Photo de couverture: Combichrist – ©Maud Robadey
Texte : Sandra Lehmann & Pauline Elmer
Photos : Maud Robadey & Andy Gaggioli
Introduction (Pauline Elmer)
Hé oui, le temps file ! Nous arrivons déjà au samedi, dernier jour de l’édition 2017 du Greenfield Festival. Un temps magnifique et une belle brochette de concerts nous attendent avant un dur retour à la réalité.
C’est donc sous un soleil de plomb que nous avons entamé la dernière journée de ce fabuleux périple et avec l’interview de Royal Republic.
Frank Carter and the Rattlesnakes (Sandra Lehmann)
Frank Carter et ses serpents à sonnettes (Rattesnakes en anglais) débarquent sur la grande scène après les Suisses Allemands de Selbstbedienung. Lorsqu’un serpent à sonnette se sent menacé, il se met à remuer sa cascabelle, plus communément appelée ‘sonnette’. Un peu comme Frank et son gang qui agitent leurs brûlots punk rock devant un public pas acquis d’avance. Qu’à cela ne tienne, Frank sait injecter son venin à l’audience en parlant à la foule entre les titres, de son accent british, et très vite le public se met à taper dans les mains sans même avoir besoin qu’on lui fasse signe.
Après avoir dédié le titre ‘Paradise’ à ‘tous ceux qui n’ont jamais pu rentrer chez eux après un concert’ (les victimes du terrorisme), il dédie la bien nommée ‘I hate you’ à cette personne qu’on a tous dans notre vie : un ennemi. Sans oublier de rappeler, avec une touche d’humour, qu’on est tous cette personne pour quelqu’un d’autre.
Intègre et authentique comme on pouvait s’y attendre, Frank Carter a réussi à convaincre en seulement neuf titres !
Royal Republic (Pauline Elmer)
Après une interview avec Adam Grahn et Per Adreasson, nous sommes allées voir les beaux gosses suédois de Royal Republic sur scène. Vous ne connaissez pas le groupe ? Allez les voir, vous ne risquez en tous cas pas d’être déçus ! Mené par Adam Grahn, le combo nordique nous envoie des titres plus survoltés les uns que les autres.
Comme ils nous l’ont confié, ‘Weekend Man’, leur dernier album, est leur plus grande réussite jusqu’à présent et ça se ressent sur scène, à travers des titres comme ‘People say that I’m over the top’, ‘Baby’ et ‘When I see you dance with another’.
Nous avons également eu le droit à une reprise de ‘Addictive’ par le cover band dont ils sont membres eux-mêmes, à savoir : Royal Republic & the Nosebreakers (ndlr: le groupe a sorti un album sous ce nom où ils reprennent leurs propres chansons en arrangements country/accoustiques). Pour tester sa crédibilité en tant que groupe jouant dans des festivals ‘metal’, les Suédois ont joué ‘Battery’ de Metallica et ‘Ace of Spades’ de Motörhead devant un public conquis.
Le concert s’est fini avec ‘Full Steam Space Machine’. Ce fut une bonne claque d’un peu plus d’une heure qui a su rassembler le public devant la Jungfrau Stage en milieu d’après-midi sous une trentaine de degrés.
Powerwolf (Sandra Lehmann)
Après avoir entendu le live gipsy punk de Gogol Bordello depuis l’arrière de la scène lors de notre interview avec les Donots, retour devant la Jungfrau Stage pour Powerwolf.
Difficile pour nous de rester devant le show des Allemands. Les maniérismes théatraux ont eu raison de nous. Pourtant bon public avec le power metal, nous avons nos limites. L’énergie qu’ils mettent dans leur show fait malgré tout plaisir à voir, et semble enthousiasmer le public vu l’ascension du groupe ces dernières années.
Sans demander aux groupes d’inventer de nouvelles choses en continu, on s’interroge quand même un peu sur leur inspiration lorsqu’au début des chansons, l’une de nous se demande s’il s’agit d’une reprise de In Flames et l’autre se demande s’il s’agit d’une reprise de Lordi.
Peut-être que la facilité à entrer dans le show varie en fonction du degré d’alcoolémie.
Donots (Sandra Lehmann)
Même si les Donots ont attendu vingt ans pour arrêter de chanter en anglais et sortir un album dans leur langue maternelle, l’allemand, force est de constater que certains groupes font un carton du côté suisse allemand et laissent les Suisses Romands de marbre (c’est d’ailleurs aussi le cas de Kraftklub, qui s’est produit un peu plus tôt devant un public suisse allemand ravis tandis que les autres s’interrogent encore).
La setlist de seulement neuf titres passe par quelques classiques du groupe, des nouveautés et est clôturée par leur reprise de ‘We’re not gonna take it’ des Twisted Sister.
Breakdown of Sanity (Pauline Elmer)
Les Bernois nous l’ont annoncé il y a quelques semaines, décembre 2017 marquera la fin de leur formation. C’est donc l’avant dernier concert sur leurs terres de Breakdown of Sanity avant leur séparation. Mais bonne nouvelle: les adeptes du groupe étaient au rendez-vous, puisqu’en quelques minutes les spectateurs ont afflué devant la scène de l’Eiger.
Le groupe porte bien son nom et nous a balancé des breakdowns bien comme il faut, juste histoire de bien se casser la nuque avant de rentrer à la maison. Clôturer le festival avec ce genre de prestation aurait été génial, car on ne va pas se mentir, la tête d’affiche de la soirée n’a pas su être à la hauteur du niveau général de cette édition 2017, mais nous en parlerons plus bas.
Breakdown of Sanity a donc su séduire son public pour l’une de ses dernières représentations en Suisse. C’est un peu avec amertume que nous faisons nos adieux à un des groupes phares de la scène metalcore de notre pays.
Blink 182 ( Sandra Lehmann)
On vous épargne la partie où on vous explique que Tom DeLonge n’est plus là, hein? La question qu’on se pose, c’est : est-ce que Blink 182 vaut le coup d’être vu en live sans Tom ? Blink 182 s’annonçait comme un des temps fort du festival. Et s’est révélé être la plus grande déception du festival.
Il est légitime de se demander pourquoi Matt Skiba assure le chant de son propre groupe Alkaline Trio avec brio alors qu’il est incapable de chanter une phrase du set de Blink 182 avec justesse ? Cela ne décourage pas le public… dans un premier temps ! Après quelques titres, la foule se barre à vue d’œil en continu. Si les débuts de chaque chanson provoquent l’hystérie du public, les premières notes de chant provoquent quant à elles le malaise.
On était là pour une partie de franche déconnade, on a essayé de chanter plus fort que Matt pour ne plus l’entendre et s’amuser, mais on a pas tenu. La nostalgie de ces hymnes de la jeunesse American Pie n’aura pas suffit à couvrir ce maelström cacophonique (le groupe ne jouait même pas ensemble par moment).
Pénible et décevant. Heureusement que le festival s’est terminé par la mise à feu de la main de bois géante de huit mètres pour finir sur une note plus agréable.
Conclusion ( Sandra Lehmann)
Encore une fois, le running order ne nous aura permis de voir certains concerts qu’en partie, comme ceux de Eluveitie qui a délivré un show carré dans le registre qu’on leur connaît mais sans trop de surprises pour ce que nous en avons aperçu. Les Suisses étaient attendus comme highlight du festival par nombre de festivaliers pour qui ce live était l’occasion de découvrir le nouveau lineup.
L’édition 2017 s’annonçait comme le paradis des fans de punk à roulette des années 90 / 2000 et a tenu (en partie) ses promesses au niveau de la programmation.
Ces trois jours furent intenses mais se sont déroulés sans un seul problème grâce à l’organisation sans faille du festival et des artistes agréables en interviews comme sur scène. En parlant d’organisation, on souligne le peu d’attente aux stands (on a jamais attendu plus de cinq minutes) et l’hygiène maintenue sur le festival par le staff.
– On a apprécié: l’énergie et le fun de Royal Republic
– On a moins apprécié : le fait qu’un groupe comme Blink 182 puisse être tête d’affiche malgré l’incontestable médiocrité de ses shows
– Le truc insolite du jour: voir les Donots manger des donuts en backstage, du slam en matelas pneumatique
On termine en remerciant toutes les personnes ayant participé à l’organisation, que ce soit du festival, des interviews ou nos collègues du Daily Rock, et on se dit à l’année prochaine !