Le Victoria Hall, temple genevois de la musique classique, était plein à craquer pour accueillir José González. Le festival Antigel avait fait fort en accueillant l’une des figures phares du néo indie folk pour la première date de la tournée célébrant les 20 ans de son premier album « Veneer » (Peacefrog Records), devenu culte.
Destin singulier que celui du chanteur et guitariste suédois dont les parents Argentins, politiquement engagés, avaient été contraints de fuir leur pays suite au coup d’état militaire de 1976 puis demander l’asile au consulat de Suède à Rio de Janeiro. Le couple s’était ensuite installé à Göteborg où José González a vu le jour en 1978. Après des débuts dans la musique au sein de divers groupes locaux de hardcore, d’abord en tant que bassiste puis guitariste, il élargit ses goûts et penche vers le rock, le folk, le trip hop. Son premier album, « Veneer », sort en 2003 mais ne rencontre pas un grand succès. Il est réédité en 2005 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis et c’est l’un de ses titres, « Heartbeats » (reprise du groupe suédois The Knife) qui va lancer sa carrière. Cette chanson est utilisée dans une pub de Sony Bravia et fera le tour de la planète. Depuis, José González a sorti trois autres albums studio et un live. « Veneer » vient d’être réédité en version deluxe pour les 20 ans de sa publication.
C’est sur un podium au centre de la scène, garni d’une simple chaise et d’une table sur laquelle sont posées deux guitares acoustiques, que l’artiste se présente au public. Humble, presque timide, il prend place, accorde son instrument et la magie peut opérer. Sa voix claire et douce se pose sur un délicat jeu de guitare, le temps sera suspendu pendant près d’une heure et demie. Dans la lignée d’autres songwriters comme William Fitzsimmons ou le duo norvégien de Kings of Convenience, il donne diverses couleurs à sa musique foncièrement neo indie folk en y ajoutant parfois des teintes pop, rock, trip hop, bossa nova. Après avoir joué l’intégralité de « Veneer », José González interprète quelques covers fort bien arrangées, « Love Will Tear Us Apart » (Joy Division), « Teardrop » (Massive Attack), « Kathy’s Song » (Simon & Garfunkel). En dernière partie de concert, un florilège de ses trois derniers albums avant que la soirée ne s’achève avec le fameux « Heartbeats ». Une soirée dont personne n’aurait voulu voir la fin tant le public était immergé dans l’univers poétique et délicieux de José González .