Jack White est considéré pour certains comme une sorte de super-héros, voire d’alchimiste des plus prolifiques du rock actuel ; que se soit en tant qu’artiste, musicien ou producteur pour son label Third Man Records.
L’infatigable activiste des racines de la musique américaine et du vinyle sort enfin son nouvel album après quatre ans d’attente. Et comme d’habitude, l’ex-leader des White Stripes ne fait pas dans la demi-mesure et étend encore sa palette musicale entre blues, rock, country, gospel, funk, hip-hop et (tenez-vous bien) electro. Il nous livre son œuvre la plus ambitieuse avec ces treize titres qu’il a composés en étant cloîtré dans un appartement minimaliste et isolé du monde extérieur. Réalisé avec très peu de mat ériel de studio, mais en s’entourant de treize musiciens plus talentueux les uns que les autres, White nous promet du changement. Mais ce n’est pas une révolution pour autant. ‘Boarding House Reach’ donne l’impression qu’il y en a pour tous les goûts et styles. Les morceaux sont refondus, retravaillés et métissés pour correspondre à la vision de Jack White et à son sens de l’expérimentation.
Ces derniers forment un ensemble de ‘pièces détachées’ mises ensemble (parfois) tant bien que mal. Certains éléments finissent même par bien adhérer et former quelques petites pépites avec ce blues rock grinçant, ce funk brut, et ces nappes d’electro. Jack White fait preuve d’un éventail impressionnant de sonorités avec cet album à l’univers complexe et déterminé. Un disque qui marque avec une volonté de ne pas ressembler aux autres, à cent lieues de ce que peut nous proposer la production musicale actuelle.
Note : 3.5 / 5