Cinq ans après notre première rencontre, Brutus reçoit à nouveau Daily Rock. Dans un box de la press area du Hellfest, presque même heure, mais surtout même endroit, Peter, Stijn et Stefanie nous racontent le chemin parcouru depuis 2019. Entre confidence, humilité et reconnaissance, le trio belge nous dévoile les backstages de Brutus.
Aujourd’hui, tout le monde ou presque connaît Brutus. Depuis notre rencontre en 2019, le groupe est une vraie révélation pour beaucoup de gens. De votre côté, comment ressentez-vous cela ?
Peter : Parfois, nous constatons cela lorsque nous nous préparons pour les festivals. Je me souviens qu’en 2019, nous étions ici, à la Warzone. C’était un concert très spécial pour nous. Revenir au Hellfest est particulier, car ce moment reste mémorable. Depuis, beaucoup de choses se sont passées, notamment la pandémie et la sortie de notre nouvel album.
Comment expliquez-vous ce succès ?
Je ne pense pas qu’il y ait vraiment une recette, sauf de créer des albums que tu aimes toi-même, et de jouer autant de concerts que possible. C’est ce que nous avons fait.
Qu’est-ce qui a changé ou évolué au sein du groupe depuis notre rencontre en 2019 ?
Je dirais que les liens sont toujours les mêmes. J’espère en tout cas ! Lorsque nous sommes venus ici en 2019, il me semble que nous étions cinq personnes sur la route. Maintenant, nous sommes sept ou huit. Aussi, on n’a plus de job à côté, on s’est entièrement consacré au groupe. Notre but est de jouer autant de concerts que possible et composer de la musique. Je pense que c’est le plus grand changement.
Stijn : De mon côté, je suis devenu papa d’une petite fille entre temps. Un grand changement également !
Pensez-vous que vous avez amélioré vos performances live depuis le moment où nous nous sommes rencontrés, et de quelle manière ?
Stefanie : Les performances sont meilleures car on a plus de 20’000 heures de pratique au compteur. Pour moi, la vraie différence entre 2019 et maintenant, c’est simplement le travail et la pratique. Puis, bien sûr, on grandit. J’ai la trentaine maintenant, et chacun a évolué à titre personnel.
la différence entre 2019 et maintenant, c’est le travail et la pratique.
Stefanie Mannaerts
Qu’avez-vous appris musicalement les uns des autres ?
Peter : Tout !
Stijn : Beaucoup. Je ne sais pas si Stefanie et Peter ressentent la même chose, en tout cas, ils sont mes deux plus grandes inspirations musicales.
Stefanie : Ils m’ont surtout appris à être plus ouverte d’esprit car c’était difficile pour moi au début. Dix ans plus tard, je sais que c’est grâce à Peter et Stijn que je laisse le processus se dérouler plus naturellement, plutôt que d’être trop catégorique. Même lorsqu’il s’agissait de tracklist ou de merchandising, j’avais toujours un avis tranché. Aujourd’hui, je fais plus facilement confiance. C’est pour moi l’un des aspects les plus précieux de notre collaboration.
Quel est votre meilleur souvenir de concert jusqu’à maintenant ?
Stijn : Wow, il y en a tellement ! C’est toujours un plaisir de jouer. Mais, je dois dire que notre dernier Hellfest en 2019, est pour moi un grand souvenir. On a aussi joué dans un festival au Mexique qui restera à jamais dans mon Top 3.
Peter : Je dirais le Graspop 2024 en Belgique, car c’était notre première fois là-bas ! Nous n’y avions jamais joué. C’était très émouvant, la tente était pleine à craquer, plus personne ne pouvait entrer. Dix minutes avant le concert, nous ressentions déjà que tout le monde était très enthousiaste, plein d’énergie. C’était vraiment spécial.
Stefanie, être à la batterie et au chant en même temps demande beaucoup d’énergie. Le corps doit fatiguer lorsque vous êtes en tournée. Comment prends-tu soin de ta voix ?
Stefanie : Je tâche de faire des nuits complètes et je bois autant d’eau que possible. Je ne bois pas d’alcool et je ne fume plus. J’essaie de réduire les sources de stress, mais parfois c’est difficile. La voix fatigue malgré tout. Hier, par exemple, j’ai un peu forcé et je savais que nous avions le Hellfest, aujourd’hui. Ce festival nous a ouvert tellement de portes… On ne s’attendait pas à autant de retombées. Deux ans après le concert, on nous en parlait encore. Donc, je fais toujours en sortes d’être détendue.
Peter : Stéphanie est très professionnelle concernant sa voix : elle évite les fêtes, parfois, elle ne peut même pas parler après les concerts. C’est difficile car elle est très drôle et j’aimerais qu’elle parle davantage (rires) ! Mais elle gère tout cela avec sérieux. Cela fait aussi partie de la vie au sein de Brutus, contrairement à ce que l’on peut s’imaginer en regardant notre Instagram.
Comment vous préparez-vous avant un concert ?
Stefanie : On reste tous les trois, ensemble, 20 minutes avant le show.
Stijn : Puis on se serre dans les bras et on se dirige sur scène.
Stefanie : Il y a cinq ans, nous n’avions même pas de tour bus, nous étions en tente, et désormais nous n’avons qu’à penser au show car l’équipe s’occupe du matériel. C’est vraiment agréable.
Quels sont les projets à venir ?
Stefanie : Nous allons essayer de finir la tournée au mieux car chaque évènement nécessite beaucoup de concentration. Il y a encore beaucoup de concerts et de gros festivals à venir, dont plusieurs dates aux USA en septembre et un concert de clôture pour Unison Life à l’Ancienne Belgique (Bruxelles). Nous avons quelques surprises à venir mais ça n’en serait pas si je t’en parlais maintenant…
www.wearebrutus.be / Instagram
Photos : By CFK Photographies / Interview : Floriane Piermay