DRF: Salut et ravi de vous savoir de retour. Doit-on dire qu’il s’agit d’une renaissance d’Hysteria ? Depuis 2009, on peut dire que vous vous êtes fait attendre. Que s’est-il passé?
Xavier : Ben non, du tout ce n’est pas une renaissance, ou une reformation car dans notre coin, on s’est fait un peu discrets mais on a toujours été actifs. Après « When Believers » on a fait pas mal de dates dans tout l’hexagone dont une bonne partie avec nos potes calaisiens de BLISS OF FLESH. On s’est remis au boulot sur les compos et nous avons aussi décidé de construire notre propre local de repet’ chez moi (où l’on a enregistré « Flesh… » d’ailleurs) donc stoppé un petit moment genre 6 mois les repets’. Nous avons également réalisé une pré-production de l’album donc ça prend du temps aussi. Moi-même j’ai été bien occupé avec HIMINBJORG pour la compo, la pré-prod’ et recording de « WYRD »… Tout ça mêlé à nos emplois du temps de ministres au taf et à la vie de famille : le temps passe vite, tu peux le dire depuis 2009 !
On est contents d’être de retour et en activité !
DRF: Vous revenez avec un album énorme. Y avez-vous apporté une attention plus particulière ?
Xavier: Oh que oui ! On a mis du temps mais ce n’est pas pour rien non plus. Cela nous a permis d’améliorer, de peaufiner plein de choses, de ne pas commettre certaines erreurs du passé. Les textes et les vocals en font partie par exemple. On a des samples aussi sur ce dernier, une nouveauté pour nous. Le gros point fort est que nous avons réalisé pour la première fois une pré-prod’ et ce fût pour nous très rassurant et prolifique, car on savait où l’on allait et c’est sans surprise et sans stress que nous avons attaqué les prises studio.
DRF: Dès la première écoute, on reconnaît votre son et votre style. Le fait que vous ayez le même line up depuis le début y serait-il pour quelque chose ?
Xavier: Je dirais oui et non ! Car cet album, mis à part les arrangements, mélodies et solos, a été entièrement composé par Slyv, et je trouve que l’approche est différente par rapport aux autres. Plus direct, plus punchy, plus mélancolique que mélodique, plus black…
Plus mature que ses prédécesseurs aussi car nous avons aussi progressé instrumentalement parlant, et notre approche de la composition a aussi bien mûri que par le passé.
Après, oui c’est du HYSTERIA sans soucis on retrouve la patte en mille mais avec une certaine évolution. Cuvée 2016 c’est ça. Nous ne sommes pas restés dans un style old school de nos débuts. Je pense que nous avons réussi à faire évoluer notre musique au fil des années tout en gardant nos racines qui nous sont propres : Death, mélodies qui font l’identité du groupe aujourd’hui.
DRF: Bien que vous ayez fait quelques dates depuis 2009, dans quel état d’esprit vous sentez-vous pour défendre ce nouvel opus?
Xavier: Serein ! On ne s’attend pas non plus à partir en tournée avec BEHEMOTH, cela nous est impossible de toute manière. Mais comme par le passé, se taper de bons road trips à travers la France tout en jouant notre musique, on adore ça. Partout où l’on passe on se souvient de nous. Nous ne sommes pas des accros au music business. D’ailleurs, le choix de notre label en est le bon exemple (coucou à Raf et toute l’équipe de Great Dane Records au passage). On ne paye pas pour jouer, ça c’est quelque chose que l’on ne fera jamais. Donc on fait notre petit bonhomme de chemin entre concerts, rencontres, bringues…
DRF: L’album semble ponctué par le morceau « Hérésie », titre en français d’ailleurs, comme pour passer vers autre chose pour la fin. C’est moi qui me fais des hallus’ ou c’est voulu?
Xavier: Tu as des hallus’ je confirme ! Notre langue maternelle nous est chère et, comme sur « When Believers », on a décidé de caler quelque part notre french touch ! Ce coup-ci c’est via un titre et sur le prédécesseur c’était un morceau complet chanté en français (« Les Ecrits Blasphématoires »). Allez, on va l’avouer mais chut : petite influence KATAKLYSM époque « Temple of Knowledge » : « l’Odyssée ». Tu pourras remarquer aussi que certains titres se suivent d’albums en albums avec des rappels : part 1, part2…
DRF: Quel a été la ligne conductrice du thème de ce nouvel opus ?
Xavier : Mis à part 2 morceaux qui sont sentimentalement super personnels (Heiress of Disease et Flesh Messiah) : les thèmes qui sont abordés de différentes manières sont : les plaisirs de la chair, la souffrance, la religion, le sadisme, la torture… Je suis ultra fan de films d’horreurs et assez passionné par cet univers glauque et malsain. Par exemple, un titre, « Visceral Torments », est fortement influencé par le film Martyr.
DRF: Vous avez, sur chacun de vos albums, des artworks de fou. C’est encore le cas. Avez-vous travaillé avec le même artiste ?
Xavier: Merci en tout cas c’est sympa. Nous attachons une attention toute particulière pour l’artwork depuis nos débuts. C’est la deuxième fois que nous collaborons avec Seth Siro Anton. Ce coup-ci, au début, son approche était carrément différente de la nôtre. Ce fût un peu plus difficile donc nous avons dû lui donner plus d’éléments pour obtenir exactement ce que nous voulions. Le résultat final est, à notre goût, très réussi. Tous les éléments de la pochette rappellent le titre de l’album : c’est l’essentiel !
DRF: La scène métal française a beaucoup changé depuis vos débuts. Comment vous y situez-vous?
Xavier: Comment on se situe, ben je ne sais pas trop. En tout cas ce qui est sûr c’est que c’est plus difficile pour tout : trouver des labels sérieux et honnêtes, trouver des dates qui te permettent de rentrer dans tes frais… C’est vraiment dur de se démarquer des autres car malgré le nombre de groupes existants en France, c’est toujours les mêmes qui tournent… et toujours les mêmes plateaux qui sont proposés. On travaille sur des dates, en espérant que l’on puisse se faire plaisir et trouver de bonnes collaborations pour s’éclater sur scène et surtout bien arroser le tout après !
