Tel le phénix renaissant de ses cendres, Jane’s Addiction – groupe mythique de Los Angeles créé au cœur des années 80 s’est reformé avec sa formation emblématique, Perry Farrell au chant, Dave Navarro à la guitare, Stephen Perkins à la batterie et Eric Avery à la basse. Pour l’occasion, les quatre larrons nous faisaient l’honneur de faire un crochet par les Docks pour un concert qui affichait complet.
C’est Mouche-Miel, duo instrumental de Saint-Imier qui a foulé les planches en premier. Sébastien Minguely à la guitare et Silas Auderset à la batterie nous ont proposé un metal aux accents variés (math, fusion) mais aussi post rock (Radiohead, Russian Circles) de qualité. Le public déjà nombreux, ravi, a réservé un chaleureux accueil aux musiciens du Jura bernois pour leur prestation.
Un événement inespéré et rien d’autre que ce concert de Jane’s Addiction dans la salle lausannoise. En près de 40 ans d’existence, les Américains ont vécu de multiples péripéties, séparations, projets annexes, errances liées aux abus de substances, complications de santé suite à la pandémie. Quand Dave Navarro s’est produit à nouveau avec le groupe fin mai 2024 pour le début de la tournée européenne, cela faisait 14 ans que Jane’s Addiction n’avait plus joué dans cette configuration. Dire que le quatuor était attendu comme le Messie est un euphémisme.
Les Docks sont chauffés à blanc quand le groupe entre sur scène et lance les premiers accords de ‘Kettle Whistle’. Perry Farrell apparaît alors, élégamment vêtu d’une chemise – gilet – pantalon sable et d’un stetson à la Indiana Jones, bouteille de vin à la main. Cool, souriant, le chanteur lifté évolue sur la scène en se balançant doucement et en suivant la section rythmique. Il apprécie chaque seconde, se charge de l’énergie donnée par les fans. La machine est lancée et les titres mythiques s’enchaînent : ‘Whores’ et ‘Had a Dad’ qui dépotent, ‘Ain’t No Right’ et sa ligne de basse imparable, incroyable version de ‘Pigs in Zen’ avec un Dave Navarro en feu à la guitare.
Un peu plus tard, on retrouve avec grand plaisir ‘Jane Says’, classique interprété à la guitare acoustique par Dave Navarro et Eric Avery et repris en chœur par la salle. C’est assurément l’un des points forts du concert. La machine repart de plus belle et le concert monte en puissance pour finir avec des titres pêchus comme ‘Stop!’ et ‘Ocean Size’. C’est de la folie dans les premiers rangs où les fans sautent et dansent, ruisselants de sueur.
Un petit break et Jane’s Addiction revient sur scène pour trois rappels de derrière les fagots, ‘Three Days’, l’immense ‘Mountain Song’ et enfin le jouissif ‘Been Caught Stealing’. 105 minutes d’énergie et de pur bonheur que l’on n’espérait plus avec ce retour très réussi.
