Haken fait partie de cette nouvelle vague de groupes de metal progressif surdoués tels que Leprous, les Français de 6:33, Between The Buried And Me ou encore Circles. Relégués au deuxième plan par les incroyables Norvégiens cités plus haut, Haken se paye avec ‘Vector’ une belle bourre grâce à un album ultra inventif, gratifié de tonne de sons originaux, d’une technique sans faille, de chœurs vocaux plutôt superbement foutus et d’ambiances diverses et variées. Une sorte de montagne russe des émotions avec des envolées et des retombées où votre cœur s’emballe à chaque fois. Haken maîtrise son sujet lorsqu’il prend de la vitesse ou ralentit et on se s’attend jamais à ce qui vient ensuite, vocalement, rythmiquement et musicalement. Haken aime les défis et avec ‘Vector’, ils passent indubitablement une étape au niveau sonore. La production est dynamique et la composition est très alambiquée, mais accessible et aussi accrocheuse que surprenante. ‘Good Doctore’ et ‘Puzzle Box’, morceaux aussi puissants que mélodiques sont peut-être plus classiques, mais Haken ne se prive d’aucune audace, la présence d’une trompette jazzifiante tout au long de ‘Host’ en est une belle preuve. ‘Veil’ montre la dextérité vocale de Ross Jennings, avec un phrasé plutôt original. ‘Nil by Mouth’ possède une ambiance spécialement moderne, voire futuriste. La pochette (une tâche de Rorschach) laisse la porte ouverte à toutes sortes d’interprétations, ce que le groupe revendique. L’album sonde la psyché et aborde des thèmes en lien avec des psychanalystes connus (Rorschach, Milgram, Skinner) ce qui explique la variété des chemins musicaux empruntés. Avec ‘Vector’, le groupe basé à Londres, mais disséminé entre Mexico et l’Indiana, fait désormais une sérieuse concurrence aux meilleurs du genre et offre un renouveau et une raison supplémentaire d’écouter du metal progressif en 2019 sans passer pour un ringard (bon ok, ça c’est pas gagné) !
Note : 5/5
