Vendredi soir, Estavayer-Le-Lac a chanté avec trois des plus grandes personnalités de la chanson française. Retour sur une soirée couronnée de succès.
Véritables showmen
Peu avant 18h, le soleil se fait tapant sur l’Estivale Open Air. Les Fils du Facteur montent sur la Scène du Lac sous une chaleur assommante mais devant un public bien présent. Bourrés d’énergie, ils font découvrir leur version de la chanson française dans une ambiance légère. En véritables showmen, les Veveysans font preuve d’autodérision et ne perdent pas une occasion de faire une blague ou de raconter une anecdote marrante sur un morceau. Certes, la chanson française et l’accordéon ne constituent a priori par le combo gagnant pour attirer les jolies jeunes filles. Pourtant, Les Fils du Facteur ont su diffuser leur charme à travers le festival pour attirer non seulement les jeunes filles mais une foule de spectateur.trice.s qui repartira avec le sourire à la fin du concert.
Voyage au travers des notes
C’est sur une scène aux lumières très colorées qu’est arrivé Bernard Lavilliers. Veste de dompteur de lions sur le dos, le Français a emmené l’Estivale en voyage à travers le monde. D’abord au Vietnam puis dans des destinations plus exotiques avec des rythmes de bossa. La foule reprend le refrain d’On The Road Again en chœur, doucement, comme par respect de l’accompagnement qui se fait plus discret. On se laisse volontiers emporter mais, en même temps, le personnage est difficile à cerner et une barrière semble s’interposer entre la scène et nous.
Petit Ruby souriant
Toute de rouge vêtue, à l’image de son premier album, Ruby, Naya monte sur la Scène du Lac, le sourire jusqu’aux oreilles. Même si la jeune finaliste de The Voice Kids semble avoir appris son texte par cœur pour saluer le public, ses yeux et son sourire ne mentent pas. Sa pop est fraîche, presque encore un peu enfantine. A tout juste 19 ans, elle a su occuper l’espace, seule avec sa guitare et sa loopbox, et garder en haleine ses auditeur.trice.s. Et ce n’est pas une corde qui lâche en plein milieu d’un morceau qui risque de l’arrêter ! Une artiste à garder à l’œil.
71 ans et pas de prompteur
Côté Grande Scène, c’est cette fois un coach de The Voice version adultes que l’on retrouve. A peine monté sur scène, Julien Clerc envoûte ses fans. On l’écoute respectueusement, et, alors que la mode est au prompteur, Clerc se contente de sa tête. Et tant pis si quelques paroles sont oubliées. Le chanteur enchaîne tube sur tube. Les plus jeunes se surprennent à connaître plus de titres qu’ils ne l’auraient cru tandis que les moins jeunes chantent sans réfléchir. Le public est chaud, l’ambiance est bonne, c’est presque palpable. D’ailleurs, sur Mélissa, on se met à taper dans les mains et à danser même à l’espace presse !
Direction le Sénégal
Changement de continent à la Scène du Lac. Diolo, c’est notre ticket pour le Sénégal. Armé d’une kora, instrument qui était originairement, selon la légende, l’instrument personnel d’une femme-génie du Mali, le chanteur a fait bouger les festivalier.ère.s au rythme de sa musique reggae. L’originalité, c’est que Diolo chante dans sa langue natale. Un choix agréable à écouter, qui change des intonations typiques du reggae en anglais. Grâce à ces sons exotiques, la bonne humeur s’est installée automatiquement. Le temps d’un concert, ces sons nous font oublier tous nos soucis.
On n’est pas seuls sur la Terre à Estavayer
Au cas où ça n’a pas été mentionné plus haut, il est temps de préciser que pour cette troisième soirée d’Estivale, le public était très majoritairement féminin. Et celui que ces dames attendent toutes impatiemment depuis 18h, c’est bien sûr Pascal Obispo. Basse à la Calogero et lunettes rouges à la Bono, le Captain Samouraï Flower a amené son nouvel album, Obispo, à Estavayer-Le-Lac, mais pas que ! Pendant un peu plus d’une heure, il a lui aussi enchaîné les hits, que ce soit les siens ou ceux qu’il a écrits pour d’autres artistes. Ce sera d’ailleurs le seul point faible du concert. Le nombre de titres n’ayant pas été originellement interprétés par Obispo était un tantinet élevé vu la durée du concert. Ça nous aura tout de même fait une séquence blindtest ! Outre le set, c’est un Pascal Obispo au top de sa forme, surtout vocalement, qui s’est présenté devant le public de l’Estivale.