On n’imaginait pas un jour embarquer sur un bateau en compagnie d’Iggy Pop. Pourtant pour le suivre tout au long de sa dernière pérégrination musicale en forme de virée musicale hors frontières, c’est bien à cela que l’on se destine. Pas sur un énorme paquebot de croisière évidemment, ce serait mal connaître le bonhomme. Non, sur une simple barque, avec à peine une paire de rames pour diriger la manœuvre. Mais sous ses airs frêles, l’embarcation est à l’image de la carrière du chanteur, capable de résister aux intempéries. Surtout est suffisamment spacieuse pour permettre à son occupant de s’y allonger pour entrer en contemplation, les yeux embrassant l’univers. Mais ne perdons pas plus de temps en de longues explications, le musicien pourrait bien ne pas attendre que l’on embarque avec lui, tant il est guidé par une inextinguible envie de liberté, née d’une épuisante tournée de promotion de son dernier album ‘Post Pop Depression’. Chaque vague, chaque coup de vent offre l’occasion de dériver sans but. Les espaces parcourus sont vastes, les couleurs changeantes, les instrumentations lunaires. Rock buriné, un tout petit peu, pop bancale, à peine plus, c’est du côté d’un jazz cuivré, sombre, libre, presque punk, que l’on va s’approcher le plus souvent, dévoilant à chaque fois une facette surprenante. Seul repère incontournable et rassurant à ces déambulations aléatoires, la voix burinée, que l’iguane pousse de plus en plus vers les profondeurs. Les frontières sont loin et Iggy pourrait bien avoir trouvé son propre chemin vers la sérénité.
Note : 4/5