Dans les paysages arides du rock suisse vient de débarquer sur sa tondeuse électrique le duo John Dear. Au moyen de leur rutilant premier opus ‘Rust & Stardust’, John vient décoiffer ton gazon musical.
Vous avez tourné durant de nombreuses années avec Zorg. Cela ne vous a pas découragé de devoir tout recommencer à zéro avec John Dear?
Guillaume (chant, guitare) : Non. On était à une période de notre vie où on ne pouvait pas recommencer Zorg, il fallait qu’on s’exprime autrement. Au final, c’était plutôt excitant de devoir repartir.
Catia (batterie) : Dès le début, on savait qu’on allait lancer un autre projet que Zorg, le troisième larron n’étant plus là. On est fiers de tout ce qu’on a fait avant, mais ça nous a fait croire qu’on avait quinze ans de recommencer un truc tout neuf !
Vous avez adopté un son très rugueux, très rock : qu’est-ce qui a provoqué cette transformation?
La vie, la vie ! (rires) On écoute plein de styles de musique très différents, on a même eu une période très metal. Sans sombrer dans le dramatisme, parfois la vie prend un tournant auquel on ne s’attendait pas, et l’on ne se voyait pas avec une petite guitare acoustique et des voix planantes raconter ce qui se passait pour nous. On avait vraiment besoin de crier fort et transpirer.
Guillaume : J’ai toujours aimé le blues, ça m’a toujours chatouillé d’essayer. C’est une musique que j’ai écouté toute ma vie, c’est assez logique d’y être amené.
Votre album sent l’Amérique, les premiers pas du rock. Ce n’est pas embêtant de vivre en Suisse avec tout ce rêve américain?
Guillaume : Si. (rires)
Catia : Mais non, les paysages sont superbes ici !
Guillaume : Je continue à espérer passer quelques temps là-bas. On y est déjà allés. On baigne dans une ambiance très américaine, donc à la fin, on ne va pas faire du yodel. Cette imagerie nous plaît et nous parle.
Catia : On est tous influencés par les Etats-Unis, les films qu’on regarde. J’ai lu beaucoup de littérature américaine. On n’est pas Américains, on ne va pas s’injecter de l’eau du Mississipi dans les veines pour devenir de vrais Américains, on a quelque chose de très européen, je dirais même anglais dans les mélodies. Au rythme auquel la musique bouge à l’heure d’internet, finalement qui fait de la musique qui vient d’où ? Beaucoup de gens sont très doués en K-Pop et n’ont jamais mis les pieds en Corée !
FICHE CD
‘Rust & Stardust’
Irascible