Vous êtiez aux Docks pour le concert de The Mission le 19 octobre dernier? Alex, abonné au Daily Rock, y était et nous raconte en détail tout ça !
Trente ans après avoir claqué la porte de The Sisters Of Mercy et fondé The Mission, Wayne Hussey (chant/guitare) et Craig Adams (basse) célèbrent cette triple décennie sur la route et s’arrêtent aux Docks de Lausanne, pour ce qui est leur premier concert en Suisse depuis très longtemps.
Si beaucoup d’artistes prétextent des jubilés pour lancer des tournées nostalgiques dans le but de financer leur retraite, chez The Mission, il y aussi, et on dira même surtout, un excellent nouvel album, Another Fall From Grace, à présenter. Car après un long hiatus et un précédent album très moyen, personne n’attendait un retour au premier plan de The Mission. Présenté, avec une bonne dose de marketing, comme l’album qui aurait dû succéder au monument First And Last And Always si les Sisters ne s’étaient pas séparées, force est de constater que le nouveau Mission nous réconcilie avec l’époque où Leeds figurait en bonne place sur la carte du post punk.
Avant le concert, le groupe a offert (comprenez vendu) la possibilité aux fans (7 personnes seulement alors que jusque-là c’était plutôt un minimum de 40 individus chaque soir) d’assister au soundcheck (4 morceaux dans une ambiance très détendue) et de signer tranquillement quelques reliques. Une expérience encore assez inédite mais qui va se généraliser de plus en plus et qui demeure malgré tout une belle occasion d’assister à des moments privilégiés. Être présent au soundcheck permet surtout de voir à quel point il y a du boulot pour les techniciens afin que cela sonne bien le soir même. Il ne suffit pas d’arriver et de juste brancher les guitares. De bonne humeur, Wayne demandera à une fan ce qu’elle souhaitait entendre ce soir et s’engagea à jouer son second choix.
La première partie est confiée à The Awakening, un groupe sud-africain qui joue un gothic rock classique bien léché mais sans saveur. Il faut attendre les deux dernières chansons pour s’intéresser à autre chose que leur plantureuse bassiste: d’abord une reprise de Sound Of Silence bien arrangée, puis leur tube Dark Romantics, un vrai petit joyau bienvenu.
Trente minutes plus tard devant un parterre bien rempli mais clairsemé, malgré un balcon fermé, le concert débute enfin par un magnifique Beyond The Pale. Sur scène, bien sûr les trois membres fondateurs, accompagnés de leur batteur et d’une choriste qui disparaîtra pour ne réapparaître qu’en fin de set.
Pas le temps de souffler que cela enchaîne avec Serpent’s Kiss, puis leur reprise de Neil Young Like a Hurricane. A peine trois morceaux et on sait déjà que cela va être une toute bonne soirée.
Le groupe est d’humeur très joyeuse et plaisante beaucoup sur scène. Cela fait plaisir de voir une telle complicité.
A noter que Wayne dispose d’une tablette scotchée au pied du micro. Soit il suit la Champions League, soit il s’aide pour les paroles de certains morceaux, comme par exemple Tyranny of Secrets qui sera suivi de Swoon, le morceau réclamé durant le soundcheck et qui sera joué en lieu et place d’Evangeline. Manifestement, on ne refuse rien aux dames même si la setlist est déjà imprimée avant le soundcheck.
La force du concert de ce soir c’est de mélanger classiques et nouveaux morceaux comme Garden of Delight suivi par Blood On The Road, puis Sea of Love (rarement jouée jusque-là), tout en gardant une belle homogénéité.
Wayne lance ensuite l’intro de Like A Child sur sa guitare qui sera suivie par la superbe nouvelle chanson Met-Amor-Phosis (qui effectivement sonne très Sisters avec ses faux airs de Dominion). Le set se conclut après un peu plus d’une heure par Tower of Strength et surtout un énorme Wasteland (leur meilleur titre), qui fête également ses trente ans ce soir sous quelques confettis.
Bien entendu, il y a aura un rappel de trois morceaux avec d’abord Wayne seul avec sa guitare acoustique et sa choriste pour Love Me To Death (a priori jouée pour la première fois sur cette tournée) puis toute la salle en mode karaoke pour Butterfly on a Wheel et surtout Severina, qui aura raison d’une corde (deuxième fois de la soirée) de la guitare de Simon au jeu toujours aussi horizontal.
Le groupe reviendra pour un second rappel un peu plus mystique avec d’abord Never’s Longer Than Forever puis Naked And Savage qui font retomber un peu la température. Mais ce n’est que pour mieux lancer le mythique Deliverance et clôturer la soirée, avec distribution de plectres, drumsticks et setlist.
Au final, un peu moins de vingt morceaux, dont quatre du nouvel album en cent minutes. Le tout avec un son très propre du début à la fin, notamment les deux guitares que l’on entendait très distinctement chacune.
On regrettera en fin de compte surtout une chose, que Wayne Hussey n’ait pas remis son groupe sur les rails plus rapidement et que le public n’ait pas répondu plus présent ce soir. Merci les Docks pour cette prise de risque.
Setlist :
01. Beyond The Pale (1988)
02. Serpent’s Kiss (1986)
03. Like A Hurricane (1986)
04. Tyranny Of Secrets (2016)
05. Swoon (1995)
06. Garden Of Delight (1986)
07. Blood On The Road (2016)
08. Sea Of Love (1990)
09. Like A Child (1992)
10. Met-Amor-Phosis (2016)
11. Tower Of Strenght (1988)
12. Wasteland (1986)
13. Love Me To Death (1986)
14. Butterfly On A Wheel (1990)
15. Severina (1986)
16. Never’s Longer Than Forever (2016)
17. Naked And Savage (1986)
18. Deliverance (1990)