Fleuron de la scène métal française, Dagoba est de retour avec un septième album « Black Nova ». Qui mieux que Shawter pour nous raconter la genèse de ce nouvel opus et l’évolution du groupe avec ses derniers changements de line up?
C’est au lendemain de leur première participation au Download Festival que j’ai pu discuter, par téléphone, avec le chanteur emblématique du groupe.
Première participation au Download, tout s’est bien passé?
C’était génial. Il y avait énormément de monde. Grosse ambiance. On a pu proposer des titres du prochain album et ça a très bien réagi.
Il y a tout juste 10 ans, ça ne nous rajeunit pas, j’interviewais Dagoba pour la sortie de « What hell is about ». Quel regard portes-tu sur votre parcours jusqu’à aujourd’hui?
En fait, je suis très content du parcours du groupe. Par rapport à l’époque, maintenant, nous pouvons vivre de notre musique. C’est une belle liberté et un confort de vie appréciable. Mais il n’empêche que je suis toujours tourné vers l’avenir et vers l’avant. Je vois toutes les marches qu’il nous reste à gravir. Ca nous booste à toujours vouloir proposer de meilleurs albums et donner le maximum sur scène.
7ème album avec une patte Dagoba qui s’affirme malgré les changements de line-up. Comment arrivez-vous à maintenir cette identité?
Tant que le compositeur principal ne change pas, en l’occurrence moi, l’âme du groupe et la musique n’a pas lieu de changer. Les changements de line-up apportent simplement un souffle différent dans l’interprétation, un groove différent qui n’altère en rien ce que les fans aiment dans notre musique.
Laisses-tu une certaine liberté, aux nouveaux arrivant, quant à leur point vue sur tel ou tel morceau?
Ils ont une carte blanche absolue. Ca a toujours été le cas et ça ne changera pas.
Comment s’est organisé l’arrivée des deux nouveaux (Nicolas Bastos, batterie et Jean-Laurent « JL » Ducroiset, guitare)?
L’intégration s’est faite tout naturellement. Pour ce qui est du guitariste, JL, je le connais depuis assez longtemps. Je l’avais rencontré lors d’un featuring avec son autre groupe. Je l’avais apprécié techniquement et humainement.
Pour Bastos, à la batterie, on le croisait régulièrement en tournée avec ses autres projets. C’est quelqu’un avec qui nous avons beaucoup d’affinités et je suis vraiment fan de son jeu.
J’ai lu à plusieurs reprises que les anciens membres du groupe faisaient souvent référence à une certaine « incompatibilité » au sein de Dagoba. L’ambiance y est elle si difficile à gérer?
C’est toujours difficile de vouloir imposer ses créations au sein d’un groupe. Dans 99% des groupes de métal, il y a toujours un ou deux compositeurs. Les autres amènent leur touche personnelle à l’interprétation. Quant aux problèmes d’égo, ça me concerne dans la mesure où ils ne permettent pas au groupe d‘évoluer. La formule fonctionne comme ça depuis le début, tout le monde était bien content jusqu’à maintenant. Venir se plaindre aujourd’hui : c’est un peu facile…
Pour en revenir à Black Nova, le titre de l’album fait-il référence à l’Etoile Noire de Star War ou à l’étoile brillante dû à une explosion thermonucléaire qui pourrait faire allusion à l’esprit mondial qui semble se dégrader de jours en jours?
En fait, le définition d’une Nova c’est : une étoile qui explose et qui retrouve son éclat originel. C’est clairement en rapport avec le changement de line-up. Pour citer Star War : ce nouvel espoir. C’est parti de là, tout simplement.
« Tenebra », le premier morceau de l’album, m’a presque rappelé l’univers musical de Dead Can Dance. Ambiance très particulière. Pourrions-nous ajouter ce groupe à vos références?
Tu es le premier à me faire part de ça et j’en suis très content. C’est un groupe et une scène que j’aime beaucoup mais qui, pour autant, n’a pas fait parti de mes inspirations.
« Inner Sun » a une nappe électro très présente. Et puis, au fur et à mesure des morceaux, celle-ci se noie davantage. Est-ce une orientation musicale que tu aimerais accroître dans les futurs albums? Ce morceau aurait-il servi de « test » auprès de vos fans?
Honnêtement, je ne compose pas en fonction de ce que pourraient penser nos fans. On fait de la musique qui nous plait et : qui nous aime, nous suit. Quant à savoir si nous allons garder cette ligne directrice, je ne pense pas car nous essayons de changer d’atmosphère sur chaque album.
Il a souvent été dit que vos influences étaient des groupes tels que : Fear Factory, Machine Head ou encore Pantera. Sur « Black Nova », on pourrait y ajouter Dimmu Borgir, notamment sur les titres « Stone Ocean » et « The Grant Emptiness ».
C’est un groupe dont j’apprécie énormément l’univers et que j’adore depuis toujours. Il n’y a pas eu de volonté particulière de s’en inspirer. Cela s’est fait naturellement.
« Black Nova » est une alternance de morceaux speed et mid tempo. Tantôt chant clair, tantôt hurlé. Est-ce une démarche volontaire dans le construction de cet opus?
On avait envie d’un album contrasté au niveau des intentions. Et même si le climat général est dans la lourdeur avec un côté martial, on a aussi des morceaux qui sont les plus rapides de notre discographie. Et pour les avoir jouer au Download, on a pu constater qu’ils sont très efficaces en live.
Pas de Hellfest cette année mais j’imagine une grosse tournée à venir?
En effet, pas de Hellfest. On a eu les deux propositions mais il y avait des problèmes d’exclusivité entre les deux festivals. Il a fallu trancher. Comme nous sommes déjà aller à plusieurs reprises à Clisson, nous avons privilégié le Download cette année.
De septembre à décembre, on a une grosse tourne en France et à partir de la rentrée 2018, tournée en Europe.
Un p’tit mot pour finir?
Merci de ton soutien et merci de croire en nous depuis toute cette décennie !