C’est que le Québec doit avoir une place spéciale dans le cœur de Muse pour que le groupe enchaîne deux dates à Québec puis deux autres à Montréal en l’espace de quelques jours seulement. Avec autant de salles pleines à craquer, on pourrait s’attendre à des performances moins « grandioses » mais il n’en est rien – la formation britannique est connue pour ses prouesses scéniques et le Centre Bell n’a pas fait exception!
Il y a des groupes qui vous animent une scène, vous font vibrer des milliers de personnes, le tout, d’une main de maître – cette main, c’est – entre autres – celle de Matthew Bellamy!
Dans le cadre de leur tournée Will Of The People World Tour et de leur neuvième et dernier album du même nom sorti l’année dernière, Muse a mis les petits plats dans les grands.
Mais que veut le peuple exactement? De la pyrotechnie, des têtes géantes, des confettis, des lumières éblouissantes et des riffs de guitare toujours aussi accrocheurs et destructeurs.
L’artillerie lourde est de sortie : vous avez demandé, vous avez été servi.
Entrée en scène fracassante avec Will Of The People, qui enflamme (au sens propre du terme) le Centre Bell et embarque la salle dans un monde dystopique – Bellamy, Howard et Wolstenholme brillent de mille feux derrière leur masque argenté. La table est mise, bouclez vos ceintures… surtout lorsque s’enchaînent Hysteria et Psycho – c’est bon, vous êtes bien installé là?
Le dernier album aura largement été présenté – Compliance, Liberation ou encore le très énervé We Are Fucking Fucked? mais Muse aime parsemer ses setlists de gros hits. On pense Time Is Running Out, Plug In Baby (ndlr: titre sorti en 2001), Supermassive Black Hole ou encore Starlight (majoritairement chanté par le public!) – bien accueillis, les nouveaux titres ont fait mouche mais les anciens morceaux sont passés comme une lettre à la poste et personne ne semble se lasser du Muse des années 2000. Comme les anglophones le disent si bien, « it hit the spot! ».
Clap de fin avec Killed Or Be Killed et Knights of Cydonia, précédé de l’instrumentale d’Ennio Morricone, interprétée par Wolstenhome à l’harmonica – histoire de bien sentir les derniers frissons parcourir votre corps tout entier.
Muse, un groupe avec une technique instrumentale pointue, une mise en scène impeccable, une présence inaltérable et qui glisse sur l’air du temps sans prendre une seule ride.
De l’art à l’état pur.
Au Pays du Soleil Levant
Le groupe de rock japonais One OK Rock s’est bien défendu et malgré un public moins nombreux, Takahiro Moriushi et ses musiciens ont délivré une setlist courte mais efficace avec une belle énergie. Jolie découverte!
Vingt and plus tard
L’impression d’avoir écouté Bring Me To Life ou Going Under il y a quelques années seulement alors que l’album Fallen est sorti en 2003…certains titres traversent bien les époques mais le groupe, lui, a souffert de nombreux changements de musiciens au cours de sa carrière.
Avec sa voix toujours aussi puissante, Amy Lee délivre la technique vocale mais il manque ce petit quelque chose. Les fans étaient probablement ravis de leur performance, pour les autres, probablement plus impatients de voir Muse.
Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.
Photo: Helene Dickey
SETLIST (MUSE)
Intro: Chant
Will Of The People
Hysteria
Psycho
Citizen Erased
Won’t Stand Down
Compliance
Thought Contagion
Verona
Time Is Running Out
The 2nd Law: Isolated System
Undisclosed Desires
You Make Me Feel Like It’s Halloween
Madness
We Are Fucking Fucked
The Dark Side
Supermassive Black Hole
Plug In Baby
Behold, The Glove
Uprising
Prelude
Starlight
RAPPEL
Simulation Theory Theme / JFK
Kill Or Be Killed
Knights Of Cydonia