Autant c’est un bonheur de ne pas entendre sur un album différentes versions d’une même idée, encore faut-il réussir à équilibrer le tout sur une même galette. Et parfois, c’est loin d’être gagné, croyez-moi. Toute cette vague post-Oasis, que l’on qualifiait encore comme de la Brit Pop, s’est prise les pieds dans le tapis et nous a inondés de titres similaires, chiants et dégoulinants (avec en tête de gondole The Verve).
Quoiqu’il en soit, ce n’est pas le cas de ces californiens de FAS IV, qui avec un nom de groupe qui n’a pourtant rien d’exaltant, arrivent à se tempérer et nous pondent un disque audacieux, varié, tout en restant dans un esprit rock du plus bel effet. Aux déroutants effluves seventies rappelant joyeusement Led Zeppelin, les américains s’offrent des accords plaqués et des guitares enflammées.
Concernant le style et les influences, on pourrait trouver beaucoup d’empreintes et les répercussions sonnent parfois un peu cheap. Mais dans l’ensemble, si ces douze compositions ne carillonnent pas toujours comme parfaitement abouties, on aurait tendance à leur pardonner leurs imperfections. Vu les risques pris sur la cohésion et l’univers artistique coloré qui s’en dégage, ce serait tout simplement leur rendre justice.
L’opus vous offrira également de belles ballades, les présentant très inspirés et prêts à ne vous donner qu’une seule envie, celle de les aimer quoiqu’il arrive. Voici une façon sympathique et inattendue de se présenter aux auditeurs. Rat Trap n’a pourtant rien de révolutionnaire, mais reste après de nombreuses écoutes, définitivement ludique, plein de contrastes et stimulant.
Au milieu de ce mélange des genres, nous faisons connaissance avec un trio qui ne sent ni la drogue, ni le sexe, ni la contestation sociale, et qui nous propose une œuvre purement rock qui ne revendique rien de plus. Et c’est suffisant parfois.