TREPONEM PAL – Interview au Hellfest 2023

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Treponem Pal c’est déjà 35 ans de carrière et 8 albums dont le tout dernier ‘Screamers’ qui est sorti cette année. Une belle promotion de cet album avec un concert donné au Hellfest et qui a rameuté les foules. Rencontre avec le chanteur Marco.

On vous compare souvent à Ministry. C’est agaçant pour toi ou tu le prends plutôt comme un compliment ?

Ça ne m’agace pas du tout. On a évolué en même temps que Minsitry mais ils n’ont jamais été une influence pour nous. On a commencé en 1986 et Al Jourgensen a commencé à faire du Minsitry façon rock industriel en 1987. Avant il faisait de la New Wave ou de l’electro. Donc il s’est trouvé qu’on avait un manager en commun, et on s’est mis à travailler avec eux. Ça a d’ailleurs commencé en prêtant un ampli basse pendant un concert à Paris au premier groupe de Al Jourgensen qui s’appelait à l’époque Revolting Cocks. On s’est rencontré, ça a bien matché et puis est arrivé ce plan avec la tournée Lollapalooza en 1992 où ils nous ont invités à faire partie de l’équipe. Et les carrières ont évolué toujours en parallèle sauf que Ministry ont vraiment explosé.

Pourrais-tu nous parler un peu du nouvel album ‘Screamers’ ? Beaucoup disent que c’est un vrai retour aux sources, qu’en penses-tu ?

Oui une forme de retour aux sources. Je ne sais pas si on l’a vraiment voulu. C’est surtout dans notre ADN. Un groove toujours présent et des variations assez diverses sur cet album : un côté psychédélique punk, assez industriel avec un morceau comme Too late, industriel metal avec Screamers. On a essayé d’amener des vibrations assez différentes. Pour moi c’est important de créer un nouvel album avec des ambiances, des grooves, des rythmiques assez différentes d’un morceau à l’autre pour ne pas faire ce que d’autres font mais libre à chacun de faire ce qu’il veut, la même chose du début à la fin.

Et quelles ont été tes influences quand tu as composé cet album ? Comme tu dis que cet album est un mix de plein de choses, est-ce que tu as diverses influences, ou c’est plutôt une chose que tu écoutais au moment de la composition qui t’as inspiré ?

En fait ce sont plutôt des ambiances qui m’inspirent. Surtout musique électronique, où on se projette, on se colle dessus. On prend cette ambiance et on la met à notre sauce.

Vous avez toujours ce gout d’être un peu à part, de ne ressembler à personne d’autre. Comment appréhendais-tu l’écriture de cet album du coup ?

Pas mal d’influences electro donc, mais aussi des musiques des années 70. J’écoute beaucoup de musique des années 70, j’ai grandi avec des groupes comme Slade, Hawkwind, et du reggae Dub aussi. Je suis très ouvert musicalement même si on vient à la base de la scène punk. La base du groupe c’est qu’on aime des choses très différentes. Le morceaux Too late par exemple est assez lent, assez mélodique par moment, frappadingue aussi et dubby. On prend nos influences dans plein de choses différentes, ça part dans tous les sens et du lundi au mardi si on se voit ça peut changer. J’entends parfois un truc, ça me tourne dans la tête, je me dis si on reprend ce truc on peut le faire sonner.

Est-ce que la phase de création est un moment difficile pour toi ou ça vient vraiment facilement ? Tu dois t’isoler pour créer ?

Non je ne suis jamais seul. J’ai des idées bien sûr mais on partage, on fait tourner. C’est vraiment une période d’échange. Je ne fais pas les choses seul, c’est un vrai travail d’équipe même si évidemment je drive un peu le truc. Je donne juste la direction à laquelle je tiens, celle-là même qui est notre identité.  Celle qui fait que quand on nous écoute on nous reconnait immédiatement. C’est super important pour moi.

Comment tu vois, depuis tout ce temps dans l’industrie musical, l’évolution de la musique ? Comment vous appréhendez tout cela ?

On a vécu de notre musique pendant assez longtemps, puis sont venues des périodes de haut et de bas, c’est la vie, c’est le rock n’roll. Il s’est trouvé qu’on est retombé sur nos pieds il y a environ 4 ans quand on a construit et écrit ce nouvel album ‘Screamers’, et qu’on a trouvé ce label At(H)ome records qui a été assez rapidement intéressé par ce qu’on proposait. Un nouveau départ pour nous avec une vraie promotion, un véritable encadrement. Pour un groupe vieux comme le nôtre ce n’était pas évident de nos jours même avec un nom comme Treponem Pal. A l’heure qu’il est il y a une nouvelle offre, y’a plein de groupes français qui déchirent, on n’a plus rien à envier à l’Angleterre ou aux USA. On a été dans les premiers à faire ça à l’époque, maintenant il y en a d’autres. C’est un éternel recommencement. Sauf que maintenant tu ne vends plus de CD, les gens chopent ta musique sur les plateformes de streaming, ou tu vends du vinyle. Il faut juste ne pas se voiler la face, et vivre avec son temps.

Mais comment fait-on alors maintenant pour vivre de sa musique réellement ?

Ce qui nous aide depuis que l’album est sorti, c’est la pub apportée par le label, ils ont énormément bossé, ils sont très motivés, chapeau pour eux.

L’album sort et vous êtes déjà au Hellfest donc belle promo. Comment on appréhende un concert dans ce genre d’évènement ?

C’est déjà notre 3ème Hellfest à vrai dire. 2008, 2013 et 10 ans après nous revoilà. Là le public avait vraiment l’air réceptif. Dans toute cette foule, il y avait des gens qui nous connaissaient mais aussi et surement plein qui ne nous connaissaient pas, donc une bonne vitrine pour nous. Mais il faut toujours se remettre en question quoi qu’il en soit, ne pas avoir la grosse tête, pas se la raconter, rien n’est acquit.

Lors de cette édition 2023, est-ce qu’il y a un groupe que tu ne voudrais absolument pas rater ?

J’avoue que je ne regarde pas trop les concerts. Et puis on a un timing serré. Si je devais en choisir un ce serait les Melvins. Y’a deux ou trois ans il y avait Black Flag dont je suis fan. Mais vraiment, voir un concert pour moi ça devient chaud. Une demi-heure et puis mes oreilles n’en peuvent plus. Tu sais vu le volume sonore qu’on envoi nous-même depuis très longtemps, j’ai un peu les feuilles de chou qui fatiguent.

Treponem Pal à suivre donc avec des concerts dans toute la France et surtout un nouvel album ‘Screamers à écouter sans modération. [Marjorie D.]

www.treponempal.com

Photos : @ At(H)ome

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