Questions par Sandra Lehmann et Alexandre Pradervand
Propos recueillis par Sandra Lehmann
Photos par Alexandre Pradervand
Le groupe Halestorm était de passage au Greenfield Festival 2023 pour le dernier jour de cette édition. On en a profité pour poser quelques questions à la chanteuse Lzzy Hale et au guitariste Joe Hottinger, tout deux très en forme et de bonne humeur.
Sandra : Lzzy, tu as été invitée à chanter sur beaucoup de titres d’autres groupes au cours de ta carrière. Lorsque vous jouez sur les mêmes festivals, est-ce que vous essayez de vous contacter pour partager la scène le temps d’une chanson ? Corey Taylor est là, Avatar aussi…
Lzzy : Absolument ! C’est la question qu’on se pose toujours entre nous tous : « quand faisons-nous quelque chose ensemble ? ». Et c’est lors de ces festivals que l’on a l’occasion de se réunir et de parler de ceci. On a reçu un message de Johannes (ndlr : Johannes Eckerström de Avatar) hier qui nous a dit qu’on serait sur le même festival aujourd’hui et on ne le savait même pas. Donc il se pourrait que je chante avec Avatar plus tard [NDLR : ce qu’elle a fait] !
Sandra : La plupart des groupes jouent exactement la même setlist tous les soirs, ce qui n’est pas votre cas. A quel moment vous décidez des titres qui seront joués ? A l’avance ou le jour-même ?
Lzzy : On n’a pas encore décidé de qu’on allait jouer ce soir. On a pour cette tournée quelques transitions sur lesquelles on a passé du temps à travailler et qui vont revenir chaque soir. On aime faire ceci pour ne pas s’ennuyer.
Joe : Nous avons joué seulement deux fois sur les trois derniers mois en Amérique donc on a passé beaucoup de temps à répéter et mettre ensemble différentes idées. On garde donc une base de titre à laquelle on ajoute un certain nombre de titres en fonction du temps de scène.
Lzzy : Quand la foule fait des grands « woooo », c’est ça qui nous intéresse plus que les chansons et surtout la façon d’arriver à ceci le plus rapidement possible. On a fait des tournées avec la même setlist tous les soirs mais au bout de dix concerts, on se lassait et on avait envie de jouer d’autres titres.
Sandra : Récemment, des groupes comme Mötley Crüe ou WASP sont critiqués pour avoir utilisé des bandes préenregistrées pour jouer en live. Qu’en pensez-vous ?
Joe : Peu importe ce que tu veux faire, fais-le à fond.
Lzzy : Oui, ce n’est pas de cette manière qu’on aime travailler. Il faut que les choses aient l’air amusantes. Je préférerais monter sur scène avec un coup de froid, en ayant des difficultés à respirer ou ne pas pouvoir utiliser tout mon registre vocal plutôt que de prétendre que je chante. Je pense même que la bande préenregistrée, c’est plus délicat car elle peut commencer trop tôt ou s’arrêter. On a déjà vu ceci arriver et les groupes se barrent de la scène ensuite.
Joe : Mais si c’est la façon dont ils veulent faire du rock, alors peu importe.
Lzzy : Chris Daugthry et moi avons tout juste refusé une demande pour participer à American Idol parce qu’ils voulaient qu’on fasse du playback. J’ai dit « vous êtes un show de chant, on est deux des seuls dans notre business qui peuvent encore vraiment chanter et vous voulez qu’on fasse du playback ? Fuck that. »
Sandra : Si vous sortiez un autre volume de la série d’EP « Reanimate », quelles sont les chansons que vous voudriez reprendre ?
Lzzy : Oh my god, il y en a tellement ! Je veux faire une reprise de Ghost en plus rock ! On ne fait par contre jamais une liste au préalable, ça arrive comme ça, on se dit « Oh j’ai entendu cette chanson, on la reprend ! »
Joe : On pourrait ne faire que des reprises des Carpenters pour le suivant !
Lzzy : L’autre jour j’avais en tête de faire une reprise de « Are you strong enough to be my man » (ndlr : elle le dit en chantant. Il s’agit d’une chanson de Sheryl Crow).
Sandra : Y a-t-il des chances que vous sortiez un nouvel album live ? Le Live in Philly est sorti il y a déjà treize ans.
Lzzy : On ne sait jamais ! On vient d’enregistrer au Download dont ils nous demanderont peut-être si on veut le diffuser sur internet donc peut-être ! On va de toute façon faire quelque chose une fois.
Sandra : J’ai lu qu’en 2021 tu as été la première femme Brand Ambassador pour Gibson et que tu as pu créer le design de ta propre guitare. Comment c’était et qu’est-ce qui était important de retrouver sur cette guitare pour toi ?
Lzzy : C’était mon rêve quand j’avais 16 ans ! Quand ils m’ont demandé de participer, je ne les ai pas vraiment crus, genre j’ai regardé si par exemple Slash était derrière moi et qu’ils proposaient ceci à lui ! C’était un honneur. Le but de ceci a toujours été de me positionner pour que d’autres jeunes musiciens, filles ou garçons, puisse y croire. Parce que croyez-moi, je n’ai aucune idée de ce que je fais (rires) ! Je suis juste une petite pennsylvanienne. C’est toujours magnifique d’entendre des jeunes dire « Wow, je ne savais pas que j’avais envie de jouer avant de te voir jouer ! ». C’est quelque chose qu’on ne peut pas prévoir avant que ça arrive. La famille Gibson est très gentille mais aussi très dangereuse car ils nous envoient du matériel et on se dit « Oh je veux ça ! Je n’en ai pas besoin, mais je le veux ! ».
Sandra : La prochaine question est une question rigolote : si le groupe était mort et qu’on voulait invoquer son esprit, quels sont les trois ingrédients à rassembler pour appeler l’esprit du groupe ?
Lzzy : Oh c’est dur ! Je dirais, une des grandes baguettes de Arejay, une bière
Joe : … et le son lointain des acclamations de la foule !