Le BAG (Blues Association Genève) organisait pour la première fois le Geneva Blues Evening, choisissant l’Alhambra pour les festivités. En configuration totalement assise, la charmante salle du centre-ville affichait quasiment complet. Un signal fort qui montre l’intérêt toujours bien présent pour ce style musical parfois laissé en marge.
En première partie de soirée, une douzaine de musiciens parmi les plus fines gâchettes genevoises et sous la direction artistique d’Yves Staubitz ont régalé le public avec un florilège de standards blues. De Stevie Ray Vaughan (« Crossfire ») à ZZ Top (« Jesus Just Left Chicago ») en passant par Robben Ford (« Help the Poor ») et Buddy Guy (« Damn Right I’ve Got the Blues »), il y en avait pour tous les goûts, le plus difficile étant de faire un choix parmi l’abondance de classiques. Vers la fin du concert, le légendaire John Woolloff (guitariste qui a notamment collaboré avec une pléiade d’artistes français comme Daniel Balavoine, Patrick Bruel, Catherine Lara, Jacques Dutronc, William Sheller et plus récemment avec Gölä, star de l’autre côté du Röstigraben) entre en scène pour des soli de derrière les fagots. Le concert finit en beauté avec un hommage à Jeff Beck, une émouvante version de « Cause We’ve Ended As Lovers » à tirer les larmes d’un biker de Sons of Anarchy.
Band of Friends est un trio composé de deux anciens compagnons de scène de l’immense Rory Gallagher, Gerry McAvoy (basse) et Brendan O’Neill (batterie), le troisième larron de la soirée étant Marcel Scherpenzeel. Leur philosophie est simple, continuer de faire vivre la musique de Rory Gallagher – trop tôt disparu en 1995 – en sillonnant la planète. Gerry est en verve et invite joyeusement les spectateurs à se lever de leurs fauteuils et célébrer. Le public, probablement trop confortablement assis dans les sièges de l’Alhambra, mettra du temps avant de répondre aux encouragement du bassiste. Là aussi, difficile de faire un choix dans la riche discographie du barde irlandais. On est aux anges quand le trio attaque « Wayward Child », puis « Lonely Mile », les éternels « Moonchild » et « Craddle Rock entre autres hymnes jouissifs. Une belle complicité règne entre les musiciens, clins d’œil et sourires contagieux avec le public également. En fin de concert, Gerry viendra même jouer dans les travées de la salle, provoquant l’enthousiasme du public un peu trop sage jusque-là. Le concert se termine avec l’irrésistible « Shadow Play » avant qu’une version improvisée de « La Bamba » ne soit servie en rappel.
Ce premier Geneva Blues Evening était une vraie réussite et gageons que l’on se retrouvera l’an prochain pour une nouvelle édition. Un grand coup de chapeau à Eric Grivel, président du BAG et à tous ses collaborateurs pour ce coup d’essai – coup de maître.
