Dimanche 17 novembre 2024, Falling In Reverse était en concert au Hallenstadion de Zurich. En première et seconde parties : les Américains de Sleep Theory et les Californiens d’Hollywood Undead. Daily Rock a été témoin de cette soirée organisée par Good News Productions AG dont en voici un aperçu. Si la salle n’a pas brûlé, elle a au moins été en feu tout au long de cette charmante veillée.
Toutes les bonnes choses ont une fin. C’est ce que la foule venue voir Falling In Reverse a dû penser au sortir de ce concert particulier. En effet, Ronnie Radke, en tournée pour son Popular Monster Tour II, était attendu comme le Messie. Dans la fosse, des têtes coiffées de chapeaux de cowboy et une tonne de T-Shirts floqués « Escape the Fate », « Falling In Reverse » ou affichant la tête du « Bad Guy ». On le sait : les médias, les « fans » (that’s irony…) de musique, les influenceurs ou les chroniqueurs adorent le détester. Mais ce soir, dans le cadre de sa tournée, les haters sont restés dehors. L’atmosphère est « Ronnie friendly » et les 7500 personnes présentes trépignent à l’idée de son arrivée sur scène.
TROIS CONCERTS POUR LE PRIX D’UN
Les premières parties sont incroyables et le plateau est éminemment pertinent. On n’aurait pas pu imaginer meilleure combinaison pour faire prendre la sauce. D’ailleurs, à y regarder de plus près, on assiste plus ce soir-là à un minifestival qu’au seul concert de Falling In Reverse. Sleep Theory et Hollywood Undead, ce n’est pas rien. Les deux groupes se donnent un max et la foule leur rend bien, scandant les paroles des morceaux de chaque setlist.
Mention spéciale pour les Californiens qui frappent fort et sortent une rafale de tubes. Fans d’Eminem, de Linkin Park ou de Fever 333 : ruez-vous sur leur prochain concert ! Sur scène, Hollywood Undead est d’une efficacité redoutable. Leur sympathie est communicative et leurs morceaux sont taillés pour le live. On adore ! Les cinq frontmen sont sur un même piédestal, sans qu’aucun ne tire la couverture à soi. Ça court, ça rappe, ça chante. À la fin de leur show, on en redemande. Leur vibe a réveillé les ados fans de Marshall Mathers qui sommeillaient en chacun de nous. Pour finir, on serait bien allé faire un karaoké au bar du coin avec toute cette joyeuse bande. Mais hors de question. Il est temps.
LES « RONSTERS » ON FIRE
Depuis les loges artistes, Ronnie apparaît enfin sur le grand écran tapissant le mur, dans le fond de la scène. Sur ‘Highway to Hell’ d’AC/DC, il avance d’un pas déterminé, face caméra, tout de noir vêtu et couvert de sa casquette de Dallas, finissant par imiter le geste de quelqu’un qu’on égorge avec le pouce. Un faisceau de lumière apparaît, il s’installe derrière son pied de micro, disposé en deçà de la plateforme qui occupe tout l’avant de la scène. Il pose le cadre avec ‘Prequel’. Le clip époustouflant, diffusé dans son dos, ajoute la dimension de pouvoir dont il adore s’emparer. L’entrée est soignée et annonce la couleur. Quand il enchaîne avec ‘Zombified’, il est possédé, court de droite à gauche, se lance le micro (parfois sans le rattraper), s’approprie le morceau et transmet au parterre en furie sa frénésie débordante. Du premier au dernier rang, les fans hurlent les refrains, approuvent le moindre de ses faits et gestes, et affichent une joie sans complexe. C’est l’euphorie, la chaleur est à son comble et les flammes sortent de terre en masse. Quand on s’appelle Ronnie Radke, on ne lésine pas sur la pyro. Tout ce que les gens détestent chez lui est rassemblé pour le plus grand plaisir de ceux qui consentent à son univers.
‘I’m not a Vampire’ (version originale) et ‘Fuck You and All Your Friends’ allègent ce début de set pour faire danser la foule. Ronnie, au centre de l’attention, est surexcité. Il poursuit son marathon d’un côté, puis de l’autre de la scène, sans paraître essoufflé. Le chant est très bon, la voix est claire. Christian Thompson (guitare), Tyler Burgess (basse), Luke Holland (batterie) et Marc Okubo (guitare) sont à peine visibles depuis la fosse, mais assurent tout le show durant. Entre chaque morceau, Ronnie prend son temps, boit un coup, rigole et blague avec le public. « Raise your hand if you are… ». À peine a-t-il fini sa phrase que les poings sont levés. « …Racist » ! « Gotcha » ! Ronnie Radke dans toute sa splendeur. On a même droit à ‘Situations’ d’Escape the Fate, dont le clip so 2000’s suscite le rire de ceux qui ne le connaissaient pas en cet âge d’or.
LE TRIOMPHE
La dernière partie du concert passe en un éclair. Après avoir joué ‘All My Life’, affublé de son chapeau de cowboy, c’est l’Armageddon. ‘Popular Monster’ et ‘Voices in My Head’ servent d’introduction à ‘Ronald’. Le morceau fait partie des plus écoutés en 2024 depuis sa sortie (26 millions de vues sur YouTube à ce jour). Pas d’Alex Terrible ou de Tech N9ne en guest, mais on était prévenu. Seuls les chanceux présents aux dates UK auront le privilège d’entendre en live la puissance du trio sur ce morceau. Même si on regrette l’absence de ‘Fashionably Late’ dans la setlist, jusque-là, c’était un concert sans fausse note. Cependant, on observe une petite sortie de route sur ce hit que les fans attendaient de pouvoir célébrer avec leur chef de file. Même si Ronnie, armé de son lance-flamme, balance les derniers fragments d’énergie qu’il lui reste, il manque un truc. Enfin deux. Visiblement, sans ses partenaires, le titre manque de corps sur scène.
Finalement, après que Ronnie a suggéré à la foule de se rapprocher des sorties de secours, c’est bel et bien ‘Watch The World Burn’ qui remporte la palme d’or. La conclusion est parfaite. La foule se lâche et explose. C’est déjà la fin. Il semblerait qu’on vienne tout juste d’arriver et pourtant, ‘We Are the Champions’ résonne dans le Hallenstadion. Ronnie, reconnaissant, salue le public et disparaît. Comme pour nous consoler, il nous accorde encore un moment d’intimité avec lui, se faisant à nouveau filmer jusqu’aux loges. L’écran s’assombrit jusqu’à devenir noir. Il ne reviendra pas.
Ronald Joseph Radke a beau être un « menteur, un trompeur et un non-croyant », il est surtout le plus « popular » des « monsters ».