Third Man Records
Depuis un maussade mercredi 2 février 2011 et l’annonce de la fin de l’aventure White Stripes, le petit monde musical de Jack a ressemblé à une interminable quête de tout, mais surtout de pas de ce garage rock aux accents punk dans lequel il était passé maître avec sa comparse. Nombre de ses projets permettaient de sonder les méandres de l’âme du bonhomme, permettait souvent de s’enthousiasmer sur sa large palette d’influences, sa soif d’expérimentation et son plaisir simple à jouer. Restait un vide abyssal.
Jusqu’au 19 juillet dernier, jour où tous les heureux clients des boutiques Third Man Records de Londres, Detroit et Nashville sont ressorti de l’échoppe avec en cadeau un vinyle tout blanc portant comme seule mention « No Name ». Ils tenaient sans le savoir entre leurs mains la nouvelle bombe du musicien. Car oui il faut bien parler d’une bombe, un de ces albums qui vous scotche instantanément au fond du siège. Alors comment le raconter ? En faisant appel à tout ce que le dico du rock compte d’adjectif en « al ».
Brutal comme la production qui ne s’encombre pas de détour, recouverte d’un voile poussiéreux et dont on s’est bien gardé de décaper la rouille. Primal comme ces riffs qui déchirent l’espace et lacèrent les tympans. Animal comme le timbre de White, scandant plus qu’il ne cherche la mélodicité pour ses textes. Impérial comme l’assurance que le bonhomme affiche titre après titre, prouvant là qu’il ne fait pas ici une moindre resucée de son fameux duo, mais qu’il a encore gagné en maîtrise depuis leur séparation. Minéral comme la solidité affichée par une rythmique qui le pousse à chaque instant vers l’avant. Radical comme les coups de pied au cul qu’il inflige à un petit monde du rock qui parfois donne l’impression de tourner en rond. Et bien évidemment on osera dire, sans que cela n’enlève aucun mérite aux plus de quarante minutes de musique, que tout ici n’est ni expérimental, ni commercial. Et un mot, un seul, Génial. [YP]
Note: 5/5