Comment peuvent-ils avoir passé les 60, 70 ans et être toujours aussi modernes, aussi novateurs, en réussissant à se mettre sur la brèche à chaque nouvelle parution ? Je parle de ces artistes tels que Jeff Beck (avec l’excellent Loud Hailer récemment paru) ou, ici, Eric Johnson qui nous revient avec un album enregistré sans filet.
Technicien hors pair, véritable architecte de la mélodie, Eric Johnson range les gros sons, les fuzz et dévoile toute la pureté de son jeu dans cet album où il officie tantôt à la guitare sèche, tantôt à la guitare classique… bref, toute une palette de sonorités dépouillées proposées pour un album qui, pouvant paraître redondant au premier abord, se révèle finalement riche et diversifié.
Des orchestrations riches, parfois complexes, enrichies par des chants délicats qui plongent l’auditeur dans une ambiance apaisée, à l’image du titre « Wonder ».
Le son de Johnson, aussi bien en électrique qu’ici en acoustique, reste précis, propre, sans fioriture, donnant l’impression que chaque note jouée possède une importance capitale dans l’ensemble de la composition.
EJ est donc un album qui joue la surprise, le dépouillement. Pourtant il détient une véritable richesse. La richesse d’un homme, d’un artiste qui n’a plus rien à prouver si ce n’est que malgré les années qui s’écoulent, il reste toujours au top. Allez, raccroche un coup ta Stratocaster quand même, s’il te plaît.
Mascot Label Group / Provogue