Bien que la Suisse ne soit pas réputée pour sa scène underground, en y regardant de plus près, on réalise qu’elle y a quelques fiers représentants. Formé il y a plus de cinq ans, le groupe veveysan Le Grand Mal nous parle de sa folle aventure, avec son chanteur Josh.
Au départ, le groupe était un « side-project », puisqu’à l’époque vous étiez occupés avec Life As War, Promethee et Archers&Arrows. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Le groupe a débuté pendant que nous vivions en colocation. C’était une occasion de pouvoir essayer plein de choses que nous ne pouvions pas nous permettre d’expérimenter dans nos groupes principaux. Depuis que Life As War et Archers & Arrows ont splitté, l’esprit du groupe reste toujours assez proche de nos débuts. C’est à dire, explorer de nouveaux horizons, faire des concerts intimes et intenses et passer des bons moments avec des gens que nous aimons.
Votre musique est un amalgame de plusieurs éléments, de plusieurs styles parfois anachroniques, et c’est ce qui fait votre force et que le rendu final est assez cohérent. J’y entends du screamo, du power violence, du crust, du hardcore punk qui rappelle certains disques de chez Deathwish, etc. Et as-tu le sentiment que ce gros mélange vous ouvre des portes, vous permettant de partager la scène avec des groupes très divers, ou au contraire, que cela constitue un défi perpétuel de convaincre?
Nous n’avons jamais voulu nous définir dans un certain genre musical. En vivant en colocation pendant quelques années, nous avons pu découvrir ensemble beaucoup de choses qui nous ont influencé jusqu’à aujourd’hui, que ce soit la discographie de Deathwish Records, du screamo italien, du crust allemand, etc…
Je pense que ce mélange nous a permis de jouer avec beaucoup de groupes différents durant ces dernières années et c’est vraiment cool. Nous n’avons jamais eu le sentiment de devoir trouver notre place et les programmateurs de salles en Suisse sont très vite venus nous chercher pour des premières parties toutes très différentes les unes des autres, nous les remercions de nous faire confiance.
Est-ce que l’exercice de l’écriture dans Le Grand Mal diffère beaucoup de celui qui t’incombe dans Promethee?
L’écriture de paroles a toujours été compliquée dans ces deux groupes, puisque nous composons et enregistrons des albums quasiment chaque fois en même temps.
Du coup, au niveau des thèmes abordés, on retrouve pas mal de similitudes: combats existentiels, vision personnelle sur notre société capitaliste libérale, etc.
Je pense que ce qui différencie les deux groupes, c’est le style d’écriture. C’est clair qu’expérimenter de nouvelles choses dans Le Grand Mal a également influencé ma manière d’écrire.
On a pu vous voir jouer dans des lieux très divers, passant de la cave de squat au festival en plein air, sans oublier les salles de concerts plus conventionnelles.
L’intimité, c’est ce qu’on va rechercher à tout prix lorsque nous faisons un concert, donc les squats en général sont parfaits pour se retrouver proche du public. Après, nous avons su nous adapter assez vite aux différents types de scènes sur lesquelles nous avons pu nous produire.
Vous avez sorti deux EPs en vinyle, tous deux dans un format 10 pouces. Pourquoi ce choix?
Tout simplement, c’est un format peu commun et très pratique. Nous n’avons par conséquent plus le souci de ne pas avoir assez pour un 12” ou trop pour un 7”. Ca rajoute un petit quelque chose à l’identité esthétique du groupe aussi.
Vous êtes sur le point d’enregistrer un nouveau disque. Peux-tu nous en dire plus?
Le groupe évolue, les morceaux sont influencés par ce que nous écoutons en ce moment. Il y a des morceaux rapides et intenses, alors que d’autres sont plutôt lents et lourds.
C’est notre guitariste Sébastien qui a enregistré les deux premiers EPs. Mais cette fois, nous allons chez Conatus Studios, un endroit où nous avons tous travaillé avec nos autres projets, nous nous réjouissons beaucoup d’y retourner. [Bastien Benedetto]
Photo : Roxane Welch