FIVE FINGER DEATH PUNCH – 
Le combat personnel contre le reste

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Lors de notre escapade au Greenfield Festival, nous avons posé notre micro devant Chris Kael (basse) de Five Finger Death Punch pour qu’il nous parle de l’actualité du groupe montant du heavy metal.


Vous jouiez au Rock am Ring vendredi, c’était le jour où ils ont dû évacuer le festival. Comment t’es-tu senti à propos de cela ?
Tu sais, la chose que je dois dire, c’est chapeau à l’armée, à la police et aux fans allemands. La situation aurait pu être très chaotique, mais ça s’est passé très bien, c’était extrêmement bien organisé, on n’a pas ressenti de panique du tout. J’ai beaucoup d’amis qui m’ont écrit ‘sois prudent’, mais en fait, c’était plutôt calme là dehors, pour ce que je peux en dire. Bien évidemment, avec toutes sortes de menaces comme celle-ci, un certain niveau de peur est atteint. Mais la façon dont ça a été géré était incroyable. On a joué, puis on est retourné à notre hôtel pour prendre une douche, et en sortant, j’ai vu un message de Zoltan (guitare) avec une vidéo de personnes qui criaient parce que c’était la fin des concerts. Alors tu sais, ce que je peux dire à ce sujet, c’est chapeau à toutes ces personnes, la police, l’armée et les fans allemands, parce que ça s’est très bien déroulé, pour quelque chose qui aurait pu être ridicule.

L’Europe a été la cible du terrorisme plusieurs fois durant les dernières années. Comment vois-tu ça depuis les États-Unis ?
Tu sais, la dernière fois qu’on était en Europe, c’était au moment de l’attaque du Bataclan. Et c’était vraiment la première fois que nous avons perçu la menace imminente en tant que groupe. Nous avons dû annuler des dates suite à ça, à cause du manque de sécurité pour les fans. On aurait pu jouer et se dire ‘on s’en fout’, mais on ne veut pas être le groupe qui se dit ‘on est des battants’ et tout à coup, boum ! Quelque chose se passe et se dire ‘merde, on aurait dû écouter et ralentir un peu’. Alors on a pris des précautions. Mais on a eu des bons shows suite à ça. On a joué à Düsseldorf, en Allemagne et c’était complétement fou. Et nous avons aussi joué complet à l’O2 Arena de Londres. C’était intéressant pour moi, particulièrement à ce moment, parce que tu peux dire à quel point tout le monde avait peur. Quand nous étions à Düsseldorf, c’était notre premier concert après l’attaque du Bataclan, et tout le monde avait besoin d’un concert pour surpasser les évènements et se changer les idées. Ça fait du bien de faire partie du processus de guérison pour quelque chose comme ça. À l’heure actuelle, on voit que le niveau de sécurité a augmenté, comme essayer de savoir ce qui va marcher ou non, et toujours trouver la manière la plus sûre pour que les fans viennent et apprécient le rock n’roll. Tu dois faire attention aux choses, mais je ne suis pas du genre à rester assis à la maison et avoir peur. Si ça se passe, ça se passe. Je suis à un concert, je m’amuse, si je tombe, je tombe, en faisant ce que j’aime, en faisant ce que j’ai toujours fait depuis que j’ai vu Gene Simmons à 4 ans, tombé amoureux du rock n’roll. Quelqu’un qui pense différemment de moi ne m’arrêtera pas, moi, ni, je l’espère, personne de lever le poing en l’air et de garder la tête haute.

Vos chansons parlent beaucoup de la guerre. Pourquoi et quel est la signification pour vous ?
Une ‘guerre’ peut être n’importe quoi. Tout ce que tu dois gérer d’un niveau personnel, comme se battre avec tes propres démons. Nous connaissons ça, nous avons eu des soucis avec ça dans le groupe, c’est le combat personnel contre tout le reste. À chaque fois que tu te bats contre quelque chose, ton combat interne, c’est ça qui est considéré comme une guerre. Donc je ne sais pas si on agite le drapeau de la guerre. Moi en particulier, j’ai l’air d’un type qui fait très peur, mais je suis plutôt un gars passif. J’aimerais m’entraîner et être prêt au cas où quelque chose arriverait, mais pas nécessairement agiter un drapeau pour la guerre. Du coup, la bonne chose avec les paroles, c’est que quand tu les écris d’une certaine façon, les gens peuvent en retirer leur propre signification. Je pense qu’il y a probablement des gens qui se pense à la guerre et qui se disent « Putain, cette chanson est trop bien », mais, ouais, c’est comme ça que tu le prends, ok, cool, mais il y a probablement une signification plus profonde que tu devrais chercher.

‘Got Your Six’ est sorti en 2015. Est-ce que le prochain album est déjà en préparation ?
Ouais, carrément ! L’album est prêt, il nous reste encore des détails de business à régler, mais il devrait bientôt sortir. Tu sais, on est un de ces groupes qui écrivent tout le temps, et idéalement, on voudrait faire un cycle de dix-huit mois. Donc quand un album sort, on va jouer quelques concerts, et dix-huit mois plus tard, on sera prêt à lancer un nouvel album. C’est généralement notre cycle, bien qu’il se soit un peut ralenti ces derniers temps. Mais maintenant on joue dans des festivals, on tourne toujours avec ‘Got Your Six’, c’est incroyable. Et le Greenfield ! Quel cadre pour un festival ! C’est un des plus beaux endroits que j’ai visité. Il me fait penser à un autre festival où nous avons joué en Norvège, c’était dans une vallée, il y avait le même genre de vibrations. J’adore jouer dans les festivals. Même si on n’a pas de nouvel album pour l’instant. Enfin si, mais vous ne pouvez pas l’écouter maintenant (rires).

Tu peux nous en dire plus au sujet de cet album ?
Pas encore ! Je ne veux pas en dire trop parce que […] si je dis une bêtise, ils vont me tomber dessus et je serai mort (rires). Une chose que je peux dire, parce que Jeremy (guitare) en a déjà parlé dans un autre interview, c’est que si tu aimais Five Finger Death Punch avant, tu vas aimer l’album, mais si tu n’aimais pas Five Finger Death Punch avant, tu ne vas pas l’aimer. Donc on fait ce qu’on fait, mais on le fait bien.

Five Finger Death Punch existe depuis maintenant douze ans, comment penses-tu que vous ayez évolué depuis ?
J’ai rejoint le groupe il y a six ans. Donc je suis littéralement passé de barman à Las Vegas aux têtes d’affiche de ces énormes shows tout autour du monde. Alors mon évolution a été assez dramatique. Concernant le groupe, la quête est toujours de trouver le son parfait. Je pense qu’on s’en rapproche dans la chanson ‘Wash it all away’, c’est une de nos chansons que je préfère. En question d’évolution, nous nous sommes améliorés niveau écriture et, comme les choses deviennent de plus en plus grandes, on est désormais capable de mettre plus d’argent dans la production des concerts. On a une tournée qui arrive, on revient en Europe en novembre, avec In Flames. Alors question évolution, on s’améliore encore et toujours en écriture, on fait plus d’argent, on vend plus d’albums, on fait plus de tournées, ce qui nous permet d’investir plus dans les gros concerts que l’on veut faire.

Quel genre d’erreurs avez-vous faites à vos débuts ? Que vous ont-elles fait apprendre ?
Je suis du genre à me focaliser sur le positif. Tout ce qui peut être considéré comme une erreur peut ressortir un élément positif. Alors est-ce que c’est vraiment une erreur si tu peux en retirer quelque chose et avancer ? Je ne peux pas vraiment dire … Donc j’aurai tendance à dire qu’on n’a jamais fait d’erreur (rires). On a juste des opportunités d’apprendre.

Avec les récents évènements survenus dans le groupe (ndlr : instabilité psychique d’Ivan Moody), comment vois-tu l’avenir de Five Finger Death Punch ?
C’était effrayant, pendant un moment. Quand quelqu’un doit quitter une tournée, c’est des choses sérieuses. Certains étaient déçus, genre ‘Oh, j’arrive pas à croire que vous ayez quand même continué et fait des shows sans lui !’ Mais il voulait qu’on continue ! La chose à laquelle je pensais quand on a été obligé d’annuler des concerts, c’est à tous ces fans qui avaient déjà acheté des billets, déjà pris des congés au travail, déjà réservé des hôtels et tout ce genre de choses. Je me souviens, il y a des années, Metallica a eu un souci, je crois que James ne pouvait pas jouer, ils ont invité un chanteur pour le remplacer. C’était une ambiance particulière qu’on n’aurait pas eue autrement. Alors au lieu d’être énervé et de se dire ‘Oh, on ne va pas voir le chanteur à ce concert en particulier’, tu peux me voir moi qui m’occupe du chant pendant tout un concert. Tu peux voir quelque chose de spécial que tu n’aurais pas pu voir en temps normal. Alors je comprends les gens qui sont énervés de ne pas avoir vu Five Finger Death Punch dans sa totalité, mais ils auront vu quelque chose que Five Finger Death Punch n’aurait normalement jamais fait. Ils auront vu quelque chose que les autres ne verront peut-être jamais. On sera toujours là ! Les choses vont très bien maintenant. On a eu six mois tranquille environ, de décembre à mai. Donc ça nous a donné tout le temps pour nous poser, respirer et réfléchir. On a tendance à prendre les choses pour acquises. On se dit qu’on joue pour Five Finger Death Punch, et que ça ne s’arrêtera pas. Et quand ce genre d’événement arrive, tu te dis ‘Merde, je n’ai pas réalisé combien de plans j’ai mis à la poubelle pour me consacrer à Five Finger Death Punch’, et tout devient instable. J’ai eu peur pendant un moment, mais on doit tous gérer nos problèmes. Ces six mois nous ont permis de revenir et de nous concentrer sur ce qui est vraiment important pour le groupe, et ça permet de donner aux fans le show qu’ils méritent. Alors on est de retour et on va continuer ensemble pendant une nouvelle décennie, voir plus je l’espère.

www.fivefingerdeathpunch.com

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