Les Anglais de Goldfrapp ont enchanté l’an 2000 avec ‘Felt Mountain’, premier album poétique et merveilleux, OVNI electro rêveur et cinématographique. Celui-ci s’était même retrouvé dans le top 40 des albums en Suisse, et tous leurs albums se retrouvaient disque d’or ou platine dans leur Royaume-Uni natal. Depuis, le duo Alison Goldfrapp/Will Gregory s’est plutôt retranché derrière des lignes carrément 80’s et dansantes, et il en va de même pour ce ‘Silver Eye’. A nouveau très visuel, cette nouvelle production est très cohérente et magnifiquement construite. Les quelques hymnes joliment façonnés (‘Anymore’, ‘Systemagic’ ou ‘Everything is never Enough’ ) qui font bouger inexorablement notre corps en rythme, s’alternent avec des moments plutôt low-tempo incitant à la rêverie, planté sous le soleil d’hiver dont la chaleur est douce et peu agressive. Electronique contemplative comme ce ‘Tigerman’ qui emprunte à Vangelis ou Jean-Michel Jarre quelques synthés bien sentis d’époque et envoient nos oreilles vers les années où l’on mettait une chaîne de vélo sur les cordes de piano pour y donner son son unique. ‘Beast that Never Was’ répand généreusement son ambiance presque psychédélique et envoûtante dans un rythme tout en retenue. Ce qui aurait pu être un hommage à l’electro-disco de bout en bout se transforme parfois en un îlot de zénitude enveloppante, offrant une palette d’émotion larges, passant de la passivité contemplative à des mouvements de hanches nonchalants. ‘Zodiac Black’ ne dépareillerait d’ailleurs pas sur ‘Felt Mountain’, prouvant que Golfrapp a gardé sa patte authentique après toutes ces années. Epique, vintage et moderne, ‘Silver Eye’ nous a tapé dans l’œil !
Note 4.5