant et que personne d’autre que les membres du groupe n’a vu. Nous sommes les seuls à y aller. Quand nous nous y retrouvons, nous ne faisons que jouer de la musique, et uniquement jouer. On passe notre temps à jouer et composer, on ne se concentre que sur ça. C’est plutôt cool, car on se retrouve dans ce sous-sol comme dans un petit monde privé qui nous appartient et dont nous maîtrisons absolument tout. Il n’y a pas d’ordinateur, donc nous sommes concentrés uniquement sur notre musique. C’est une bonne ambiance pour composer et nous ne pensons à rien d’autre. Nos titres viennent de façon très naturelle sans se poser trop de questions.

Votre musique est largement influencée par les années soixante, soixante-dix. A cette époque les groupes enregistraient leurs albums en une journée et devaient être très bons car ils n’avaient pas toutes les nouvelles technologies que nous avons maintenant. Comment un groupe des années 2010 fait-il pour arriver à un résultat honnête dans un studio moderne ?
Tout simplement parce que nous n’utilisons pas vraiment ces nouvelles technologies. Nous avons bien évidemment un ‘ProTools’, car c’est un logiciel de référence dans tous les studios d’enregistrement, mais en fait nous passons avant tout par des bandes, comme on le faisait dans le temps. Je suis ingénieur du son également et quand tu connais le résultat après avoir enregistré sur bande, tu fais au mieux pour garder cette technique. Nous faisons un maximum de prises live pour garder l’énergie et l’authenticité. C’est vraiment important pour nous. Quand tu composes sur un ordinateur et que tu n’utilises que ça pour enregistrer un disque, ta musique se réduit à des grilles précises où tu te prends la têtes sur des détails et finalement tu en viens à oublier l’essentiel.

Vous êtes donc super honnêtes en tant que musiciens. Au-delà de ça, vous avez l’image également avec vos vêtements qui respirent le Camdem Town ou le San Fransisco des seventies. Sans parler de vos barbes et cheveux longs. On peut facilement imaginer vos journées à conduire de vielles voitures avec vos guitares sur les sièges arrières en cherchant un parc pour y faire un boeuf. C’est à ça que ressemblent vos journées ?
En fait, nous n’avons jamais eu assez d’argent pour acheter nos propres voitures pour le moment. Et quand on fait de l’argent je l’investis dans des instruments de musique ou des équipements pour faire du son. Concernant les vêtements, quand je me réveille le matin, si je porte les habits que j’aime, ma journée n’en sera que meilleure. Tu as toujours des gens qui te regardent d’une drôle de façon, mais au final, on s’en fout un peu. L’important c’est d’être la personne que tu veux et de faire ce que tu aimes. Conduire une classic car américaine c’est too much pour moi.

Vous êtes tous super grands dans le groupe. Si jamais vous deviez embaucher un autre musicien additionnel comme un clavier par exemple, il devrait être grand également ou vous seriez prêts à prendre une personne de petite taille?
Ça pourrait être intéressant d’avoir une toute petite personne en plus dans le groupe, ça donnerait un côté encore plus fou, mais également ça serait bizarre. En tous cas, tant qu’il serait assez grand pour toucher le clavier, ça pourrait fonctionner. Et concernant simplement le fait de prendre un autre membre, nous n’y pensons pas. En studio, nous avons fait quelques overbubs, mais rien de très important. Nous avons enregistré un maximum de prises et parfois rajouté des petites parties par dessus, mais nous sommes largement capable de tout faire à trois et c’est justement le but et l’intérêt.

Kadavar – Berlin – Photo : Elizaveta Porodina

FICHE CD
Berlin
Nuclear Blast
facebook.com/KadavarOfficial

 

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