Parfois, je me demande si l’ami Bonamassa n’est pas le petit frère de Martine. Martine? Mais quelle Martine me direz-vous? Allez, ne refoulez pas vos amours d’enfance ! Vous savez la Martine qui a tout fait, a été à la mer, a fêté son anniversaire, a fait du cheval, du piano, la cuisine, du théâtre. Le ‘frérot’, lui, s’est spécialisé dans l’annuelle livrée musicale, toujours avec le même petit côté un peu chicos. Joe fait du funk, Joe joue au rocker, Joe roi du hard, Joe chante Piaf… ah non celui-ci, c’est pour l’année prochaine. Et donc cette année, est arrivé dans les bacs : Joe a le blues. Pas de soucis, on est bien dans la plaque. C’est propre, c’est technique, c’est super bien produit, y’a même tout ce que l’on attend d’un disque de blues : de la poussière, du douze mesures, quelques cuivres pour les influences soul. Passons donc le côté tout beau, tout joli pour voir si le gaillard est capable de rentrer dans les bottes de ses illustres prédécesseurs et s’il arrive à palper ces différentes nuances de blues, surtout que c’est la première fois qu’il a écrit tous les titres de l’album. Côté Hendrix, l’instru d’ouverture manque de mordant. Le costume de BB King, probablement un peu grand, le brave Joe n’arrive pas à le remplir, manque la gouaille. La crinière de Jimmy Page, trop gominée, la barbe de Clapton, pas divine, le phrasé de Jeff Healey, trop clairvoyant. Arrêtons là. Si notre gaillard semble manquer encore d’un peu de coffre pour prétendre glorifier le blues comme ses illustres prédécesseurs, il a le mérite de le faire vivre à travers toutes ses couleurs, et de livrer un disque très cohérent.
Fiche CD : Different Shades Of Blues
Label : Provogue Records
Note : 3/4
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