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EMILIE ZOÉ – Live At Montreux Jazz Festival 2022

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En ce soir du 1er juillet 2022, l’assistance est déjà prête à communier avec Nick Cave quand Emilie Zoé se présente face au public. Et alors que la scène de l’auditorium Stravinski est largement drapée des instruments du concert à venir de l’Australien, l’espace dévolu à la chanteuse et son batteur paraît bien étroit, le décor écrasant. Pourtant la native de Lausanne va habiter les lieux dès le premier accord joué, avec tout ce qu’elle porte en elle de modestie, de fragilité, et d’intensité. Elle va alors traverser sans temps morts une bonne partie de son album « Hello Future Me », lançant pour démarrer les arpèges de « Parents House » dont elle a remplacé les cordes délicates par une décharge électrique et une rythmique ramassée. Poursuivant avec « Apollo » en un parfait reflet de la manière dont elle vit l’instant présent, ses yeux grands ouverts, et comme elle le chante « mon cœur est prêt pour une révolution, je suis trop éveillée pour dormir, j’aime l’odeur de l’air », évoluant entre l’innocence d’un lumineux duo de voix et la sauvagerie des saturations de sa guitare. Emilie Zoé aurait pu être intimidée par la magie du lieu, par les illustres et nombreux fantômes de musiciens qui déambulent dans ces lieux, mais avec à ses côtés un Fred Bürki, parfait dans son rôle de maître du tempo, de dynamiteur et surtout d’impeccable partenaire de chœurs, elle va imposer son rythme, son âme. Sa voix ample et mélancolique plonge « I Saw Everything » dans un tourbillon frissonnant et dense, juste posé sur un lit de clavier et une rythmique mécanique. On trouvera de l’élégance par la grâce des voix dans un « Hello Future Me » pourtant si imposant. Les guitares sont ardentes sur « Tiger Song », deviennent explosives quand « Liar » s’accélère, démontrant qu’Emilie Zoé ose rudoyer son répertoire. Et d’enchaîner sans crainte avec la mélancolie nue d’un « Tidal Waves » acoustique, avant de se lancer à corps perdu dans un « Volcan » vibrant d’électricité, plongeant l’audience dans une transe sombre, submergée de ce cri à la face de l’humanité. Le relâchement de « Roses on Fire » sa douceur, sa finesse, vont ouvrir élégamment la porte à un dantesque rappel et le massif « Caste » encore inédit à ce moment-là. En une heure la chanteuse a témoigné de toute la diversité de son art, parfois frontal, parfois brutal, entre sombre et lumineux, toujours sensible, toujours radieux. [YP]

emiliezoe.com

Note: 5/5

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