Texte: Sandra Lehmann & Pauline Elmer
Photos: Maud Robadey & Andy Gaggioli

©Maud Robadey

 

Introduction (Pauline Elmer)

Un nouveau jour se lève sur le Greenfield et les festivités continuent. Aujourd’hui, les portes du festival ouvrent plus tôt, à 12h30, afin de laisser la foule affluer pour Mindcollision qui ouvre la journée sur la Jungfrau stage. Tels des renards à la tombée de la nuit, les campeurs émergent gentiment de leur tanière pour venir assister au concert des jeunes Suisses-allemands. Malheureusement, le soleil radieux qui brille au zénith ne restera pas toute la journée, nous faisant régulièrement alterner entre la crème solaire et les bottes de pluie. Mais la boue, c’est bon pour la peau, non ?

 

Death by Chocolate (Sandra Lehmann)

Après le combo rap metal de Zug, Mindcollision, aperçu de loin, c’est le tour de Death by Chocolate. La première fois que j’ai vu ce nom dans une vitrine de pâtisserie (parce que oui, le Death by Chocolate est un dessert) je me suis dit que j’appelerais mon futur groupe ainsi. Sauf que les cinq de Bienne sont arrivés avant en volant mon idée. Mais vu ce qu’ils en ont fait, j’ai du mal à leur en vouloir !

Fringues noires et lunettes noires sur fond de scène noire, c’est à peine si on les distingue sur scène avec la pluie qui commence à tomber. Cependant, le public semble acquis d’avance par la prestation du groupe qui se situe musicalement entre les Black Keys et les Black Rebel Motorcycle Club (quand on vous dit qu’ils aiment le noir!)

 

The Trap (Sandra Lehmann)

Gagnants du concours du Greenfield Band Contest, les Genevois de The Trap savent déployer leur musique sur une telle scène ! Débutant son set devant un public épars, les troupes sont rassemblées devant l’Eiger stage. Il faut dire que le son chaud du groupe nous ramène justement le soleil sur le festival !

Un chanteur qui ressemble à Rob Zombie avec ses lunettes, un guitariste solo avec une guitare SG qui fait penser à Angus, un guitariste rythmique qui pourrait sortir d’un groupe prog, une bassiste qui ne dénoterait pas dans un groupe de rock garage et un batteur qu’on verrait bien dans une formation heavy… le tout mélangé donne The Trap !

The Trap, c’est un hard rock survitaminé sorti d’une autre époque, comme on aime, avec un son d’harmonica aussi groovy que s’ils avaient signé un pacte avec le diable, et des chœurs et mélodies qui entrent dans notre tête sans frapper et pour y rester logés un moment.

Le frontman, communicatif, invite la foule à danser, et celle-ci répond timidement à sa demande. La présence scénique est au top, résultat d’une sorte d’alchimie parfaite entre les membres du groupe, malgré un répertoire qui mériterait d’être un peu diversifié.

 

Moose Blood (Pauline Elmer)

Vous n’en n’avez pas encore entendu parlé ? C’est en effet fort probable. Les jeunes Anglais de Moose Blood ont formé le groupe en 2012, mais ce n’est qu’il y a deux ans que leur carrière a vraiment décollé avec une signature chez Hopeless Records.

Leur concert sur l’Eiger stage accueille un public plutôt jeune, bien qu’une partie est visiblement venue en avance pour Being as an Ocean qui assure la suite des concerts sur la même scène. Qu’importe, ces newcommers du milieu pop-punk séduisent rapidement la petite foule éparpillée, la faisant danser sur ses mélodies gentillettes. Lee Munday, dernier arrivé dans le combo de Canterbury assure le travail à la batterie et fait oublier les soucis récents rencontrés par le groupe. Le set de Moose Blood est définitivement positif, il donne envie de bouger, chanter, danser, partir à l’aventure et nous permet de faire le plein de bonne humeur (notamment pour affronter ces personnes qui nous font agoniser pendant de longues minutes en nous tenant un discours incohérent dans une langue peu compréhensible. On adore !). En bref, Moose Blood c’est cool, parce que c’est jeune, c’est frais, ça donne la pêche et on en repart heureux !

 

Broilers (Sandra Lehmann)

“Tanzt du noch einmal mit mir ?” Un titre de chanson des Broilers qui résume bien leur show ! A croire que la pluie et le punk rock de ces Allemands sont les éléments nécessaires au bonheur des festivaliers : tout le monde danse, chante et forme un joyeux bordel dans le public. Le groupe met tellement de cœur dans l’interprétation de leurs chansons qu’il est difficile de ne pas partager leur enthousiasme !

Le groupe, n’hésitant pas à épicer son punk rock de ska ou de soul, enchaîne des titres entraînants, mais aussi quelques ballades (notamment l’émouvante “Da oben”, dédiée aux personnes qui nous quittés). Sur quelques titres, le combo allemand est rejoint par une section de cuivres et entame même le générique du film Ghostbuster !

Avant le titre “Keinen Hymnen heute”, ils condamnent les actes de néonazis ayant récemment fait plusieurs victimes. Puis, avant “Wie weit wir gehen”, ils invitent tout le monde à se prendre dans les bras ou sur les épaules des autres.

 

Rise Against (Pauline Elmer)

©Andy Gaggioli

Rise Against met à mal la maxime ‘sex, drugs & rock n’roll’ car le groupe adopte le mode de vie straight edge. Ils sont la preuve en live que les substances ne sont pas indispensables à la scène du punk. Les voir sur la Jungfrau stage à la tombée de la nuit confirme ceci. C’est d’ailleurs en concert que l’on constate que Rise Against a sous le bras une jolie collection de tubes que le groupe n’hésite pas à envoyer à une foule en délire. ‘Ready to Fall’, ‘Help is on the Way’, ‘Give it All’, et ‘Hero of War’ ont entre autres envahi les Alpes tels des hymnes punks retentissants. Rise Against fait également partie des groupes engagés qui font de leur musique un véritable canal de communication, luttant contre le sexisme, le racisme et les inégalités. Tim McIlrath, leader du groupe, se transforme aussi en porte-parole, encourageant la foule à ne pas ignorer l’actualité, et à agir de sorte à changer les choses.

L’engagement ne provient pas que du groupe, mais également du public qui répond présent malgré les quelques gouttes de pluies venues rappeler que le festival peut subir les affres de la météo. Bien heureusement, nous ne sommes pas en sucre et la pluie ne retient pas les greenfieldiens de se presser vers la grande scène. Pogos, circles pits et crowd surfings sont aussi au programme ! Tout le monde s’époumone sur ‘Savior’ et saute sur ‘Prayer of the Refugee’. Une heure et demie de folie où les fans se sont éclatés !

 

Limp Bizkit (Pauline Elmer)

©Andy Gaggioli

Voilà déjà sept ans que Limp Bizkit a sorti son dernier album studio, ‘Gold Cobra’. On peut dire que le groupe peut se permettre de se reposer sur ses lauriers, car guère besoin pour la tête d’affiche de ce vendredi soir d’avoir de nouveaux titres pour envoyer un show grandiose. L’ambiance est à son comble devant Fred Durst et sa bande au top de leur forme ! Les ‘slammeurs’ s’en donnent à cœur joie, même un gars en chaise roulante est passé au dessus de la foule. Durst l’a d’ailleurs invité à voir le concert depuis le côté de la scène.

Les fleurons du nu metal n’hésitent pas à reprendre des titres tels que ‘Faith’ de George Michael ou ‘Smells like Teen Spirit’ de Nirvana. Des covers, on en entend… un peu trop d’ailleurs. La setlist n’est malheureusement pas très étoffée, il y a peu de prise de risque lors du concert (des tubes, des tubes, et encore des tubes). Le temps de jeu est court, mais le concert est intense et en environ une heure et quart, Limp Bizkit est venu, a vu et a vaincu.

 

Conclusion (Sandra Lehmann)

Nous forçant à alterner entre étalage de crème solaire et kway en raison du temps changeant, ce deuxième jour fut une journée sous le signe de l’engagement : Rise Against et ses hymnes anti-racisme/sexisme/homophobie ainsi que The Broilers, également concernés par la cause écologique et celle des minorités.

 

Nos ‘Ups and Downs’ du jour :

Ce qu’on a aimé : L’ambiance et l’esprit de camaraderie pendant le concert des Broilers

Ce qu’on a moins aimé : L’annulation du concert de Kadavar… En effet, le groupe a loupé son avion et n’a pas pu se produire sur l’Eiger stage.

Le truc insolite du jour : On est trop habituées, plus rien ne nous choque…

 

©Maud Robadey – Arch Enemy
©Andy Gaggioli – Alexisonfire

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