Il y a des signes qui ne trompent pas. Dès la pochette entre les mains, un petit rictus d’intérêt et de confiance s’est dessiné sur mon visage… Mais place à la musique. Sortis indemnes d’un hiatus de quatre ans, les membres de Guzzler nous offrent ici un album authentique, assurément rock, mais surtout sûr de son propos.
A l’heure où le marché de la musique regorge de formations diverses et variées, il devient rapidement compliqué de tirer son épingle du jeu, et de se démarquer de ses congénères. Cette règle est d’autant plus vérifiable et applicable pour les groupes australiens. Le premier point positif vient de son chanteur James Davies, qui ne tombe pas dans le cliché de la voix rock & roll à la Angry Anderson (Rose Tattoo). Le deuxième, c’est que ces musiciens n’ont, semble-t-il, vraiment aucune envie de respecter les codes (excellente initiative).
Sans révolutionner le genre (mais qui le pourrait ?), l’ensemble est assuré avec une série de compositions solides et dynamiques qui garantissent à cet opus une bonne durée de vie. Rien de surprenant mais une première approche rassurante, et pour un premier essai, on peut dire qu’il est transformé. C’est cohérent et on ne peut que saluer la performance du combo d’essayer de nous proposer quelque chose sortant de l’ordinaire, et qui soit qualitatif.
S’il s’avère difficile de trouver un vrai défaut à cette première offrande, il existe tout de même quelques longueurs. Parmi les quatorze titres, peu se détachent vraiment du lot, mais l’on peut souligner, comme un uppercut bien placé, l’apport intelligent d’un dose de thrash. Guzzler ne prend donc que très peu de risques et affiche des ambitions claires : nous asséner quelques mandales. Agressif, impulsif et énergique, ce disque n’est pas surproduit et l’ensemble est soigné, mettant en valeur tous les instruments. Libérez vos sens auditifs et il vous sera bien difficile de rester en place.
« Notre patronyme Guzzler vient de différentes sources… Cela à voir avec la consommation d’alcool, qui est un passe-temps très rock & roll, et à la quantité d’essence utilisée par les dragsters rapides et bruyants. Tout ce que l’on aime, et parce que ce nom est facile à retenir ! » Guzzler.