Soirée entièrement dédiée au rock ce soir au Jazz Lab. Volume à fond, les Anglais de Brighton ont bien l’intention de manger la scène du MJF. Très vite, on entend comme un écho aux paroles chantées par Wiliam Gold. On s’aperçoit que c’est une horde de fans qui chantent à tue-tête toutes leurs paroles. A quelque part entre les Strokes, Weezer ou les Hives, Lovejoy malgré sa jeune existence fait se trémousser à peu près toute l’audience présente. Leur power pop un peu musclée est plutôt bien construite et fiche une belle pêche, notamment ‘Taunt’ ou ‘Warsaw’. Nul doute qu’on reverra ces jeunes gens.
Vient ensuite le très attendu duo Wet Leg qui avait marqué l’année 2021 par leur immense tube ‘Chaise Longue’. La déception est d’autant plus grande. Trop timide, le groupe enchaine les morceaux très scolairement et ne fait sursauter l’audience qu’à de très rares moments (‘Wet Dreams’, ‘Oh No’ et bien sûr ‘Chaise Longue’). Ce qui sur album est plutôt sympa, sur scène devient assez plat, sans relief. Pris en sandwich entre les deux groupes aux plus larges épaules, Wet Leg s’est un peu fait engloutir par l’enjeu montreusien.
Les lumières s’éteignent, la basse de ‘Colossus’ s’anime, la messe commence. C’est un groupe totalement adoubé qui arrive sur scène avec l’envie de tout casser. Idles c’est une expérience live, c’est la folie, la liberté, la sincérité, l’inattendu, le punk, le rock. Talbot et ses potes n’assènent que des brûlots, des tripes un peu d’humour aussi (Talbot enfile un soutien-gorge reçu en offrande). Le public chante dès qu’il peut, hurle des mother, des fucker, des fuck the king. La foule se déchaîne, la foule s’assied pour exploser de plus belle. Le groupe fait ce qu’il veut de nous et vient d’ailleurs souvent au contact en surfant à tout va. ‘Crawl’, ‘Divide and Conquer’, War’, Idles rase tout sur son passage. Une vrai bonheur décibellique et on se dit que c’est à ça que servent les concerts, un moment de communion comme peut l’offrir le live.
Goes and it goes and it goes…
Texte : Joëlle Michaud
Photos : Alex Pradervand