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Guinness Irish Festival – 9 août 2018 – Sion

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Les Iles de Sion, c’est un lac pour se baigner, un mur de grimpe (pour grimper) ainsi qu’un centre sportif dédié au tennis et au badminton. Permettez-moi de rajouter deux activités qui, par contre, m’intéressent : le fameux restaurant des Iles et le Guinness Irish Festival. Le Daily Rock n’étant pas le guide Michelin, je vais vous parler de ce festival, qui mériterait bien trois-étoiles. Badge presse autour du cou, nous voilà parés à affronter des violons, des cornemuses, des flûtes, des litres de Guinness et des raclettes. En ce jeudi d’ouverture de festival, l’odeur du Valais n’est que doux parfum d’Irlande !

Début des hostilités avec le combo finlandais Ritva Nero. Le line-up est vraiment original. On peut qualifier leur musique de métal-folk, mais sans l’apport d’une guitare électrique. Par contre en lead, nous retrouvons un saxophone soprano. C’est atypique et passablement déroutant d’entendre un instrument à vent là où un instrument à cordes tient très souvent la vedette. Des inspirations de Korpiklaani et Finntroll se font entendre çà et là. A notre sens, les compositions nous semblent pour le moins décousues, et à certain moment, un sentiment d’assister à une musique un peu brouillonne nous anime. Le batteur, déployant un style très métal et agressif en fait un peu trop. Pour le style dans lequel il officie ce soir, je me dis que trop de double pédale, tue la double pédale. Techniquement énorme, notamment lors de ses Blast Beats, j’aimerais bien l’entendre, entouré de sonorités plus électriques. Dans l’ensemble, ce show est un peu mou, et peine à faire décoller le nombreux public déjà présent. Une mini déception tant Ritva Nero nous avait convaincus…sur vidéo.

Preuve en est de la très bonne réputation internationale du Guinness Irish Festival, les Canadiens de The StepCrew, venu en 2014 déjà, souhaitaient revenir sur sol valaisan. Et c’est chose faite cette année, afin de fêter avec nous leurs 10 ans de carrière. Et quelle ‘ Birthday Party’ ! Les Ontariens nous gratifient d’un show exceptionnel ! Des influences jazzy et funky s’entremêlent aux sonorités cajuns, bien plus proches de leurs racines. Le groove est omniprésent et les différentes parties solistiques de violon sont ahurissantes ! Les membres du groupe semblent, pour la plupart, avoir trouvé chaussures à leurs pieds. Points communs entre toutes : elles ont du fer dessous et sont utilisées pour l’art des claquettes. Et là c’est la claque(ette) ! Quelle dextérité, quelle souplesse, quelle synchronisation, quelle endurance ! Définitivement pas une activité pour moi, dont les jambes me rappellent dare-dare que j’ai effectué un aller-retour à la boîte aux lettres. Ces parties de claquettes, indéniablement, élèvent encore plus haut la qualité déjà hors normes de la musique elle-même. En milieu de set, StepCrew nous offre quelque chose d’un peu plus calme. Ils se permettent le luxe de s’asseoir sur des chaises pour nous laisser souffler un peu. Non, probablement pour qu’ils soufflent un peu ! Le batteur s’empare du Bodhran pour ne presque plus le lâcher pendant quelques morceaux. La spontanéité et la décontraction du groupe nous font presque oublier les années de labeur inhérentes à ce genre de performance. Un concert rodé et ultra propre qui soulève la foule présente aux Iles. Merci aux Canadiens d’avoir voulu revenir, et merci au Guinness Irish festival d’avoir honoré leur demande. Filet de bave essuyé, il est temps de prendre un peu de repos aux stands de nourritures avant la suite des festivités.

On ne va pas vous mentir, nous étions principalement venus pour eux : Steve’N’Seagulls !

Les natifs du pays aux mille lacs interprètent des morceaux issus de la discographie hard-rock, rock, métal, mais à la sauce folk et brillamment réarrangée. Qui n’as pas joué au ‘blind test’ durant leur concert, à tenter de retrouver les interprètes originaux du titre exécuté ? Pour notre part, ce fut un sans- faute. C’eût été plus simple dans ma vie si j’avais été aussi fort à l’école ! Ouverture des feux avec Nightwish et son titre Over The Hill and Far Away. Issu du seul EP de Nightwish, sorti en 2001, c’est une bonne entrée en matière. Bien que le son soit un peu faiblard, on peut déjà prendre toute la mesure de la dévotion de S’N’S pour la musique qu’ils interprètent. Iron Maiden est ensuite à l’honneur avec The Trooper. Des BPM sont rajoutés au tempo d’origine et la rythmique se veut plus sautillante que l’original. Un ajustement au niveau des deuxièmes voix est fait. Heureusement, car elles étaient clairement sous-mixées. Pour les plus jeunes gravitant dans la foule, la reprise suivante doit être une totale inconnue. Les fermiers finlandais nous font remonter en 1975 avec le titre d’AC/DC ‘Its a long way to the top’, interprété à l’époque par feu Bon Scott. Là, à contrario du précédent titre, le tempo est allègrement baissé, pour mieux faire ressortir la mélodie et le groove folk. S’N’S communique bien avec le public, et s’amuse à accentuer les ‘ R’ de leur langue natale lors de diverses interventions, notamment lorsque le leader taquine Herman le joueur de banjo. Le style bluegrass prend tout son sens, notamment grâce aux harmonies vocales lors de ‘You could be Mine’ des Guns ‘N’ Roses. On enchaîne avec du Pearl Jam, du Offspring, pour ensuite se diriger du côté de l’Allemagne. L’introduction très Western ne pouvait laisser présager ‘ Ich Will’ de Rammstein. Enorme ! Le groupe tient en haleine une foule réceptive malgré deux titres moins efficaces, ‘Shook me all Night Long’ (AC/DC) et ‘Sad But True’ (Metallica). On continue le voyage avec Pantera puis on remonte carrément le temps avec Led Zeppelin. Comme pour nous faire une démonstration de leur plurilinguisme, le groupe nous interprète ‘Antisocial’ de Trust. Des reprises originales en-veux-tu en voilà ! Notamment le titre ‘Burn’ de Deep Purple. Le mythique solo de clavier, interprété à l’accordéon, Jon Lord doit bien se marrer là-haut ! Pour tous nous tuer, le titre ‘Seek and Destroy’ de l’album Kill’Em’All de Metallica. Mais, comme nous ne sommes pas tout à fait achevés, le titre d’AC/DC qui les a fait connaître résonne : ‘Thunderstruck’ ! Idéal pour rentrer chez soi tout en camion, ou en voiture, pour la plupart.

Une ambiance hyper conviviale, des gens qui dansent, rient et qui passent du bon temps. L’atmosphère créée par le Guinness Irish Festival est unique. Cette soirée du jeudi fut vraiment géniale. Nous trouvons dommage par contre que le dernier concert finisse vers 2h du matin. C’est tard et la foule a tendance à se clairsemer l’heure avançant. Un peu regrettable pour le dernier groupe. Est-ce que d’avancer l’horaire ne pourrait pas être une bonne idée ? Nous nous posons cette question que d’autres aussi se posent. Mais bon, si seule l’heure tardive de fin est à mettre du côté du négatif, c’est qu’on veut juste ronchonner par principe. Bravo Monsieur François Praz pour la magnifique évolution de ton festival, passant d’une petite scène au fond des pistes de ski de Veysonnaz, à un évènement de renommée internationale ainsi qu’à un incontournable de l’été sédunois. On se voit l’année prochaine…

www.guinnessfestival.ch

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