En ce 28 juin 2024, la XVIIe édition du Hellfest a lieu sous un soleil de plomb. Que c’est bon d’être là ! Au sein de l’équipe Daily Rock, on vit l’aventure à fond, pour que toi aussi, tu puisses vivre ces moments, même derrière ton écran…
LES HOSTILITÉS COMMENCENT : GIRL POWER !
Pendant que les Grenoblois d’Eight Sins vivent leur meilleure vie sur la scène de la Warzone et échauffent les esprits, ce sont les Catalans d’Ankor qui foulent le sol de la Mainstage, un peu avant midi. Il y déjà un monde fou en ce début de journée pour les accueillir. Quelle belle découverte ! Une chanteuse pétillante et pleine d’énergie. Du côté de la team Daily Rock, on commence à perdre toute notion du temps. C’est bon signe !
À peine le temps de tourner la tête vers la Mainstage 1, que c’est déjà au tour des Japonaises de Lovebites d’entrer en scène et de nous envoyer leur power metal. Le public les réclame avant même leur arrivée. Toutes de blanc vêtues, en mode romantico-kawaï, les membres du girls band japonais créent leurs propres codes. La chanteuse, qui a pourtant une voix aiguë lors de ses interventions parlées, parvient à se métamorphoser en bête de scène. Elle maîtrise parfaitement sa voix qui est d’une puissance exceptionnelle. Le show est visuel, millimétré et très esthétique. Puis s’enchaîne Wargasm. Milkie Way, chanteuse à priori toute frêle, envoie du pâté tant grâce à sa voix, que par ses accords de guitare. La foule est conquise.
BALADE AU DÉTOUR DES AUTRES SCÈNES
C’est à la Warzone que nous continuons notre journée avec Dropout Kings. Malgré une chaleur de plus en plus intense, le public reste massé devant la scène. Les Américains sont clairement là pour déverser toute leur énergie. Ils s’agitent dans tous les sens, occupent l’espace, descendent dans le public et organisent des circle pits bien énervés. Niveau musical, ça change ! C’est du nu metal. Pas au goût de tous, certes, mais l’ambiance est indéniable.
On court du côté de l’Altar pour découvrir Textures ! Le changement d’ambiance est radical : instantanément, nous sommes conviés à percer les mystères de leur prog-metal envoûtant. La foule attendait patiemment de se laisser hypnotiser par ce qui se passe sur scène. Le son est parfaitement mis en valeur par la technique et tout le monde semble passer un moment hors du temps, au calme.
Pendant ce temps, en Mainstage, ce sont les anglais de While She Sleeps qui ambiancent la foule. De nombreux fans se sont agglutinés devant la scène et sont prêts à en découdre car on le sait, l’énergie folle de ce groupe va faire bouger les corps et les têtes. Et dès les premières notes le pogos et les slams s’enchaînent tout comme les hits les plus connus tels que ‘Sleeps Society’, ‘Anti-Social’ ou encore ‘Silence Speaks’. Ça secoue les plus calmes et ça ambiance davantage les plus énervés. C’est si bon et si efficace que le set semble même trop court pour un groupe de cette envergure.
C’est au tour de Karnivool. Même sous un soleil de plus en plus fort, les festivaliers ne manqueraient une miette de cette journée pour rien au monde ! Le groupe semble heureux d’être là et s’en donne à cœur joie. Un son réglé au top à tel point qu’on croirait entendre l’album. Tout le monde est conquis.
Même sous un soleil de plus en plus fort, les festivaliers ne manqueraient une miette de cette journée pour rien au monde!
LE TEMPS S’ARRÊTE…
Petit saut dans le temps pour aller voir Einar Solberg (le chanteur de Leprous) sous l’Altar. La tente déborde alors que le concert n’a même pas encore démarré. Et big applaudissements dès l’apparition du groupe sur scène. Moments suspendus avec cet univers mélodieux d’Einar. On se laisse emporter par sa voix au large spectre. Étonnement, il est bien plus décontracté et ouvert avec son public qu’avec Leprous avec qui l’on observe un chanteur plus sur la réserve. Lors de cette prestation, le groupe donne tout et semble déchaîné. Une très forte émotion émane de ce show. Il se termine d’ailleurs en apothéose avec un morceau qui ne fait que monter en émotion jusqu’à en avoir le souffle coupé…
Un supergroupe œuvrant pour la bonne cause envahit la Mainstage : il s’agit de Savage Lands. Savage Lands, c’est un regroupement d’artistes issus du monde du metal et qui récoltent des fonds pour planter des arbres. La reforestation au Costa Rica est notamment le sujet du jour. Sur scène on reconnait Andreas Kisser (Sepultura) et Chloé Trujillo. Le Hellfest est un soutien majeur et ce show prouve l’engagement de toutes les parties à cette cause. Ça déménage sur scène notamment grâce à des morceaux comme ‘Roots Bloody Roots’.
Polyphia enchaîne pour nous montrer ce qu’il sait faire de mieux. Très dansant, parfois transcendant et rayonnant. Le soleil commence à descendre, offrant une incroyable luminosité sur scène et ajoutant une touche de poésie à ce moment de pure musique… C’est magnifique à écouter. Pas de chant, seulement des musiciens bourrés de talent, souriants et heureux d’être là ou ils sont.
Pendant ce temps, les Nantais de Stinky retournent littéralement la Warzone. Ils sont ici comme à la maison et ne risquent pas de passer pour des petits LU ! C’est du hardcore, c’est hyper pertinent et on adore leur audace. Stinky reste une valeur sûre actuellement en France et en bonus, défend les minorités avec ferveur. On adore, on adhère.
CLISSON EN FÊTE
Du kitsch, du glam, du « too much » : voici la sauce à laquelle Steel Panther va nous dévorer. Impossible pour la team Daily Rock de louper ce show absolument loufoque et haut en couleur ! On ne va pas se mentir, il s’agit plus d’une comédie que d’un concert mais qu’est-ce qu’on s’amuse ! Sans pour autant en oublier la raison de leur venue, Ralph, Satchel et toute la joyeuse troupe, enchaînent blagues graveleuses et refrains efficaces. Sur ‘Asian Hooker’, une jolie jeune femme, invitée sur scène pour l’occasion, gratifie le public d’un strip-tease. Après le plus gros wall of death initié par Slaughter to Prevail la veille, Steel Panther suit le mouvement et convie une cinquantaine de jeunes filles sur scène pour le plus grand « wall of nichhhooonnnnssss » ! Un grand moment de liberté, de rigolade et de fun.
Après ce moment de détente absolue, Tom Morello remet les choses sérieuses à leur place en Mainstage 1. Un premier morceau composé par Tom et son fils débute le show de la meilleure des manières. On constate directement que sieur Morello sait s’entourer vu la qualité des musiciens. Des titres de Rage Against the Machine, d’Audioslave – avec un bel hommage à Chris Cornell, sont joués. C’est littéralement le feu : des titres intemporels et classiques raisonnent, jusqu’à l’explosion lorsque Tom joue ‘Killing in the Name’, laissant le public s’emparer du morceau tout au long de la chanson. Un moment hors du temps.
Au fond du site, Acid King fait planer la Valley. On se réjouit de retrouver Lori et ses comparses sur scène. Elle transpire de simplicité dans son attitude et de technicité dans son jeu. La foule fait une pause, hypnotisée par des morceaux aux envolées électriques qui séduisent même ceux juste passés se restaurer dans le coin. La découverte est belle, pour les curieux qui ne connaissaient pas le stoner-doom des américains…
des titres intemporels et classiques raisonnent, jusqu’à l’explosion lorsque Tom joue ‘Killing in the Name’ !
ON AIME, ON N’AIME PAS, MAIS SHAKA PONK EST LÀ !
Dernière tournée pour les mastodontes français après 22 années d’existence. Malgré les critiques et les avis divergents, force est de constater que Shaka Ponk met le paquet sur scène : un décor incroyable et une chorale gospel les accompagne. Dès le départ, le ton est donné avec des hits comme ‘Wanna Get Free’, ‘J’aime Pas les Gens’, ‘I’m Picky’. Comme toujours, Frah est déchaîné, saute dans le public, fait des acrobaties improbables pendant que Samaha déclame ses paroles d’une voix magnifique. Frah finit par trôner au beau milieu du public sur une estrade de fortune et puis… c’est un ‘Smells like Teen Spirit’ suspendu dans le temps qui résonne en cette XVIIe édition du Hellfest. Frissons garantis. Frah s’exprime lors d’un discours politico-écolo qui en saoule probablement plus d’un, mais c’est une goutte d’eau comparé à la puissance du show présenté ce soir. L’émotion intense que l’on perçoit sur le visage de la belle Sam, semblant réaliser que c’est la dernière, transparaît sur les écrans et frappe le parterre, rempli de festivaliers. Un grand bravo au public du Hellfest qui avait émis beaucoup de réserve quand à la venue de ce groupe dans un festival de metal, mais qui est tout de même venu assister à la prestation, avant de repartir conquis.
Inutile de te dire que lorsque Machine Head débarque, les américains sont plutôt bien accueillis. Ils assurent un show d’une intensité incroyable. Dominant la foule, derrière son pied de micro, vivant les morceaux comme si sa vie en dépendait, Robb Flynn met tout le monde d’accord. C’est un concert magistral auquel nous avons droit à base de ‘Is Anybody Out There’ ou encore ‘Darkness Within’.
Ce soir-là, c’est Body Count et The Prodigy (sans Keith Flint, décédé en 2019) qui clôturent en beauté. Les uns achevant la Warzone, les autres survoltés du côté de la Mainstage.
Cette seconde journée était sportive pour la team Daily Rock et très riche en émotions ! Toujours à la hauteur, le Hellfest nous a encore offert du très lourd sur un plateau de metal en ce vendredi 28 juin. Même si nos rangers ont déjà pas mal de kilomètres au compteur, nous avons hâte de revenir sur le site pour le Jour 3 !
Texte : Marjorie Delaporte – Floriane Piermay – Hiromi Berridge
Photos : Cat – By CFK Photographies