Pas plus tard qu’en janvier, je lisais un livre au titre aguicheur : ‘Uncommon People : The Rise and Fall of The Rock Star’. David Hepworth explique clairement que les rock stars n’étaient pas le terme si usité actuellement, mais délivraient un style de vie caractéristique (marier sa cousine de 14 ans, partir en exil, vie sexuelle demandante), d’après lui uniquement viable entre 1955 et 1994. ‘L’époque des rock stars, comme l’époque des cowboys, est passée.’ Du swag, de la classe, une coup de cheveux intéressante, du talent débordant, un côté immortel de par leur tendance à éternellement se réinventer. On pense à Bowie, Prince, ou encore Kurt Cobain. Oui, mais cela fait presque 25 ans que ce dernier a tiré sa révérence. Quid que la génération Z, qui utilise ses musiciens comme des mouchoirs en papier, tandis que les artistes se croient des parvenus à peine leur premier single atteignant les 1000 écoutes sur Spotify. On adore, on vénère, puis on passe au suivant. Pete Doherty ? Certes il sniffe comme un aspirateur, mais cela fait-il de lui une ‘rock star’, ou a-t-il juste lu trop de contes de fée des temps modernes, ou l’artiste maudit est incompris jusqu’à son déclin (Amy Whinehouse, on en fera même un beau documentaire pour marquer des points). Josh Homme ? Dave Grohl ? Inventifs, admirables, mais avec une patte un peu trop ancrée dans leur style pour marquer les générations à venir. Je vous voit déjà froncer les sourcils, et vous savez si bien qu’au Daily Rock on aime autant QOTSA que les Foo Fighters. De plus, la réponse, vous l’avez déjà dans le titre de l’article. John Anthony Gillis n’a que 42 ans et a déjà révolutionné le monde du rock. Avant les White Stripes, le style duo guitare / batterie était respecté comme la peste. Suffit de regarder comme Royal Blood remplit des stades, certes accompagnés de QOTSA, pour voir à quel point la tendance a changé. Plus besoin de faire du compliqué quand on peut faire simple. Il touche la brit-pop en plein coeur post-Oasis avec The Raconteurs, puis s’illustre avec brio en tant que batteur chez The Dead Weather, en compagnie de Jack Lawrence des Raconteurs, du pianiste de QOTSA Dean Fertita et de la chanteuse des Kills, Alison Mosshart. Son style de batterie inimitable et la fusion de ces talentueux musiciens font de The Dead Weather un morceau de choix chez les connaisseurs. On adore ou on abhorre, mais je ne connais personne qui a choisit la dernière option. Puis viennent ses projets solo toujours plus déroutants, de la BO de James Bond avec Alicia Keys, de la participation à ‘Lemonade’ de Beyoncé, sans oublier ‘Blunderbuss’, secouant les racines du blues, jusqu’à son petit dernier ‘Boarding House Reach’ tirant vers l’electro. Swag, classe, coup de cheveux au top, immortalité, David Hepworth ferait bien de revoir sa copie, car Jack White est également en train de révolutionner le monde des rock stars.
En concert le 10 juillet au Montreux Jazz Festival