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JULIEN DUMONT – RAVAGES (INDÉPENDANT)

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Œuvrant comme guitariste depuis une bonne quinzaine d’années au sein, notamment, des groupes Moussette et Bateau noir, l’auteur-compositeur-interprète Julien Dumont (pseudonyme de Pascal Dumont-Julien) a d’abord lancé son premier album solo Constance perdue en 2020. Il ressurgit avec le mini-album Ravages, paru le 22 novembre dernier.

Derrière la très jolie pochette psychédélique – créée par l’artiste visuel David Arcouette – se calquent cinq pièces indie-rock coréalisées avec Thomas Augustin (Malajube, Jacquemort, Jesuslesfilles). Elles s’élancent d’un rock raffiné par ses textures de synthétiseurs et de guitares électriques remplies d’effets de « delay » et autres réverbérations bien mises en évidence. Débutant sur la chanson-titre Ravages où la mélancolie laisse place à la remarquable Laisse tomber encore qui, pour sa part, tente de transformer le deuil en espoir par sa puissante rythmique. Le tout est appuyé d’arrangements de cordes conçus et interprétés par le Quatuor Orphée (Antoine Gratton, Philippe Brach, Lara Fabian) qui accentuent le caractère vertigineux des chansons en y ajoutant une touche d’élégance fort distinctive.

Julien Dumont collabore avec des acolytes de Bateau noir, tels que Rémy Nadeau-Aubin et Frédéric Sauvé, et de Simon Bilodeau (Alias, Félixe, Laura Niquay) pour engendrer des compositions solides. Comme l’illustre la piste Visions du futur, où des structures légèrement progressives bien ficelées prennent leur envol, ou plus particulièrement la pièce instrumentale Quitter le sol. D’ailleurs, la quasi-inexistence de refrains laisse place à des accroches musicales axées sur des arrangements de qualité.

Ses textes minimalistes, qu’il signe en entier, expriment des émotions brutes desquelles on ne discerne que peu de nuances à la première écoute. Un choix artistique dans lequel se fond sa voix camouflée qui démontre peut-être une certaine insécurité. N’empêche, de cette imperfection vibre un phrasé en phase avec la franchise et la vulnérabilité qui émanent des paroles. Celles-ci s’amplifient d’une ambiance mystérieuse, dont les non-dits, comme sur la dernière pièce Sous les lampadaires, prouvent que la plume de Dumont vaut la peine d’être lue :

« La nostalgie est un piège

Dans lequel j’aime tomber

Sous les lampadaires

Les nuits d’été »

Sous les lampadaires

Julien Dumont poursuit son élan créatif dans des zones ambitieuses tel un artiste qui affine encore son identité d’auteur-compositeur-interprète. Pour cette raison, Ravages mérite une écoute attentive pour profiter pleinement de son étendue : celle d’un mini-album substantiel par la finesse de sa réalisation où l’on découvre ses morceaux les plus aboutis.

4/5

Crédit photo : Dominic Berthiaume

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