De nombreuses formations désirent absolument, et c’est tout à leur honneur, repousser à tout prix les carcans d’un genre musical afin de creuser un nouveau sillon. D’autres n’ont pas cette ambition et se contentent de suivre leurs modèles, en forgeant les meilleures compositions possibles. Dans un cas comme dans l’autre, certains se démarquent par leur excellence. Et c’est le cas des américains de Gozu, qui, avec leur troisième disque Revival, rentrent enfin dans la cour des grands. Et avec panache, s’il vous plaît !
Pour preuve, le très exigeant label Ripple Music ne s’y ait pas trompé, et leur a proposé une signature qui devrait leur offrir le support promotionnel que le gang de Boston mérite. Le quatuor se classe tout naturellement dans la catégorie stoner-metal, respectant ainsi les poncifs du genre, en y apportant toutefois une vraie touche personnelle. Appliqués et talentueux, ils savent attirer l’attention, attraper l’oreille et convaincre l’auditoire de la qualité indiscutable de ces huit pistes.
Huit brûlots qui varient les plaisirs, entre moments énergiques où ils prennent le taureau par les cornes, et des mid tempo aux relents bluesy qui calment les ardeurs précédemment libérées. Le talent de chaque membre est mis à contribution et la constance est de rigueur. Les riffs sont véloces, la rythmique rutilante et le combo a le bon goût de ne proposer aucun morceau faible.
L’efficacité de cet opus est indéniable, et en amenant tous les curseurs dans le rouge, ils atteignent un niveau de productivité optimum. Ils ont aussi capitalisé sur leurs points forts, dans un album chargé d’énergie, de matière grasse et de groove. Le diable se cache parfois dans les détails et Revival en est rempli. En nous proposant du neuf avec du vieux, un puissant vent souffle, balayant violemment le genre.
Ils peuvent désormais sereinement s’envoler vers des contrées soniques proches du psychédélisme ou du desert rock sous acide. A l’heure du bilan, aucun suspense à l’horizon. Formé en 2009, Gozu est au rendez-vous. On n’en attendait pas moins, et on est servi avec opulence.
[…] 1. GOZU « Revival » […]