Nous avions déjà vu Estas Tonne ce printemps à l’Alhambra de Genève, dans le cadre de son ‘Fusion Spring Tour’. Le guitariste ukrainien nous avait fait forte impression par sa virtuosité et son charisme dans une prestation de plus de deux heures. C’est accompagné de Ben Aylon (Senegalese drums et xalam) et Conrado Molina (percussions hybrides et voix) qu’il doit se produire lors de cette date sédunoise de l’ ‘Equilibrium Tour 2024′. Estas dit à ce propos : « Nous nous efforçons tous de vivre une vie harmonieuse, attribuant souvent des événements perturbateurs à des circonstances extérieures. Après avoir expérimenté les polarités de la réalité, il devient évident que rencontrer l’harmonie intérieure est le seul moyen de faire face aux défis actuels. Un être humain ressemble souvent à un funambule qui équilibre symboliquement les mondes intérieur et extérieur, unissant les deux aspects qui contribuent à la stabilité. L’ ‘Equilibrium Tour 2024’ servira de rappel pour retrouver la relaxation intérieure, permettant la projection de l’équilibre de l’intérieur vers l’extérieur ».
Le PALP Festival bat son plein depuis quelques semaines et c’est entre les châteaux sédunois, sur le Prélet de Valère, que nous avons rendez-vous pour la prestation d’Estas Tonne. Cet événement s’inscrit dans l’event ‘Schlösser’, série de concerts qui permettent de (re)découvrir les beautés de la capitale valaisanne et de ses environs. Il faut dire que toutes les conditions sont réunies en cette belle soirée d’été : site exceptionnel et inspirant, météo idéale, fromage à raclette succulent et crus valaisans gourmands.
Fidèle à ses habitudes, Estas enchaîne ses titres comme autant de perles musicales, les transitions se faisant naturellement comme une succession de tableaux émotionnels. A quelques reprises, il fait part de ses réflexions philosophiques à l’assistance, appréciant manifestement le cadre privilégié de son concert du soir. Son style emprunte à la musique orientale, gypsy ou flamenco, touches colorées et épicées qui contribuent à cet équilibre entre spiritualité et extase. Avec la voix de Conrado Molina, un côté tribal voire animal est aussi développé en interaction avec le public. On est un peu moins fan avec une impression de dispersion malgré la démarche sympathique et originale.
Tout un programme que le guitariste propose devant un parterre bigarré et multigénérationnel bienveillant, l’événement affichant complet comme bien souvent pour cet artiste singulier.
Le grand final revient à un titre plus classique, pour le plus grand bonheur des spectateurs, après plus de deux heures suspendues dans le temps au cœur de cette belle nuit estivale.
