– Etait-ce difficile de travailler sur votre musique quand Simone était enceinte ?
Apparemment quand tu es enceinte et que tu accouches, ta voix peut changer et je pense qu’elle a changé pour le mieux. Elle a l’air plus relax’, elle peut chanter d’une manière différente. Car elle a l’amour pour son enfant, une émotion qu’elle ne connaissait pas avant et ça lui donne l’émotion dont elle avait besoin pour ce nouvel album.
Pour répondre à la question, écrire l’album alors qu’elle était enceinte n’était pas si compliqué. Nous les garçons, avons écrit les chansons et elle est arrivée plus tard. Elle avait son temps libre de son côté et on a commencé à enregistrer directement après son accouchement. Elle a fait quelques sessions d’enregistrement où elle voyageait depuis l’Allemange (là où elle vit) jusqu’en Hollande (là où nous avons enregistré). Mais c’était intéressant aussi pour elle de travailler sur l’avant production quand elle était enceinte.
– Faire des concerts devait être compliqué aussi ?
Oui, les derniers fest qu’on a fait, elle avait son gros ventre, comme au Sonisphere en France qui était l’un des derniers. Elle s’est bien débrouillée et ça devait être une bonne expérience pour elle aussi.
Au début, quand elle nous a dit « je suis enceinte » on était là : « Wow qu’est-ce qu’on va faire ? Comment ça va évoluer ? » On ne savait pas du tout, et au final ça s’est parfaitement bien passé, on a juste organisé notre temps.
– Vous n’aviez pas peur qu’elle préfère…
Etre maman au lieu de chanteuse ? Et bien oui, mais dans un sens chanter c’est toute sa vie, elle fait ça depuis ses 16-17 ans. Je pense que c’est dur pour elle d’imaginer une autre vie. Je veux dire, quand on est en tournée on l’est 24h sur 24 et 7 jours sur 7 mais quand on est à la maison elle peut prendre soin du bébé et elle n’a pas à se préoccuper d’autre chose. Chaque chose à son mauvais côté.
– Cela doit être assez dur de laisser l’enfant !
Bien sur, d’autant plus qu’à cet age, ils sont si petits et ils grandissent très vite. Quand ils auront 15 ans, ils sortiront boire des bières de toute façon ! Être maman au lieu de chanteuse ? Les tournées sont plus courtes, on fait deux tournées au lieu d’une seule grande. La plupart des gens oublient que notre clavieriste est aussi père de deux enfants, alors c’est la même chose pour lui à différent niveau.
– Avez-vous déjà considéré choisir un label plus symphonique ?
Nuclear Blast est le plus gros label de metal donc on ne cherche pas autre chose. Notre musique est disponible à travers le monde, on a une bonne promo, du bon marketing… On va renégocier les contrats pour ressortir nos anciens albums et ça s’arrête la. On se fout un peu de quel groupe est chez quel label. Peut-être que c’est important pour certains, mais pas pour nous tant qu’ils font du bon travail, et c’est le cas de Nuclear Blast.
– Votre avant-dernier album na pas très bien été reçu par la presse et le public, qu’en avez-vous pensé ?
Je crois qu’ils ont raison (rires). Le truc, c’est qu’on a fait « Design your universe » et il a été reçu comme un chef d’œuvre et nous ne voulions pas faire une copie de cet album. Peut-être que justement on a trop essayé de faire autre chose, on a beaucoup tourné aussi on a pas eu beaucoup de temps pour se concentrer sur le nouvel album. On a changé beaucoup de choses depuis avec la grossesse de Simone, on avait besoin de se poser. Mais tu sais, on était content du résultat quand même, mais c’est vrai que l’on peut dire qu’il est différent, je ne dirais pas qu’il est mauvais. J’étais plutôt content de l’album, mais si tu le mets à côté d’autres albums d’Epica, il ne sonne pas comme typiquement Epica. Il y a toujours des gens qui ont aimé le premier album et qui seront déçus si on ne fait pas la même chose. On évolue en tant que personne, il y a des personnes différentes dans le groupe. On ne peut pas faire le même album deux fois. On en a fait un meilleur maintenant. J’espère que tout le monde est à nouveau content (rires).