C’est l’avant veille de la sortie de leur nouvel album « Hazy Rites » que nous avons rencontré Clément et Tom de Witchfinder. Une interview à la cool.
Salut les gars! Alors tout d’abord est ce que vous pouvez nous présenter rapidement Witchfinder?
Tom : Salut! Alors le groupe a été créé en 2016 par Clément et Stan (Guitare), moi je suis arrivé 5 mois plus tard…et je faisais pas de batterie (Rires). A la base je faisais de la guitare et ça faisait des années que je voulais me mettre derrière les fûts, donc c’était l’occasion. On a commencé à composer quelques morceaux pendant l’été et on a enregistré le premier album, « Witchfinder », en février 2017, pour une sortie le 2 Mai. Ensuite on a enchainé deux grosses tournées en première partie de Witchthroat Serpent et Stonebirds respectivement, ainsi que pas mal de concerts, ou on a ouvert notamment pour Kadavar, Conan et Monolord…
Clem : On a aussi ouvert pour les Flying Eyes sur leur tournée d’adieu, et notre premier concert c’était en première partie de Hangman’s Chair.
Tom : Bref en moins de 3 ans on a dejà pas mal bourlingué!
D’ou vient le nom Witchfinder?
Clem : De la chanson « I, The Witchfinder » d’Electric Wizard, évidemment! (Rires)
Vous avez autoproduit le premier album éponyme, et il a ensuite été partagé sur la célèbre chaine Youtube Stoner Meadow Of Doom (Référence dans le Stoner/Doom, énormément de gros albums ou de petites pépites inconnues, la rédaction vous conseille fortement d’aller y faire un tour!) ou il a très vite dépassé les 40000 vues. Est ce que ça vous a donné un gros coup de pouce niveau visibilité?
Clem : Clairement! Ca nous a boosté les ventes niveaux digital dès le premier mois de la sortie, et ça nous a boosté aussi personnellement! Actuellement la vidée a même dépassé les 50k.
Tom : C’était vraiment très très cool pour un premier essai, sachant qu’on sortait de nulle part. Après on accorde une grosse importance à la communication aussi.
Clem : La com a vraiment été primordiale. A la sortie on l’a partagé au maximum un peu partout, et ce qui a été surprenant c’est que mis a part SMOD, on a été relayé sur plein d’autres chaines YouTube, on a eu pas mal de reviews sur des webzines assez importants, ça nous est un peu tombé sur le rable alors qu’on avait rien demandé (Rires)
Tom : On a même eu une review qui venait d’Inde! Bon on a pas compris ce qu’ils disaient mais c’est cool (Rires)
Qu’est ce qui vous a vraiment lancé niveau live. Quel a été le déclic?
Clem : Sans hésitation la tournée avec Witchthroat Serpent. C’est là qu’on s’est vraiment dis que ça marchait. C’est aussi la qu’on a passé les meilleurs moments.
Tom : On s’est éclatés pendant une semaine, on a rencontré énormément de monde et les mecs de Witchthroat sont devenus vraiment des très bons amis! Ca a été un peu discret le premier jour et passé la première soirée on a su qu’on allait bien s’entendre!
Clem : Le premier jour… je dirais même les deux premières heures, parce que quand on a vu l’état dans lequel ils étaient en chargeant le camion, on a tout de suite su qu’on allait bien s’amuser avec eux! (Rires)
Tom : On aimerait vraiment repartir en tournée avec eux en tout cas!
Comment on fait pour se distinguer sur la scène Stoner hexagonale, qui est quand même un sacré vivier de bons groupes?
Clem : Je sais pas si on essaye de se distinguer en fait. On fait notre truc et on voit si ça plait aux gens. Après on essaye d’innover au max, on joue live à fond, partout, tout le temps. Et puis aussi par rapport à la qualité de la musique, quand tu compares notre premier album et le deuxième, y’a vraiment un fossé entre les deux en terme de progression et en terme d’innovation. Ca je pense qu’on l’a ressenti déjà nous même, et aussi que les gens qui l’écoutent le ressentent.
Tom : Quand on est sortis du studio après l’enregistrement d' »Hazy Rites », on était tellement content, on s’est vraiment dis qu’on pouvait pas mieux faire sur le coup. Ca fait très longtemps que je fais de la musique et c’est la première fois que je sors d’enregistrement en me disant « C’est cool de A à Z, y’a rien à rajouter, rien à enlever, rien à regretter »
Clem : Et honnêtement je pense et j’espère qu’avec le futur 3e album on va encore progresser et faire quelque chose d’encore mieux! On va y travailler en tout cas.
Tom : De toute façon y’a pas de secret, tu veux franchir des paliers il faut bosser. A temps plein limite. Avant j’avais d’autres projets et c’est vraiment difficile de se consacrer a plusieurs trucs en même temps parce qu’au final ça peut devenir contre-productif.
Clem : Après on dit ça mais on a quand même un autre projet, avec le même line up que Witchfinder mais avec un chanteur en plus, ou je me consacrerai entièrement a la basse et aux backvocals. Le chanteur c’est l’ex chanteur de Dxvxdxd Sxlf et ça sera un groupe orienté Grunge! Mais par contre c’est juste pour se faire plaisir et s’éclater.
Comment vous en êtes arrivés à enregistrer au Monochrom Studio en Pologne et à travailler avec Satanic Audio?
Clem : Alors c’est Stan, notre guitariste, qui a juste regardé ou avaient été enregistrés les groupes de Doom qu’on aime. Et comme dans le lot y’a beaucoup de groupe Polonais, dont on adore vraiment le son et la production des albums , on a pris contact avec Piotrr de Satanic Audio qui travaille très souvent au Monochrom Studio, là ou la plupart des albums de ces groupes ont été enregistrés. Et il a vraiment été emballé par notre projet, mais aussi car on allait être le premier groupe français qu’il allait enregistrer et ça lui plaisait de se dire que 3 mecs allaient traverser l’Europe pour venir enregistrer dans un studio perdu au milieu de la Montagne Polonaise!
Tom : Et en plus c’était le 100e album qu’il enregistrait! Ca reste aussi en souvenir de fou, pour moi c’était clairement l’endroit le plus cool ou j’aie jamais enregistré. Y’a rien autour, c’est super calme, t’es au milieu de la foret, le matin c’est brumeux…Pour l’isolement et la concentration y’a pas mieux.
Du coup j’imagine que l’enregistrement s’est très très bien passé?
Tom : C’était vraiment exceptionnel. On a pas d’équivalent en France. Enfin si mais il faudrait 15000 ou 20000 euros pour enregistrer là bas.
Clem : Pour le coup on a dû débourser une somme bien moindre et on se retrouve avec une qualité probablement bien supérieure a ce qu’on pourrait avoir dans la majorité des studios français. Loin de nous l’idée de cracher sur les studios de chez nous mais tous les albums produits là bas sont d’une qualité exceptionnelle, on est jamais déçus, et quand on a écouté le produit fini on s’est dit « C’est exactement ça. C’est ce son qu’on veut »
Tom : Ce qui était impressionnant c’est que même après la toute première prise, quand ils nous faisaient écouter, ça sonnait déjà ultra bien quoi. C’était même pas mixé pas masterisé. C’était du brut et rien que le taf de base était fou. Et c’est allé très vite, on a terminé l’enregistrement en 4 jours, l’album fait une heure! Et a peine deux jours plus tard on avait déjà un morceau qualité album qui était masterisé.
Clem : Avec Piotrr et Kuba (qui est aussi drumtech de Batushka) de Satanic Audio on a eu affaire a un professionallisme absolument remarquable. Normalement pour une prise batterie y’a énormément de préparation pour l’installation. Là en moins d’une heure tout était prêt, Tom pouvait déjà faire des prises.
Tom : Et ma batterie n’a jamais aussi bien sonné c’était fou! En plus c’est vraiment des gars adorables.
Clem : On a remarqué que les Polonais, en général ,pas juste ces gars là, étaient d’une gentillesse infinie. Ce sont des gens accueillants et vrais, avec qui on pouvait se détendre et faire un peu la fête le soir après le travail, tout en restant pros.
Tom : C’était une ambiance particulière mais super agréable, dans le sens ou a aucun moment on s’est sentis dans le rush : c’était à la fois très détendu et super productif. Clairement si on doit enregistrer du nouveau matos on retournera là bas.
Clem : Mais en avion ce coup ci parce que la Pologne en voiture c’est long! (Rires)
Comment se sont passés la prise de contact et la signature avec Black Bow Records (Label de John Davis, chanteur de Conan)?
Clem : En sortant de studio, on a décidé de faire une liste de labels à contacter. On a pris le risque d’enregistrer l’album avant de faire les contacts. Et dans les réponses positives on a choisi Black Bow. A la base c’est la Manageuse de Conan qui a écouté le nouvel album et qui nous a conseillé d’aller vers John et comme il a été le seul a ne pas hésiter on l’a choisi.
Clément, ta voix a énormément progressé entre les deux albums, variant maintenant entre plusieurs técitures. J’imagine que c’est beaucoup de boulot?
Clem : Beaucoup de répètes, d’inspirations, et en taf pur de voix il y’a de vrais préparations assez poussées pour avoir ce genre de técitures. Là ou j’étais vachement monotone sur le premier album, sur le deuxième j’ai pu explorer d’autres choses qui me conviennent très bien et je pense essayer d’en explorer d’autres pour le 3e album!
Le nouvel album est bardé d’influences diverses et variées, c’est un apport de des influences de tout les membres du groupe?
Clem : En effet, tout le monde a mis un peu de sa patte dans l’album. C’est une entité qui nous corresponds a tout les trois . On a vraiment composé a trois, tout le monde a donné son avis sur tout, on a tout arrangé ensemble. En fait Stan s’occupe de la composition de base et après on améliore tout ensemble. Et Stan est tellement ouvert et s’adapte tellement facilement qu’on a réussi a intégrer toutes nos influences dans cet album.
Tom : Et il est ultra productif surtout! On a déjà largement de quoi faire un 3e album sur les bases de ce qu’il a écrit! Après on va déjà défendre celui ci hein! (Rires) Non mais c’est vrai que l’album est ultra varié. L’idée de base vraiment c’était de faire un album de Doom pour les doomeux…Et en fait non!
Clem : Il y a vraiment beaucoup de choses dedans, notamment une influence Hardcore qui est vraiment présente, une vraie envie de violence hardcore en tout cas. Et aussi, là ou le premier album donnait l’impression d’avoir écouté quatre morceaux sensiblement identiques, le 2e nous permet d’explorer plusieurs styles différents et plusieurs ambiances. On voulait vraiment quelque chose de très varié et je pense qu’on a réussi à le faire.
Tom : Quelque chose de varié mais avec une vraie ligne conductrice. C’est a dire que quelque soit le morceau tu reconnais la patte Witchfinder. Alors c’est sûr qu’on va pas réinventer le style, ça sonnera toujours comme d’autres groupes. Personnellement, mon idée a moi c’était d’inclure des influences hardcore, des Moshparts ou du 2 Step mais pas juste pour dire qu’on les a mis là. Le but c’était de les influer intelligemment dans notre musique et de créer un peu la surprise au niveau de l’auditeur. Par exemple sur « Sexual Intercourse » la fin est vraiment mise en place comme une moshpart avec un gros breakdown, pourtant sur le reste du morceau, c’est la chanson la plus stoner de l’album! Un truc qui nous ferait kiffer ce serait de jouer dans un festival Hardcore et de balancer ce morceau!
Alors justement Tom, avant de jouer dans Witchfinder, tu étais dans Eighters, combo de Hxc Beatdown Lyonnais. Comment tu es en venu a jouer du Stoner Doom?
Tom : C’est assez rigolo comme histoire. En fait je suis arrivé a Clermont Ferrand il y a 3 ans et j’ai rencontré ma femme à un concert ou jouait Eighters …dans une bagarre !
Clem : En même temps c’était un concert de Hardcore c’est forcément Bagarre (Rires)
Tom : Et puis quelques mois après j’ai rencontré Stan et Clément dans un concert au Raymond Bar et ça a tout de suite collé. Ils m’ont parlé de leur groupe qu’ils venaient de fonder et j’étais chaud, mais je leur ai dis « Attention les gars j’ai pas touché a une batterie depuis 10 ans! », pour te dire j’avais même pas de batterie! Mais honnêtement, quand j’ai commencé ce projet, je m’attendais pas du tout a ce qu’on en arrive a enregistrer deux albums, a signer avec un label etc… C’était plus un truc à coté pour m’éclater, mon projet principal a la base c’était Eighters. Malheureusement le projet s’est arrêté l’année dernière, mais entretemps on avait déjà tout les trois compris que Witchfinder devenait quelque chose de très sérieux! Et puis on s’éclate vraiment, on se prends jamais…bon très rarement la tête!
Clem : Mais c’est jamais personnel, toujours pour la musique! C’est uniquement pour le groupe et pour l’amener dans la meilleure direction possible. Et au final c’est plus de débats ultra constructifs que des prises de tête, parce qu’on arrive toujours a s’entendre.
Tom : Oui mais des fois c’est long! (Rires) Mais vraiment c’est juste un bonheur de pouvoir tourner ensemble, entre potes. Je souhaite a tout le monde de kiffer comme on kiffe. Ca sert a rien de se prendre la tête quand on a un groupe. Eclatez vous!
Petite question en rapport avec le titre « Dans l’Instant ». D’ou vient le titre?
Clem : Comme tu t’en doutes , car elle a été composée dans l’instant, c’est une totale impro. Quand j’ai composée les paroles, un de mes premières pensées ça a été que cette chanson serait parfaite pour un ending, pour son coté limite religieux, une messe! Et les Lyrics dépassant ce que je pensais être capable de faire, je me suis dit que « Dans l’instant », une pensée dans l’instant, ça collait plutôt pas mal.
Tom : Moi je vois cette chanson comme un énorme cliffhanger, c’est très positif au début, ça monte, ça monte, et d’un coup t’as une cassure et la fin c’est la tristesse absolue. Et habituellement je suis pas du tout adepte du fade-out, je trouve ça fainéant au possible, mais pour ce morceau c’est vraiment adapté.
Clem : C’est un morceau particulier. Il est a la fois exclus et inclus dans l’album.
Tom : Pour nous en tout les cas car c’est un morceau qu’on ne peut pas jouer en live, il nous faudrait quelqu’un pour faire l’orgue, et on peut pas se permettre de prendre quelqu’un pour 3 minutes dans un set.
L’album vient juste de sortir, du coup quels sont les plans pour la suite?
Tom : Le défendre sur les routes au maximum. Si vous nous lisez et que vous voulez nous faire jouer, on est chauds!
Clem : On va avoir beaucoup de dates à venir. Déjà annoncé on a le Metal Cultures a Guéret le week-end du 18 Mai. Et surtout on va travailler avec Black Skull Services pour booker une tournée Européenne a la fin de l’année! Et puis pas mal de dates et de fests à droite à gauche aussi.
En tant que musicien, quel concert vous a fait le plus prendre votre pied?
Clem : Pour moi c’est tout récent, c’est un concert organisé au Cellier de Clairveaux à Dijon par l’asso Mondofuzz.Alors déjà le lieu est top, c’est un cellier médiéval de style gothique, mais en plus les gars de l’asso sont vraiment des gars super, des orgas de génie , je fais leur pub partout et je continuerais! (Rires) On avait déjà joué pour eux au Deep Inside pendant la tournée avec Stonebirds et c’est des gens exceptionnels, passionnés par ce qu’ils font, leur accueil est au top du top, les soirées qu’ils nous organisent après les concerts aussi d’ailleurs!
Tom : Rohlala c’est vraiment pas facile comme question, j’en ai fait une chiée de live de fou, autant avec Eighters que Witchfinder… Je dirais la première fois que j’ai ouvert pour un gros groupe, avec Eighters du coup, c’était pour First Blood a Saint Etienne. C’était pas des conditions parfaites, on était a l’arrache mais pouvoir ouvrir pour un groupe que t’adores c’est quand mme dingue quand ça t’arrives la première fois. Sinon avec Witchfinder je dirais une date qu’on a fait a Volmeranges, au No Man’s Land pendant la tournée avec Witchthroat Serpent. C’est un lieu paumé entre la France et le Luxembourg, y’a pas un pet de réseau, on a joué devant 20 personnes et pourtant c’était super cool! Pendant Witchthroat le patron a même enflammé le devant de la scène avec de l’alcool a brûler (Rires)
Votre souvenir de tournée le plus drôle?
Tom : Oh moi j’en ai une velue! (Rires). C’était avec Eighters, y’a genre 3 ans. On avait fait une tournée d’une semaine et la date se passait a Saint Etienne. C’était la date pépère a la maison, y’avait tous les copains , vraiment le truc à la cool. Et pendant notre set y’avait un mec totalement bourré dans le public, du genre qui fait chier tout le monde dans le pit. Un mec du public a pété les plombs et lui un mis un kick comme dans le film 300, sauf qu’il était face a la scène. Du coup le mec torché il a volé sur la scène et il s’est écrasé dans la batterie, il l’a éclatée! J’ai même un vidéo pour le prouver! (Rires)
Clem : J’en ai une aussi du coup! On a joué au Printemps des Gueux à Chambalon. Pour te situer c’était en mai, le festival se passe dans la cour d’un vieux château à 1000 mètres d’altitude, il faisait genre 4 degrés mais le site et les orgas étaient vraiment trop cool. On a joué devant 30 personnes, sauf que apparemment la presque totalité de ces 30 personnes avaient mangé une omelette aux champignons bien corsée! (Rires) On a joué a 3h du matin, les mecs faisaient n’importe quoi, ils montaient sur scène, ils faisaient des galipettes, des roulades, c’était fantastique! (Rires)
C’est quoi votre album de chevet?
Clem : Ce serait forcément un album de Electric Wizard, mais impossible de choisir lequel tellement j’adore ce groupe!
Tom : Sans hésitation « Jane Doe » de Converge, et si j’avais un seul morceau à écouter…Bah Jane Doe de Converge (Rires) Cet album est d’une violence c’est fou.
Le mot de la fin?
Les deux en même temps : Weedosaurus! (Rires)