[INTERVIEW] JOE DUPLANTIER (Gojira) – Janvier 2017.

 

C’est lors de leur passage au Stereolux à Nantes le 25 janvier dernier que nous avons rencontré Gojira. Chanteur/guitariste et leader de la formation, Joe Duplantier a répondu à nos questions :

– Joe Duplantier : Ecoute, ça se passe bien. On a commencé cette tournée un peu fatigués car il s’est passé pas mal de choses sur un plan personnel. La semaine dernière, nous étions très occupés avec la famille et nous n’avons pas eu le temps nécessaire de nous préparer comme nous l’aurions souhaité. On prend de l’âge et lorsque l’on arrête plus d’une semaine, il faut se reconditionner pour repartir. Et quand tu t’arrêtes plus de deux semaines, c’est comme si tu repartais à zéro. Alors bien sûr, on a encore la mémoire des morceaux, des arrangements mais après un break aussi long, c’est intense. On joue des shows un peu plus longs qu’avant, entre 1h30-1h45, et c’est plutôt physique. On a fait deux dates pour l’instant et on rentre dans le rythme tranquillement.

– Joe Duplantier : Alors Nostromo fait partie de notre histoire. Il y a une quinzaine d’années, on tournait ensemble et on ouvrait pour eux. Ils avaient un peu plus de notoriété et c’est un groupe qu’on a toujours admiré. Lorsque j’ai eu vent qu’ils se reformaient, j’ai appelé le batteur Maik et je lui ai demandé si ils accepteraient de venir avec nous en tournée. Il était carrément emballé et du coup, cela leur a mis un peu la pression (rires). Mais ils envoient grave, crois moi !

– Joe Duplantier : Notre objectif principal est de nous développer en tant qu’êtres humains, et en tant que groupe. La musique est notre passion, notre métier maintenant, et c’est vraiment un tout. On a envie d’évoluer, de progresser et d’écraser encore quelques groupes (rires). On développe sans cesse un son qui fait du bien à notre âme, et on essaye de concilier tout ça même si ce n’est pas toujours évident. Mais je pense que l’objectif est atteint, dans le sens où notre musique correspond à qui nous sommes aujourd’hui. On se fait plaisir en jouant ces morceaux, et en plus de cela, nous avons une reconnaissance qui a grandi. Il y a eu un gros coup de projecteur sur cet album de la part des professionnels et du public, et on ne peut pas sincèrement rêver mieux. On fait une tournée sold out et on vit vraiment un rêve. Après comme je te le disais tout à l’heure, c’est extrêmement physique et c’est beaucoup de travail.

– Joe Duplantier : Oui certainement. Avec Mario, on est parti loin dans nos recherches, et dans ce cas là, on devient fous (rires). Cette fois-ci, on a été vraiment plus organisés que d’habitude, on a pris un peu plus de temps aussi, et on a construit notre propre studio d’enregistrement. D’ailleurs, j’ai failli m’éclater les dix doigts (rires). Six mois à le faire en se servant de l’avance du disque. Pour le prochain album, on sera fin prêts et on s’y mettra directement. On a un lieu à nous maintenant, et c’est important. Sinon, on a enregistré tout un tas de morceaux qui ne sont pas sur Magma. On s’est dit qu’ils n’étaient pas assez bons, du coup on les peaufinera un peu plus tard.

– Joe Duplantier : On a toujours eu d’excellents retours du Hellfest. On était là sur les toutes premières éditions et on a vraiment une longue histoire avec ce festival. On nous a dit également qu’il y avait eu une affluence record ce jour là. Finalement, on ne sait jamais comment ça va réellement se passer. Que ce soit une sortie d’album, ou bien un concert, on part un peu dans l’inconnu. L’effet de masse au Hellfest est beau à voir et c’est bien que les organisateurs soient récompensés du travail accompli. La prochaine fois, sur l’affiche, on sera peut-être un peu mieux placés. On verra bien mais c’est toujours génial d’y jouer en tout cas.

– Joe Duplantier : En fait, c’est une initiative personnelle. Il m’est venu l’idée d’un EP car nous avions tous la tête dans le guidon. Mais il y a autre chose qui se passe autour, et il fallait se servir de cette nouvelle notoriété pour mettre la lumière sur des causes plus importantes. Il se trouve que je suis très sensible aux valeurs de Sea Shepherd, et à leur travail. Ils se battent comme des lions, comme des pirates pour sauver les quelques espèces en voie de disparition qui sont encore en vie dans les océans. La survie de l’écosystème est en jeu et notre propre survie également. Il peut y avoir des conséquences irréversibles sur notre système et on a eu envie du coup d’apporter notre soutien en enregistrant quatre titres. Un seul est sorti pour l’instant sur un magazine anglais. On a invité des chanteurs comme Max Cavalera, ou Fredrik de Meshuggah pour marquer le coup. Malheureusement un crash d’ordinateur a effacé le tout et il a fallu se concentrer sur l’album que l’on préparait. Finalement, j’ai retrouvé un peu plus tard les fichiers et je suis en train de remettre le puzzle en place. Ce sera disponible sur notre site, notre page Facebook ainsi que sur toutes les plateformes, et les sommes récoltées iront à Sea Shepherd.

– Joe Duplantier : Absolument ! James Hetfield (Metallica), probablement ma plus grande influence mais aussi Rob Flynn (Machine Head), Devin Townsend, et Phil Anselmo (Pantera). Mais d’autres aussi moins évidentes comme Mike Oldfield, pour l’approche musicale même si ce n’est pas un chanteur, Les Beatles, Prince et même Michael Jackson (rires).

– Joe Duplantier : Zeal & Ardor qui a été chroniqué dans pas mal de revues, et qui a un album assez incroyable. Un mélange de soul, de Gospel et de Black Metal ! Vous allez en entendre parler je pense (rires). Je voulais qu’il vienne sur cette tournée mais cela n’a pas pu se faire. Car Bomb également, un groupe extrême que j’ai produit dans notre studio, et qui a sorti un album il y a quelques mois. Ce sont de très bons amis à moi et il faut absolument les écouter.

– Joe Duplantier : On peut nous souhaiter de prendre des vacances (rires). Là, on passe le cap de la quarantaine et on commence à le sentir. A chaque fin de tournée, ça fait mal (rires). On a beaucoup donné ces derniers temps, alors un peu de repos nous ferait le plus grand bien.