Dans le cadre de l’Electron Festival, Post Tenebras Rock avait eu la géniale idée de proposer Einstürzende Neubauten pour leur seule date romande. Le groupe culte berlinois s’était déjà produit par le passé dans la magnifique salle de l’Alhambra et c’était un plaisir réitéré de le voir à nouveau, en particulier pour découvrir en live les titres de son nouvel album (‘Rampen : apm (alien pop music)’ – Potomak).
Líder Maximo d’Einstürzende Neubauten depuis sa création il y a près de 45 ans, Blixa Bargeld, sur lequel le temps ne semble pas avoir prise, reste le chef d’orchestre de cet OVNI musical qui a traversé quatre décennies et séduit des générations avec son style avant-gardiste et industriel flirtant avec le bruitisme. Les plus anciens ne peuvent s’empêcher de penser avec nostalgie aux 20 années qu’il a passées au sein des Bad Seeds à jouer de la guitare aux côtés de Nick Cave, parallèlement aux activités de son groupe.
La scène de l’Alhambra est bien occupée par les instruments de musiques, machines-outils transformées et autres ustensiles qui sont la marque de fabrique du groupe. Toujours à la recherche de l’innovation et de nouveaux projets, Einstürzende Neubauten a conçu son dernier album sur des ‘rampes’ musicales, improvisations jouées sur des concerts précédents, pour les développer en chansons à part entière. Le public a ainsi droit en ouverture de concert à l’introspectif ‘Pestalozzi’ puis le tribal et dynamique ‘Ist Ist’ qui nous rappellerait certains titres de Bauhaus. ‘Isso Isso’, minimaliste, avec le refrain mantra de Blixa, envoûte l’assistance qui apprécie ces nouveaux titres. Les classiques ne sont pas oubliés avec l’atmosphérique ‘Wedding’ puis le magistral ‘Grazer Damm’. Coups de cœur avec ‘Sabrina’ et ses spots rouge sang, l’imparable et mécanique ‘Die Befindlichkeit des Landes’ et surtout ‘Sonnenbarke’, incantatoire et halluciné, sublime. Quelques titres plus tard, le set s’achève en apothéose avec ‘How Did I Die ?’, l’un des incontournables d’Einstürzende Neubauten.
Une salve de rappels pour remercier le nombreux et chaleureux public au cours de laquelle on apprécie particulièrement le très beau et mélodique ‘Alles in Allem’ et le mythique ‘Susej’ comme point final.
Texte : Jean-Blaise JB Betrisey
Photos : Michela Liberale