Samedi soir, Europe lançait à Lausanne son Time Capsule Tour, une tournée européenne d’une vingtaine de dates afin de célébrer 40 ans de carrière. Il fait encore chaud en cette fin de journée quand la foule commence à se rassembler sur le trottoir qui longe la Salle Métropole et surtout à se photographier devant l’énorme nightliner floqué du logo du groupe. Cerise sur le gâteau, la date est complète, comme celle de Zurich le lendemain, jolie preuve d’amour du public suisse pour ses suédois préférés.
Europe, c’est un de mes premiers souvenirs musicaux, avec la cassette de Wings of Tomorrow et son aigle métallique. Une cassette qui a fini par s’autodétruire tellement elle a été jouée. Assez rapidement, je suis passé à plus heavy, laissant de côté Europe pour découvrir d’autres artistes. Depuis tout ce temps, étonnamment je n’avais encore jamais vu Joey et sa bande en concert. Une erreur que j’ai réparée samedi pour mon plus grand plaisir.
Grosse surprise, c’était un concert …. assis. Le jour où j’ai une prothèse de hanche je serai sûrement content mais en attendant, je trouve cela dommage de vivre un concert de rock les fesses sur une chaise. En plus, dans cette salle, il y a déjà un balcon pour ceux qui veulent s’asseoir, alors pourquoi ne pas laisser le choix avec un parterre debout ? Il est vrai que c’était un public dans la tranche d’âge des lecteurs de Tintin et si cela permet à des grands-parents de venir avec leurs petits-enfants pourquoi pas alors.
Cela commence directement avec Europe, pas de première partie, mais en contrepartie, le concert est annoncé en deux actes et va a priori déjà bien remplir la soirée. Un grand rideau blanc cache la scène et des images d’un documentaire sur Europe y sont projetées pendant 15 minutes. Videos d’archives, extraits d’interview et anecdotes sympas nous font revivre quelques grands moments dans la carrière du groupe. Le reportage complet promet d’être bien sympa.
Sans transition, le rideau tombe et le show démarre avec On Broken Wings, Seven Doors Hotel puis Rock The Night. Joey Tempest n’a pas besoin de tour de chauffe, il est impressionnant dès les premières minutes. Sa voix a bien vieilli et ils tiennent tous la forme. Nous avons droit à la toute première version live de Hold Your Head Up, sortie juste avant le weekend. Ce titre est clairement plus rock que les premiers morceaux joués ce soir et cela passe magnifiquement bien. L’autre moment magique de ce premier set, c’est Vasatan, un instrumental joué d’une main de maître par John Norum, qui se rapproche comme personne du niveau de David Gilmour. J’avais oublié à quel point il excelle avec une guitare. Même si le son de sa gratte n’était pas toujours optimal, son jeu en revanche est vraiment Ouf of this world.
S’il est bien connu que Joey est un as de la communication, c’était sympa de voir que chaque musicien a aussi eu un moment pour s’adresser, toujours avec humour, au public, comme par exemple le clavier qui nous a rappelé que le premier morceau qu’il a écrit avec Joey, c’était Carrie, qu’ils ont bien entendu jouée.
Le catalogue (presque) entier des suédois a été visité, mais on a aussi eu droit à une reprise réussie de Bowie (Space Oddity) par John et Joey avec leurs guitares acoustiques lors du second set. Cela fait aussi longtemps que je n’avais pas assisté à un concert avec des solos de batterie et de basse. A mon avis, il y a une bonne raison pour laquelle c’est rare. Mais c’était tellement surprenant que ce n’était pas génant.
Le set se termine avec Supersitious. Le rappel est demandé à grand bruit, mais grâce à l’aide de Ian Haughland qui nous donne un coup de main avec sa batterie, il est évident que l’on aura droit à du rab. D’abord avec Cherokee, puis the morceau final aussi attendu qu’explosif pour le plus grand bonheur du public de la Salle Métropole qui est debout depuis bien longtemps !
Si on devait résumer cette soirée en un mot, ce serait plaisir. Le plaisir du groupe sur scène à partager ce moment et celui du public à participer à ce concert généreux de plus de 2h30.
Merci à GoodNews Production pour l’accueil.