Le jeune quatuor valaisan revient sur son récent album, fruit ésotérique et passionné d’un labeur acharné.
‘Family Pack’ est composé de onze morceaux aux titres énigmatiques, parfois en plusieurs parties : est-ce un album concept pour autant ?
Raph : Un album-concept ? C’est un peu exagéré … Cependant, plusieurs grands thèmes musicaux traversent ‘Family Pack’. De manière générale, ses onze titres forment un fondu du clair à l’obscur, où le divertissement et l’engourdissement cérébral deviennent de plus en plus présents. En résumé, c’est l’histoire d’un homme spirituellement libre qui ‘switche’ de plus en plus souvent son cerveau sur OFF, pour vivre en phase avec son monde. Ça passe par de grandes thématiques qui nous tiennent à cœur : le regret de l’enfance, le dégoût du divertissement de masse et la folie.
Comment s’est déroulée la séance de composition pour cet album ?
Lucien : L’album a été composé en six mois, les morceaux précédents bien en tête. Ça explique son ambiance unie. En faisant de la musique comme la nôtre, le plus dur est de trouver un point de départ. Ensuite, c’est comme dérouler un fil, le reste suit de manière assez logique. Doucement, les morceaux ont commencé à être bons individuellement tout en faisant écho les uns aux autres. Les séances de composition sont vraiment géniales : on se donne une liberté totale et les idées rebondissent naturellement d’un musicien à l’autre. En plus, personne n’est cantonné à son instrument. Si je devais décrire l’album, j’emploierai l’adjectif ‘sincère’ : on a fait la musique comme elle nous plaît, sans essayer de flatter les oreilles des uns ou des autres avec des cadences familières.
En comparaison avec ses premiers enregistrements, Helium Echoes possède désormais un son bien particulier et reconnaissable. Comment considérez-vous cette évolution ?
Lucien : Nos enregistrements précédents avaient la qualité d’un premier EP. Pour ce projet, nous avons pu compter sur Hubert Papilloud, qui est devenu le cinquième membre du groupe en tant qu’ingénieur du son. Tout d’abord, il nous a ‘monitorés’ sur plusieurs concerts, est venu en répétition, et on a pu discuter autour de bières. Comme il a encore les oreilles fraîches, il est capable de trouver un son évitant les standards. Il a très bien compris notre musique et, par extension, le son qui lui convenait. Nous sommes très heureux du virage sonore pris, car avant l’apparition d’Hubert, on portait lourdement des étiquettes de style sans pouvoir s’en détacher.
Quels sont les albums qui ont le plus influencé votre musique ?
Raph & Lucien : ‘In Utero’ de Nirvana, ‘The Wall’ de Pink Floyd, ‘Era Vulgaris’ de Queens Of The Stone Age, l’album éponyme de Fleet Foxes et ‘OK Computer’ de Radiohead.
Steve : ‘Fear of a Blank Planet’ de Porcupine Tree, ‘The Raven that Refused to Sing’ de Steven Wilson et ‘Pale Communion’ de Opeth sont mes références en matière de batterie rock prog. Par exemple, pour la composition de la chanson ‘Vulgate 3.0’, j’ai fortement été influencé par les sonorités de Porcupine Tree.
Quels sont vos projets pour le futur ?
Raph : Pour l’instant, le projet c’est de prendre de la bouteille sur scène en jouant au maximum cet album En parallèle, on planche sur de nouvelles compositions, acoustiques et électriques. Si on continue à travailler à ce rythme, on devrait faire un petit frère à ‘Family Pack’ d’ici fin 2016. Sinon, on montera peut-être un spectacle autour de notre musique en fin d’année, comme on l’a déjà fait plusieurs fois. C’est aussi agréable d’être producteur de petites créations, ça change du concert habituel. Mais bon, je ne pense pas que dans le climat musical actuel on puisse tirer des plans sur la comète… Il faut faire les choses comme elles viennent, se fixer des objectifs à courts termes (et les tenir !), ne jamais lâcher une once de la souveraineté que l’on a sur notre musique pour plaire à plus de monde.
FICHE CD
‘Family Pack’
Chamosound Records
