Nous sommes le 29 juin 2024, c’est déjà le Jour 3 du Hellfest à Clisson pour Daily Rock ! La fin approche, le temps se couvre… On se dit qu’il ne pleuvra pas…

TOUJOURS PLUS INTENSE
Notre journée démarre avec le trio néo-zélandais d’Alien Weaponry. Puisant leurs inspirations au cœur de leurs racines maories, ils chantent intégralement dans cette langue, qui se marie à merveille avec les morceaux qu’ils proposent. Nous les avions déjà observés s’imposer en 2019, ici-même. Les membres ont grandi et gagné en assurance. Avec deux albums à leur actif (‘Tu’ et ‘Tangaroa’, Napalm Records), la formation originaire de Waipu nous propose un type de metal singulier, mais parfaitement appréciable en ce samedi midi.

Il est déjà 13h30. Le temps passe vite quand on s’amuse. Les californiens de Total Chaos ont posé leurs valises à Clisson pour répandre leur punk agressif. Il n’ont qu’un ambition : déverser une haine sans limite sur la scène de la Warzone. Tous ceux qui ont osé s’aventurer dans leur ligne de mire sont absolument conquis. C’est un joyeux bordel.

C’est au tour de Black Stone Cherry de s’emparer de la Mainstage 1. Les américains arrivent sur scène, armés de leur hard rock qui envoie. Le guitariste et le batteur font le show, pendant que Chris Robertson, au chant, déploie une voix exceptionnelle. Pas une fausse note dans ce concert qui nous donne direct envie de sauter partout. ‘Blame it on the Boom Boom’, ‘White Trash Millionaire’ : des tubes qu’on reconnait et qu’on aime. C’est propre, c’est intense, ça sent bon le rock US sudiste, c’est du Black Stone Cherry !

NOUVELLE GÉNÉRATION
Du côté de la Valley, à 16h00 pétantes, on a droit au post-hardcore de Brutus. Les trois belges nous livrent une prestation puissante et émouvante, entamant le show avec des remerciements. En effet, en 2019, le groupe était programmé en début de journée à la Warzone. Depuis, leur succès a été fulgurant et ce coup-ci, ils sont extrêmement reconnaissants d’être très attendus en pleine après-midi pour faire remuer les têtes. Dans la foule, les T-Shirts du groupe originaire de Louvain affluent et ceux qui les découvrent, stupéfaits, les qualifient de « véritable pépite« . Comme à son habitude, Stefanie est d’une justesse incroyable dans sa coordination voix/batterie. De leur côté, Peter et Stijn, complices, sont parfaitement accordés, livrant une prestation énergique et envoûtante. La cohésion entre les trois membres du groupe se ressent à l’autre bout de la foule qui s’étend à perte de vue. Passé le début du set, impossible d’accéder aux abords de la scène tant Brutus a conquis son public lors de ces cinq dernières années. Le temps s’arrête. Le concert aussi. Il est déjà l’heure pour le groupe de saluer les festivaliers et, à nouveau, les remercier dans une humilité sincèrement touchante.

À la même heure, les finlandais de Stratovarius s’avancent sur la Mainstage 2, proposant un metal symphonique. Voix, prestance et influences clairement puisées chez Helloween et Malmsteen. Les finlandais font le show, sans outrance, ni folie mais avec une justesse presque parfaite.

Mammoth WVH, qui n’est autre que le groupe de Wolfgang, fils d’Eddie Van Halen, est très attendu juste à côté, sur la Mainstage 1. Un rock plutôt FM mais qui fait mouche. Wolfgang possède une voix légèrement éraillée par moment, un peu aiguë mais tellement mélodique et si douce que cela dénote avec le personnage. Ses musiciens font le show avec des riffs qui claquent. ‘Optimist’, ‘Stone’ ou ‘Don’t Back Down’ et le set se termine par la plus énergique ‘Another Celebration At The End Of The World’. Le tout est épuré mais captivant.

Puis, silence et impatience avant l’entrée du maître, le grand Yngwie Malmsteen. Évidemment, dès le départ c’est la claque pour tout amateur de guitare ! Pas le temps d’attendre que c’est déjà la démonstration d’un jeu d’une beauté inouïe et d’une précision à couper le souffle. Dix accords par seconde, 25 doigts sur le manche : tout est surréaliste ! Chaque morceau est une ode à la guitare et surtout un coup de génie. Pas de doute, le maître est dans la place et il a décidé d’en imposer.

Dix accords par seconde, 25 doigts sur le manche : tout est surréaliste !

LA SOIRÉE COMMENCE, LE TEMPS SE COUVRE
Sur la Mainstage1, en fin d’après-midi, les américains d’Extreme débarquent. On fait un bond dans les années 1990. Qui n’a jamais écouté Extreme dans sa jeunesse ? Toujours une pêche d’enfer ce Gary Cherone ! Il saute partout quitte à se prendre une gamelle en début de show. Mais il en faut plus pour l’arrêter et c’est tant mieux ! Ce son nous rendrait presque nostalgiques. Surtout avec ‘More Than Words’ exécuté à la perfection grâce à un Nuno Bettencourt qui ne change pas. D’ailleurs, il nous gratifie d’un solo dont lui a seul à le secret. ‘Get the Funk Out’ met l’ambiance : tout le monde est à fond. Même si le groupe, éloigné de la foule, semble frustré par le Snake Pit installé pour Metallica, la prestation est remarquable.

Pour la suite de la soirée, c’est aux côtés des français de Mass Hysteria que nous allons en découdre ce soir ! La scéno est plus grande que jamais pour ce groupe qui fête déjà ses 30 ans d’existence. Dès le départ le ton est donné puisque les riffs bien lourds et sombres attaquent d’emblée avec ‘Mass Veritas’. Ça slamme déjà sévère alors que le groupe arrive seulement sur scène. Fred, Mouss, Raphaël, Yann et Jamie ont clairement envie de tout déchirer et de (se) faire plaisir. Les furieux sautent sans interruption. ‘Positif à Bloc’, ‘Chien de la Casse’, ‘L’enfer des Dieux’, ‘Tenace’ et bien sûr’ ‘Contraddiction’ font partie de la setlist du jour. La communion est intense. C’est un show à la hauteur du Hellfest et de la grandeur de Mass Hysteria.

LES PATRONS
Lorsque Bruce Dickinson arrive, la foule est déjà en transe. La pluie battante qui a fini par s’abattre en masse sur le site du Hellfest, n’empêche personne d’être présent pour le patron. Pas d’Iron Maiden ce soir mais juste son frontman, qui nous a offert un très bel album solo il y a peu. Bruce est en forme. Armé de sa voix si reconnaissable, il démarre avec ce qu’il sait faire de mieux : du bon gros metal. ‘Chemical Wedding’, ‘Rain of the Graves’ (qui porte bien son nom ce soir) ou encore ‘The Alchemist’. C’est une setlist qui raconte une histoire sombre et presque poétique. Bruce nous gratifie de quelques paroles en parfait français. Tout est exécuté à merveille, on s’en souviendra.

Et puis… une intro identifiable entre mille, engendre des cris d’euphorie dans la foule. ‘The Ecstasy of Gold’ annonce un moment grandiose. Les images défilent sur les écrans. Plus de doute, Metallica arrive. Toujours aussi charismatiques, ils enchaînent ‘Creeping Death’, ‘Hit The Lights’ et ‘Enter Sandman’. La foule exulte. Le seul moment de répit sera sur ‘Nothing Else Matters’, qui passe difficilement ce soir. La voix de James Hetfield est limite, pas au meilleur de sa forme. La disposition de la scène permet au public de profiter de chaque musicien. On a même droit à une reprise de l’Aventurier d’Indochine jouée par Kirk Hammet et chantée par Robert Trujillo, qui s’essaie au français. À quand le featuring avec Nicolas Sirkis ? Lars et sa batterie s’installent à deux reprises sur les côtés du Snake Pit. ‘Seek & Destroy’, ‘One’, ‘Master Of Puppets’, tout y passe, peut-être même un peu trop vite. Show de festival surement donc moins de temps et d’envie semble-t-il.

« Le seul moment de répit sera sur ‘Nothing Else Matters’, qui passe difficilement ce soir… »

À l’autre bout du site, sur la Warzone, ça s’ambiance sans encombre. Après un épisode pluvieux, The Interrupters, menés par la charismatique Aimee et entourée de ses compères plus en forme que jamais, est déterminée à faire danser la foule sur son ska-punk à la sauce No Doubt. La pluie se retiendra tout le long du show, laissant le public profiter sereinement de ce moment – presque en toute intimité, la foule s’étant amassée devant la Mainstage 1. La reprise de Billie Eillish, ‘Bad Guy’, ‘Take Back the Power’, ‘Got Each Other’, ‘She Got Arrested’… tous les gros tubes qui font le succès du groupe déclenchent des mouvements de foule pendant une heure. Aimee court, saute et fait son petit tour en fosse comme à son habitude, sourire aux lèvres. Sa voix écorchée colle parfaitement aux morceaux et son chant est de plus en plus sûr au fil des ans. On adore ! Un concert vivant, un pur moment de bonheur, pendant lequel tout le monde prend son pied. À voir absolument en live.

Ce troisième jour est particulièrement intense. Malheureusement importuné par une météo capricieuse et une pluie abondante en fin de journée, le public s’est résigné à rentrer ou s’abriter sous le bar du Muscadet, laissant plus de place devant le scènes. Même avec les kilomètres parcourus, la team Daily Rock ne faiblit pas et s’apprête même à affronter une dernière journée en enfer !

Texte : Marjorie DelaporteFloriane Piermay

Photos : Cat – By CFK Photographies

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.