A quelle question en as-tu marre de répondre ?
(Réflexion) Franchement je ne sais pas. Peut-être « est-ce que vous avez un mot pour les gens ? », à un moment faudrait peut-être changé (rire)
Alors paraît-il que vous êtes des gros cons chez Butcher’s Rodeo ?
Oui oui effectivement on est pas mal, on a tous une forte personnalité à notre manière, roublard, tête de con, grande gueule donc oui c’est bien foufou. Mais il est vrai que la plus part du temps quand on va ailleurs que Paris les gens pensent qu’on est des gros cons de parisiens, qu’on a la grosse tête alors qu’en fait on s’en branle. On kiffe, on sourit on aide, on est normal quoi et les gens ça les surprend.
Comment se passe votre tournée pour défendre »Backstabbers » ?
Depuis le début de la tournée en Novembre, on approche des 100 dates, ce qui est un bon nombre en même pas un an et là on attaque une salve de 25 dates on aura passé les 100, c’est pas mal.
Tout simplement. Chez nous, Tonio emmène pleins de riffs, on monte ça tous ensemble en répète, on fait marcher un peu l’alchimie Butcher’s et on bosse, on bosse, on bosse , et on a remarqué qu’on est toujours pareil, on a beau se fixer une deadline on finit toujours un peu dans le rush, car on se dit toujours qu’il faut encore deux ou trois morceaux en plus pour finir l’album.
Tu peux nous dire ce qui différencie cet album de vos deux premiers ep ?
L’ambition des morceaux, la personnalité musicale qui s’est affirmée, on nous on a moins dit » c’est comme ci c’est comme ça » mais plus » ça c’est du Butcher’s » donc c’est cool, et puis un album donc plus de chansons et avec des interludes, choses qu’on n’avait pas fait avant. Et puis cette étiquette Butcher’s qui ressort même si je pense que sur le prochain album ce sera encore plus fort.
Vous composez déjà le prochain album ?
Oui! On a déjà 5 ébauches. Et on compose gentillement, mais c’est vrai que quand on n’est pas en tournée on est pas très assidus, on aime bien profiter un peu de la life et du coup on avance un peu à notre rythme et on finit toujours à la bourre, c’est marrant car à chaque fois on se dit » oui on fait les choses bien » mais non ça marche pas.
Avec qui avez-vous bossé sur l’enregistrement de l’album ? et pourquoi ?
On a fait ça avec Francis Castes. J’ai vu ce mec il y a plus de 10 ans et j’ai toujours dit que je voudrais bosser avec lui. Je trouve que c’est un mec qui taf au fond de sa grotte, qui a une sensibilité, une approche de la musique, un jugement, une technique et qui est différent des autres producteurs, j’aime bien. C’est l’Amérique !!!
Qui sont les traitres ?
Ça je peux pas te le dire ( rire )
Quelle signification doit-on voir derrière ce bateau en train de couler et ce monstre marin ?
C’est le fil rouge de l’album. Là, pour »Backstabbers » on parle de piraterie, on parle de Butcher’s, de nos expériences personnelles, de nos expériences avec les hommes. C’est juste une image en fait. C’est Alex Diaz qui a fait la pochette et je pense qu’il a été très perspicace dans la manière d’imager la piraterie avec l’étiquette backstabbers.
Alors que dans AqME tu officies en français, ici tu chantes en anglais, pourquoi ce choix ?
Parce qu’on a peur de faire différemment. (rire) Non car on est fan de groupe comme DEP, Ever Time I Die, etc … et qu’on a cette culture de l’américain encore plus aujourd’hui que les générations d’avant et qu’en définitive on se pose même pas la question de le faire en Français. Et je pense que faire ce style là, aujourd’hui, en français, ce serait avoir des grosses couilles de le faire et je ne suis pas certain que ça porte ses fruits
Le poste de bassiste m’a l’air difficile à combler de manière pérenne chez Butcher Rodeo vous en êtes à votre 3ème en 7 ans
Ben cette fois c’est mon frère alors j’espère bien qu’il va rester. Bon je ne suis pas objectif car c’est mon frère, mais c’est que du plus. Il a un vrai sens de ce qui est développement du groupe, il a la même expérience que moi, il fait de la variété mais il a aussi une culture Death Metal et Death Punk, donc le mélange des styles dans la composition risque d’être intéressant. Mais on est à des âges où on a envie d’autres choses et la musique c’est dur. J’espère qu’il ne va pas se barrer. On verra.
Sur scène vous ne vous économisez clairement pas, il y en a même qui sont pas mal jetés d’où tirez-vous votre énergie ?
C’est notre délire, c’est comme ça qu’on doit être, ça peut parfois être au détriment de la musique mais ça doit se passer comme ça, l’énergie de la musique passe aussi par l’image, on en joue pas, on est comme ça, c’est pas fait exprès, c’est nous !!
Ho les gars il y avait déjà pas assez de style de musique pour que vous nous inventiez le Hobocore?
Ben ouais, tout le monde te dit » toi t’es quoi ? toi t’es quoi ? toi t’es quoi ? » , merde vous faites chier avec vos étiquettes à la con. Alors ça interpelle un peu les gens et du coup ils restent un peu dessus. Mais c’est né du moment où on faisait les préprods de notre premier Ep, on avait demandé à Tonio de faire quelques backing vocaux, il avait braillé et on avait vraiment l’impression que c’était un clodo sortant bourré du métro dans la rue.
La vous sortez votre dernier album sur support cassette et en plus vous reversez les bénéfices à une association. Le support cassette ça marche autant que ça pour qu’autant de groupes le réutilisent ?
Pour moi y’a rien qui marche, franchement qu’est ce qui marche aujourd’hui ? Sinon on irait faire cette interview dans une grosse bagnolle. Pour moi y’a rien qui marche, y’a que de l’échange avec les gens et les gens vont acheter une cassette , comme un cd, comme un vynile, et c’est bien de s’adapter à tout le monde. Tu vois la semaine dernière, un mec qui vient me voir et me dit » Putain vous avez des cassettes car moi j’ai un poste cassette dans ma voiture » On avait parlé de ça avec un label suisse et qui redonne les bénéfices à une association, on en avait parlé à l’époque car moi ça me branchait bien !
Vous tournez pas mal, est-ce qu’il y a un endroit dans lequel vous aimeriez jouer ?
oui le Japon!
Que penses-tu du fait que les promoteurs se fassent du pognon en utilisant l’image des morts comme cette tournée Dio Disciple qui jouera avec un hologramme de Ronnie james Dio ?
Je croyais qu’il y avait ça avec la variété comme cloclo. Ben écoute les temps changent, il en faut pour tout le monde, beaucoup de gens sont nostalgiques, aujourd’hui le paysage musical est tellement vaste que c’est dur de s’y retrouver. Avant tu avais des vraies stars, maintenant tu cherches ces stars. C’est la génération du moment, dans 20 ans ce sera autrement et dans 50 peut-être encore pire.
Quelle est la question que l’on ne te pose jamais et que tu voudrais qu’on te pose ?
On me la pose en off souvent mais jamais en interview: Est-ce que vous bossez dans la vie, est-ce que la musique est toute ta vie ? Tout le monde croit qu’on est intermittent et qu’on se fait du pognon. Mais en fait non, faut être passionné, avoir du temps et un travail compréhensif.
Je travail dans cette grande boite qui s’appel la RATP, je manage 20 personnes. Et c’est très bien comme ça car ça me permet de garder les pieds sur terre. J’ai même failli bosser avec Monsieur Didier Wampas avant sont départ en retraite.
Quel est ton premier souvenir sonore ou musical ?
Un concert de Lofofora, il y a plus de 20 ans.
Quel est le premier album que tu as acheté ?
C’était une cassette de Nirvana, le « Smell like teens spirit »
Est-ce qu’il y a un groupe ou une personne avec qui tu aimerais collaborer ?
Ho ben oui. Mais j’ai déjà eu l’occase de partager la scène avec beaucoup de grands groupes français, avec le Bal de Enragés. Après il y a le chanteur d’INCUBUS. C’est mon idole ce mec. On cherche à faire une collaboration avec un chanteur américain pour le prochain album. Je ne sais pas si ça le fera. Mais j’aimerais avoir cette expérience humaine. Pas tout simplement envoyer un fichier par mail et attendre une réponse avec un enregistrement. Non, tu vois un vrai partage en direct comme on peut le faire parfois. Et ça pourrait peut-être nous apprendre comment les gars font certaines choses.
Je vais te laisser le mot de la fin
C’est l’été prenez votre crème solaire et profitez des festivals !!
Merci à Vince, merci à Elodie (L.O communication )
Photos: Nadèje Taront