Deuxième jour au festival Heavy Week-end au Zénith Open Air de Nancy. Le temps est aussi maussade que la veille, et on se demande à tout moment quand est-ce qu’il va pleuvoir. Mais l’ambiance est au rendez-vous.

Le groupe Sortilège entame la soirée. Il a su attirer son public, étonnamment assez jeune puisque le groupe s’est formé en 1981. Sortilège est pionnier du genre heavy metal en France ; leur style combine des riffs puissants et des mélodies envoûtantes. Parmi les moments marquants de leur carrière, on note la sortie de leur premier album éponyme en 1983 et leur succès continu au sein de la scène metal française, malgré une longue pause avant leur retour triomphal en 2019. 

Les fans attendaient clairement avec impatience l’apparition des légendes du metal français. Le public de Nancy était prêt à chasser le dragon. Dès les premières notes de la chanson emblématique du groupe, la foule s’est réveillée, scandant avec ferveur « chasse le dragon ». Les voix se sont unies en un seul cri puissant, démontrant que Sortilège a su garder sa place dans le cœur des gens. Un groupe français qui, malgré les années et les aléas du temps, reste inébranlable dans la ferveur de ses fans. Le concert de ce soir en était la preuve éclatante, un véritable hommage à la persistance et à la passion de Sortilège.

La fosse se remplit rapidement alors que l’excitation monte pour le début du concert de Pretty Maids. Ce groupe est, je l’avoue, une complète découverte pour moi. Comment ai-je pu passer à côté après tant d’années ? Pourtant créé en 1981 au Danemark, ce qui ne date pas d’hier. Pretty Maids est un groupe de heavy metal et de hard rock réputé. Cependant, aujourd’hui est l’occasion de me rattraper. Dès les premières notes, le groupe propose une setlist qui vous embarque instantanément. Le show est énergique, captivant et incroyablement dynamique. Les guitares hurlantes et la batterie tonitruante créent une ambiance électrisante qui ne laisse personne indifférent. 

Chaque chanson est un tourbillon de puissance et de passion, motivant le public à se laisser emporter par la musique. Le groupe attire le public avec une aisance déconcertante et on voit la fosse grossir chanson après chanson. Les fans, anciens et nouveaux, se laissent entraîner dans cette expérience musicale inoubliable. Assister ce soir à la performance impeccable de Pretty Maids sur scène est d’autant plus émouvant et marquant lorsque l’on connaît les épreuves traversées par le groupe, en particulier les problèmes de santé du chanteur Ronnie Atkins. Pretty Maids prouve une fois de plus pourquoi ils sont une légende du heavy metal.

Un énorme coup de tonnerre retentit, non ce n’est pas encore le ciel qui nous tombe sur la tête, mais bien le groupe Megadeth qui entre en scène. Une foule compacte s’agglutine devant la scène, prête à accueillir ses héros. Dave Mustaine, le frontman, affiche une forme éclatante malgré les problèmes de santé qu’il a subis ces dernières années, notamment un combat contre un cancer de la gorge diagnostiqué en 2019. Le groupe entame la chanson « Angry Again » et le public se réveille enfin. On voit se former un timide pogo dans la foule, signe que l’énergie commence à circuler. Les slameurs sont peu nombreux, et le public reste relativement calme, préférant savourer chaque note. Le batteur, surmotivé, martèle sa batterie avec une puissance telle que chaque coup résonne comme un coup de feu. 

Lorsque le classique « A Tout Le Monde » commence, la foule française est ravie et chante en chœur. Le titre « Tornado of Souls » emporte la foule dans un petit circle pit. Le morceau « Symphony of Destruction » rappelle alors à tous d’où revient Dave Mustaine, alors qu’il peine à tenir les notes longues. C’est d’autant plus impressionnant quand on sait par quelles épreuves il est passé, une prouesse que peu d’entre nous seraient capables d’accomplir. Dès les premières notes des morceaux les plus connus, une vibration palpable traverse le public. L’énergie, l’enthousiasme et l’admiration sont à leur comble. La foule scande le nom de Megadeth avec une force inouïe. C’est sans aucun doute la meilleure prestation de ce week-end, une soirée mémorable pour tous les fans présents.

L’on termine cette deuxième soirée avec le groupe Deep Purple, fondé en 1968. Ils sont l’un des pionniers du hard rock. Malgré de nombreux changements de membres et des périodes de turbulences, ils ont marqué l’histoire de la musique. L’entrée de Deep Purple sur scène avait une allure très « Star Warzienne ». Dès les premières notes, on réalise malheureusement des difficultés au niveau du son et de la voix du chanteur actuel, Ian Gillan. Cependant, la scénographie était superbe, avec des jeux de lumières et des couleurs spectaculaires, illuminant la scène de manière vibrante et captivante. Malgré cette mise en scène impressionnante, le Zénith s’est bien vidé après le concert de Megadeth, laissant une audience clairsemée. On a pu noter que le volume sonore avait été augmenté, atteignant un niveau légèrement trop fort. Néanmoins, Deep Purple a offert une démonstration magistrale de musique. Les musiciens, virtuoses et talentueux, ont prouvé leur maîtrise exceptionnelle de leurs instruments. 

Chaque chanson était introduite par une courte explication de Ian Gillan, qui parlait très vite avec un accent prononcé, rendant parfois difficile la compréhension de ses propos. La foule s’est finalement animée sur le titre « Space Truckin' », avant de véritablement frissonner aux premières notes de « Smoke on the Water ». Ce morceau, évidemment le plus attendu de la soirée, a fait chanter le public à l’unisson, créant un moment de communion inoubliable. Malheureusement, les problèmes de logistique du Zénith, qui rendent difficile une sortie fluide, ont poussé une partie importante du public à partir avant la fin du spectacle. Deep Purple a entamé son rappel alors que de nombreux fans faisaient le choix de sacrifier ces dernières chansons pour pouvoir quitter le lieu plus rapidement.

Cette deuxième journée a offert une variété de styles musicaux pour tous les goûts. Sortilège a débuté avec son heavy metal français nostalgique, suivi par Pretty Maids et leur hard rock mélodique. Megadeth a enflammé la salle avec son thrash metal puissant, préparant le terrain pour la légende qu’est Deep Purple, clôturant cette soirée riche en émotions musicales.

Texte : Adeline P.

Photos : Grégory Hernandez / gérard drouot productions s.a.s (Merci)

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